Hollande chute mais ses opposants coulent avec lui !

Qui a déclaré après avoir pris connaissance du résultat des sondages relatifs à sa cote de popularité : « « Bien sûr, je préférerais avoir de meilleurs sondages ! Je demande aux Français de me juger dans la durée » ? Cette supplique faite à l’opinion publique émane d’un personnage éminent de la vie politique française au sommet de la pyramide. Son palmarès est éloquent et surtout il est catastrophique pour les 3 années qui viennent. 73 % des personnes interrogées ont ainsi « une mauvaise opinion » de lui. Ce qu’ils lui reprochent ? 78% le jugent « trop perso », 66% « arrogant », 70% « arriviste », 60% « démagogique » et « autoritaire », 56% « antipathique », 54% « sectaire ». On ne peut pas faire pire : un record d’impopularité absolu qui permet à ce membre de l’élite de se repandre sur le sort que la France réserve aux autres. Une arrogance sans faille. Des excès permanents. Un aplomb exceptionnel. Une mauvaise foi évidente. Mais à l’arrivée pour… Jean-François Copé un sort identique à celui que les médias éreintent depuis plusieurs heures. François Hollande et son gouvernement mettent le Parti socialiste en difficulté. Le patron de l’UMP entraîne son parti dans la même direction. Et c’est inquiétant pour la démocratie puisque le premier et le second ne sont pas plus crédibles au yeux du « grand public », pour des raisons diamétralement opposées, laissant ainsi le champ libre à toutes les autre solutions.

Pire que tout alors que la majorité du pays souhaiterait voir s’estomper les clivages Gauche-Droite pour mener une politique commune solidaire, la seule mesure pouvant illustrer le bien-fondé de cette « union sacrée » vole en éclats. A force de médiocrité dans les attaques et de confusion idéologique dans les réponses l’UMP et le PS se suicident sur la place publique en perdant toute crédibilité. Même si actuellement la cote de popularité du président de la république est très faible, il faut remarquer que celle du leader de l’opposition n’est guère plus reluisante. En attente quelque part dans ce paysage, tapie dans l’ombre brune, Marine Le Pen sait que le niveau de l’UMP dans ses récupérations politiciennes, ses déclarations sans fondements et plus encore son extrémisme latent, joue en sa faveur. Ce n’est plus en effet Hollande qui est « impopulaire » mais toutes celles et tous ceux qui participent à un système auquel plus personne ne croit !

La récupération de tous les mécontentements ne constitue pas un gage de réussite. Aboyer plus fort que les loups ne donnent toujours pas la sincérité de l’aboiement. En effet encore aujourd’hui la politique au sens noble du terme (intérêt général d’abord!) perd un degré supplémentaire vers le niveau zéro. A la suite du Grenelle de l’environnement où tout le monde avait, dans un enthousiasme communicatif, pris des engagements faits pour ne pas être respectés le socialiste François Brottes reprochait au gouvernement UMP de ne pas aller assez loin et d’avoir été incapable d’imposer l’écotaxe également aux autoroutes à péage. Dominique Bussereau, alors secrétaire d’Etat aux transports, justifiait en évoquant le plafond fixé par la directive Eurovignette.

Le projet de loi fut adopté le… 21 octobre 2008 soit il y a 5 ans ! Il prévoyait la mise en place de l’éco-redevance à compter de 2011… soit après les Présidentielles ! Personne, absolument personne, ne remet en cause son principe et malgré la crise qui tombe sur l’Europe l’écotaxe n’est jamais dénigrée par les deux camps. On trouve même dans le projet des Lois des Finances 2009 des précisions sur une taxe qui ne doit donc absolument rien à la Gauche ! Le gouvernement UMP obtient même de ses amis de la FNTR que les adhérents de ce syndicat tout puissant répercutent le coût de la mesure sur leur clientèle ! Plus question maintenant alors que l’on est dans une situation encore plus grave en matière d’environnement et de ressources de l’État !

La politique est encore plus discréditée quand on rappelle que personne ne s’est jamais opposé à la création de cette écotaxe. On retrouve si on fouille un peu (séance du 4 février 2009) une intervention du célèbre Le Fur député des Cotes d’Armor qui avant d’être véhément, exalté ces derniers jours avait seulement déclaré que le « projet -était- très mal vécu » dans sa région, et ils demandaient (en 2009) des aménagements pour les régions périphériques ! Jean-Louis Borloo lui promettait et l’affaire était entendue. Personne ne montait au créneau…pour condamner la récolte de 1 milliard devant être dévolus au développement d’autres modes de transport moins polluants, notamment ferroviaires, mais aussi en partie aux collectivités locales des tronçons concernés par les péages. Tout était techniquement mis en place, les portiques commandés, les logiciels créés… jusqu’à ce que la Bretagne montre au créneau avec le soutien de certains députés ayant voté la taxe !

Discrédit général et image détestable de la vie politique ou plutôt politicienne… qui conduisent à avoir la cote de popularité du Président au plus bas et celle de l’homme qui se prend pour le leader de l’opposition au fond du gouffre. Tiens au fait Alain Juppé veut avancer les primaires à droite pour les Présidentielles. Je me demande bien pourquoi ?

Cet article a 4 commentaires

  1. Marae

    « …mais toutes celles et tous ceux qui participent à un système auquel plus personne ne croit ! »

    MLP est dans ce système auquel on essaye de/espère/souhaite nous faire encore croire; elle est le leurre choisi pour éviter que ce système s’effondre… dont nos politiques sont les tristes pantins…
    Une seule force politique cohérente propose un VRAI changement dans lequel chacun a sa/une place: chiche?

    Une bonne journée à tou_te_s.

  2. Cubitus

    Il faut bien reconnaître que cette énième reculade sur l’écotaxe devant les lobbies agroalimentaires bretons est du plus mauvais effet et incompréhensible. Nos gouvernants ont moins de scrupules à sabrer le contribuable lambda. A force de vouloir ménager la chèvre et le choux, Hollande fait en outre le jeu de Copé et de sa colistière Le Pen.
    Car non seulement le milliard de recettes que vous évoquez n’est plus qu’un souvenir, mais le contribuable devra en plus débourser 50 millions par trimestre pour dédommager le concessionnaire des portiques. Pour rien.

  3. durandeau Helène

    Facile de cracher dans la soupe quand on est un élu de la république depuis tant d’années ; quand on est élu digne de ce nom, il faut serrer les rangs autour du président

  4. Cubitus

    Serrer les rangs autour du Président ? On n’est plus sous le règne Sarkozy lorsque les élus de sa majorité n’étaient plus que de vulgaires laquais au service du Maître. Au contraire, qu’un élu local exprime son opinion, même divergente, est un acte courageux. Nous ne sommes pas sous le régime de la pensée unique que je sache.

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