Respirer, manger, boire à s'en rendre malade !

désherbantEn instance de condamnation par la Cour européenne de justice pour la désastreuse pollution de ses eaux de surface ou ses nappes souterraines, la France recule sans cesse les mesures contre l’utilisation forcenée des engrais . Elle a tancé une nouvelle fois la France pour manquement à la directive “nitrates”. La Cour a considéré qu’à l’expiration du délai de réponse à l’avis motivé de la Commission Européenne, le 28 décembre 2011, les zones vulnérables désignées par la France étaient insuffisantes dans les bassins Adour-Garonne (c’est en grande partie l’Aquitaine), Rhône-Méditerranée, Rhin-Meuse et Loire-Bretagne. Depuis des décennies on s’incline devant les oukases du monde des cultures extensives. Par exemple, en réaction à ce phénomène le gouvernement précise qu’il entend… compléter “son action de prévention contre les pollutions aux nitrates dans les zones vulnérables, en prévoyant par exemple des bandes végétalisées le long des cours d’eau, en fixant les conditions d’épandage sur les sols pentus et détrempés et les exigences de couverture végétale des sols. L’arrêté interministériel établissant ces mesures, en cours d’examen par l’autorité environnementale, entrera en vigueur dès sa publication en septembre 2013 ». Encore une usine à gaz qui ne produira que des réglementations inapplicables sur le terrain, surtout dans une période où il n’y a plus de… contrôles possibles, faute de fonctionnaires neutres pour les effectuer.
Une meilleure gestion de l’azote à l’échelle des territoires est également indispensable, mais pour ne pas pénaliser les éleveurs, on transigera très longtemps encore. Le lobbying est tellement puissant que les reculades ne se comptent plus. Les algues vertes s’entassent et surtout le bien le plus précieux qu’est l’eau se détériore toujours plus… Il faudra des décennies pour rétablir un équilibre écologique valable. Et certains prétendent qu’il est même devenu impossible d’effacer des pollutions ancrées dans le sous-sol ! Cette triste réalité vient d’être rejointe par les résultats d’une étude de l’INSERM qui augmente les réalités alarmantes pour la santé des gens vivant au contact des espaces agricoles.
S’il était de notoriété publique que les pesticides sont dangereux pour la santé et que les Français en sont fortement imbibés depuis quelques dizaines d’années, c’est désormais fortement établi. La synthèse de multiples études ou constats, opérée par l’Inserm, concerne les données de nombreux pays comme les États-Unis ou la Finlande sur l’utilisation de pesticides comme les insecticides, les herbicides ou les fongicides. L’étude révèle -sans surprise- que les ouvriers agricoles mal-payées, souvent en situation de précarité, sont les plus exposés, de même que les populations résidant non loin des exploitations, ainsi qu’une bonne partie des Français. Ah ! Le rêve de l’habitation au milieu des vignes ? Pas de voisin : une merveille ! Du gazon en pleine terre : le bonheur pour les bambins qui s’y roulent ! Le linge qui sèche au soleil : une facilité pour la mère de famille ! Mais à l’arrivée, des doses massives de produits nocifs qui imprègnent l’environnement à chaque passage d’un pulvérisateur, soufflant la mort différée. Les chercheurs ont noté «des augmentations de risques significatives pour plusieurs pathologies». Il y a une «forte présomption» d’augmentation des risques de cancer, notamment celui de la prostate, mais aussi de tumeurs du système nerveux, chez les agriculteurs, ouvriers agricoles ou ouvriers travaillant dans la fabrication de pesticides. A un degré moindre, toutes celles et tous ceux qui vivent à proximité(et notamment les enfants) en « profitent » un peu !
D’ailleurs l’exposition de la femme enceinte aux pesticides -à usage professionnel, ou en tant que riverain des zones d’épandage, voire même dans un cadre domestique et occasionnel- présenterait un risque accru de fausse couche pour la mère, ainsi que pour l’enfant de développer, plus tard, un cancer cérébral ou une leucémie». Mais au nom de l’intérêt suprême de la productivité, on poursuit l’usage de ces poisons identifiés mais… indispensables à la rentabilité économique. En France, plus de 300 pesticides sont actuellement sur le marché. Ils sont en grande majorité utilisés dans l’agriculture, et se retrouvent partout dans l’environnement : air, eau, sol et produits alimentaires. Les dégâts se manifesteront massivement dans les prochaines années, car les générations en fin de vie n’ont pas été exposées avec autant d’intensité que celles qui ont actuellement moins de 30 ans !
Pour l’instant, nous subissons, nous avalons, nous respirons, nous buvons, nous ingérons, nous respirons : autant de gestes essentiels dont nous ne mesurons jamais, faute d’informations sincères et claires, les véritables conséquences. En fait, les apprentis sorciers du monde du profit se contentent de se faire plus discrets mais ils poursuivent leur action destructrice, nonobstant quelques mises en garde vite oubliées, car… le temps est à la rentabilité et à la préservation de maigres (pour les plus nombreux!) ou de colossaux (pour une caste au pouvoir) profits ! Il est probablement déjà trop tard.

Cet article a 7 commentaires

  1. Eric Batistin

    Ce qui est totalement incompréhensible, c’est pourquoi les pollueurs ne se sentent pas concernés par les dégâts qu’ils occasionnent !
    A croire qu’ils ne vivent pas sur cette Terre. Peut-être d’ailleurs vivent-ils déjà sur une autre planète…
    Leurs enfants sont-ils sous cloche, bien à l’abri dans des bunkers étanches ?
    Non, vraiment je ne comprends pas comment peut-on se croire à se point non concerné du tout par les problèmes de l’humanité.
    Ou alors, ce ne sont pas des hommes.. ?!

  2. Chapron

    « Nos enfants nous accuserons »…et les glyphosphates dans les produits municipaux pour les « mauvaises herbes », les parcs entretenus au Round-UP… Hile de coude et vinaigre blanc devraient amplement suffire.

  3. astranéa

    je vie a la campagne,je vois a 1mtr de mon jardin les agriculteurs déversent leurs produits dans leur champs.Je suis arrivé ici en 2005,en 2008 j’ai eu un cancer qui en était au stade 3(stade 4 c’est la mort!!)Je m’en suis sortie mais d’autre ici n’ont pas eu cette chance…Je pense que l’on peu tous mourir ils s’en foutent royalement,ce qu’ils veulent eux c’est du profit.

  4. J.J.

    Quel interêt que toutes ces considérations sur la santé et l’environnement , si des restrictions dans l’emploi de la chimie agricole venaient à perturber la croissance de Monsanto , Bayer, etc…?

    Quelle importance par rapport à la croissance des dividendes des actionnaires qui pensent sans doute en profiter quand ils seront « 6 pieds sous terre  » , car ils ne sont pas plus protégés que le reste de la population .

  5. astranéa

    Et oui c’est cela le paradoxe c’est qu’ils ne sont pas immortel non plus!!Mais je pense que la nourriture qu’ils mangent n’est pas celle que nous consommons,peux de personnes peuvent se permettre d’aller dans de grands restaurants.Ils ne font pas leurs courses dans des LEADER ou LIDL. Le manque de moyens et la conséquence de la maladie.Eux peuvent se payer les meilleurs médecins et vont dans des cliniques pas des hôpitaux public.je n’est pas eu cette chance,je suis marqué de cicatrises a l’extérieur comme a l’intérieur.Ma vie est un combat permanent entre la lute et l’abandon.Tous les 6 mois je vais sagement a l’hôpital,sens savoir si je me réveillerai car chaque anesthésie me fait perdre cinq ans de vie ici bas.Voilà « messieurs » ce que vous provoquez.Le malheur, la mort et la pauvreté de l’être et de l’esprit.

  6. À partir de 1982 , l’usine devient largement déficitaire à cause de la mévente de ses produits. UCC, la maison mère, envisage sa fermeture mais le gouvernement indien refuse car cela constituerait un très mauvais exemple pour d’autres investisseurs étrangers potentiels. Pour rééquilibrer ses comptes, la filiale indienne UCIL décide alors de réduire les frais d’exploitation et, pour ce faire, licencie progressivement une partie de son personnel qualifié, dont une partie sera remplacée par des employés moins formés.

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