Non au populisme automobile.

COMMUNIQUE DIFFUSE AUPRES DE LA PRESSE :

Au lieu de proposer des offres de déplacement diversifiées, équitables et durables, notamment dans les territoires de faible densité, et d’assurer ainsi aux jeunes le « droit au transport » prévu dans la Loi depuis 1982, les candidats à l’élection présidentielle pensent et parlent « voiture » et rivalisent d’imagination pour favoriser l’accès au permis de conduire.
Apprentissage du code et organisation de l’examen dans les lycées, « permis-récompense » pour ceux qui effectuent un service civique, gratuité du permis pour tous : aucune de ces mesures n’aborde la question de l’accès à la mobilité, pas même de l’accès à la voiture (l’âge moyen de l’acheteur d’une voiture neuve est de 53 ans…) et du coût de son usage, qui restera excessif pour bien des jeunes ! Et pas un mot sur l’apprentissage de l’usage du vélo et des transports collectifs dans les établissements scolaires.
Introduire l’apprentissage du code de la route dans le cursus scolaire est une bonne idée (si le sérieux de la formation est garanti). Mais on attendait aussi et surtout des candidats qu’ils proposent des mesures efficaces de sécurité routière et une politique garantissant aux jeunes qu’ils pourront effectuer leurs déplacements quotidiens sans être obligés d’utiliser une voiture, et vivre dans un environnement respectueux de leur santé.
Le prochain Président de la République devra prendre la mesure de l’enjeu de la mobilité et de la nécessité d’encourager les modes alternatifs à la « voiture en solo ». Les Français attendent des solutions de mobilité efficaces pour leur porte-monnaie, leur qualité de vie et leur santé. Ils sont conscients de la nécessaire évolution des comportements individuels et des politiques publiques. Puissent les responsables politiques, même en période électorale, ne pas l’oublier !

Fédération nationale des associations Club des villes et territoires cyclables
d’usagers des transports / FNAUT
Jean Sivardière, Président Jean-Marie Darmian, Président

Cet article a 3 commentaires

  1. J.J.

    Et oui, c’est la cynique réfléxion que je me fais en voyant passer de longues files de voitures avec à bord le seul conducteur : à peu près une tonne de ferrraille pour moins de 100 kilos de marchandise transportée !

  2. Cubitus

    Difficile de se passer de l’automobile en zone rurale.
    Créon est à 35 km du centre de Bordeaux.
    Prenons le cas d’un créonnais travaillant à Bordeaux. Quelles solutions a t’il ?
    Il y a bien une gare à Créon mais il n’y a plus de voie ferrée.
    Il y a des bus : pour embaucher à 8H, il faudra se lever à 5H.
    Et en débauchant à 17h, on ne sera de retour qu’à 19H chez soi.
    Sacrée qualité de vie quand on on a choisi la campagne justement pour sa qualité de vie.
    Difficile dans ces conditions de laisser la voiture au garage, surtout pour ceux qui ont des enfants jeunes, qui travaillent tous les deux, qui n’ont pas la belle-mère à côté pour les emmener à l’école et qui devraient notamment imposer ces horaires délirants aux enfants.
    Mais je suppose que l’auteur de la cynique réflexion précédente habite à Créon, travaille à Bordeaux et se rend tout les jour à son travail, été comme hiver,… en vélo.

  3. J.J.

    Mon cher Cubitus,
    Toutes mes excuses si ma remarque t’a choqué.
    Je sais parfaitement que dans certaines situations, il n’est pas possible de se passer de sa voiture, en particulier quand son lieu de résidence est mal, ou n’est pas, desservi par les transports en commun.
    Moi même j’ai du utiliser ma voiture pour me rendre à mon travail, mais le jour où un autobus est passé devant chez moi, la voiture est restée en rade !

    Ce n’est donc pas ce « public »la que vise mon acerbe et cynique remarque.

    Cette remarque vise les gens qui pourraient bénéficier d’un service de transport en commun qui ne leur offre que des avantages (déplacements moins onéreux, pas besoin de garer son véhicule, pas de fatigue de conduite, le chauffeur du bus est payé pour ça, risque d’accident bien moindre, etc..) et qui les boudent.

    Non seulement ils se compliquent l’existence mais en plus et surtout ils emm… ceux qui ne peuvent pas faire autrement.
    Il existe un certain snobisme qui consiste à ne pas vouloir utiliser les transports en commun et à mépriser le vulgaire que l’on y rencontre. Certains me considèrent comme un demeuré quand ils s’aperçoivent que j’utilise très peu mon modeste véhicule (objet lui même d’un étonnement un peu méprisant) , pourtant indispensable dans certains cas.

    J’ai assisté un jour à une scène ubuesque : une mère de famille qui venait de déposer au ras de la porte de l’école sa progéniture apode est remontée dans sa voiture, a démarré et s’est arrêtée 10 mètres plus loin pour aller chercher son pain à la boulangerie, regrettant sans doute de ne pouvoir y rentrer avec son char !
    C’est à ce genre de public que je pense quand je fais de cyniques remarques.

    Avec mes amitiés.

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