Un tsunami de sinistrose submerge la France !

cercle-vicieux1285283410Une guerre de sécession menace en 2014 la France mais elle ne sera pas territoriale mais simplement idéologique. En effet il existe un précipice entre la perception qu’ont les élites parisiennes du pays et celle de la population. Si pour les premiers il est indispensable de tenir des discours optimistes sur tous les sujets, pour les gens auquel est destiné le message tout va le plus mal possible. L’Europe ? Une chance pour les uns et une catastrophe pour les autres ! La lutte contre le chômage une priorité affichée pour certains et un mensonge pour une majorité de personnes concernées ou ayant des parents ou amis en mauvaise posture. Le pouvoir d’achat n’échappe pas cette fracture de l’appréciation globale de la situation française. L’irruption de l’effort fiscal dans le débat a plongé les contributeurs de toutes dimensions dans un refus du principe même de solidarité invoqué nationalement.

Dans tous les secteurs de la vie sociale le doute s’est installé et il grandit quotidiennement plongeant la France dans un bourbier idéologique dont la démocratie aura du mal à se tirer dans des délais plus ou moins longs. Le problème c’est que plus rien n’est possible dans une situation attentiste, rétrograde, enkystée dont les seuls paramètres restent : « c’est de la faute à l’autre si je suis mal ! » et « rien ne doit évoluer surtout si je suis directement concerné » Le moral des Français est donc tombé à son niveau le plus bas en une vingtaine d’années, seules 30% des personnes interrogées se disant « optimistes » pour l’avenir, selon un sondage Ifop pour Dimanche Ouest France. Ce résultat révèle un recul de 14 points (énorme!) de la proportion d’optimistes depuis la dernière étude, réalisée en août 2013, et de 19 points en un an : 49% des personnes interrogées disaient aborder l’avenir avec confiance en janvier 2013. Depuis la création de ce sondage par l’Ifop en février 1995, l’optimisme n’avait chuté qu’une seule fois à un niveau aussi bas, en août 2005 et on touche donc le fond. Comment un discours gouvernemental peut lutter contre ce tsunami défaitiste, contre ce raz-de-marée pessimiste ? C’est une vraie sécession qui se forme pas sur le plan géographique mais sur le plan de l’analyse sociale.

Le pessimisme culmine, par exemple chez les retraités (76%), les ouvriers (70%), les habitants de communes rurales (72%), et chez les sympathisants de l’UDI (83%), de l’UMP (82%) et du FN (77%). Il faut donc prendre en considération ces paramètres puisque les retraités actuels pas trop concernés dans notre pays par des mesures imposées aux générations futures se révèlent les plus défaitistes alors qu’aucune menace ne pèse sur leur avenir. Que les ouvriers soient inquiets pour leurs lendemains n’est guère étonnant et qu’ils basculent dans le pessimisme ambiant n’a rien de très étonnant tout comme la noirceur des pensées des sympathisants de droite et d’extrême-droite. Ce qui devient préoccupant c’est de constater que les zones rurales souvent tributaires pour leur perception de la société des médias télévisés ! Le recul de la confiance reste par ailleurs plus mesuré en agglomération parisienne (42% d’optimistes) et chez les sympathisants EELV (41%). Parmi les catégories socio-professionnelles, l’optimisme est le plus élevé chez les professions libérales et les cadres supérieurs (37%). Comme si le niveau culturel avait une influence sur la qualité des analyses liées au contexte actuel du pays.

Seules 13% des personnes interrogées disent ainsi faire confiance au gouvernement au sujet de l’augmentation du pouvoir d’achat et 20% concernant la lutte contre le chômage. Par rapport à la précédente majorité, l’intégration des personnes issues de l’immigration (39%) et la lutte contre la pauvreté (27%) sont les deux seules catégories continuant à bénéficier d’un taux de confiance plus élevé. A ces deux exceptions près, la confiance est à son plus bas dans tous les domaines. La lutte contre l’insécurité est créditée d’un taux de confiance de 38%, contre 49% en janvier 2013 et 43% en janvier 2012, et la protection de l’environnement chute à 38%, alors même que des écologistes sont présents au gouvernement. Comment remonter une telle défiance ?Tout changement de politique ne modifiera pas par un coup de baguette magique cette crise morale et culturelle qui submerge la France. Plus aucune comparaison n’est admise car l’égocentrisme est à un tel niveau qu’elle est considérée comme une provocation ou un artifice fallacieux… Bref en 2014, ordonnances, lois, règlements, accords ne changeront pas cette donne tant que la confiance ne sera pas revenue. Et ça c’est beaucoup plus long d’un quinquennat !

Cet article a 7 commentaires

  1. Baillet Gilles

    D’accord avec l’article! Mais à qui la faute! Pas de projet de société! Pas de volonté d’affronter la finance!

  2. Hervé Mathurin

    Je doute fort que le moral des retraités soit affecté parce qu’on n’affronte pas la finance. La question est beaucoup plus complexe. Elle est le fait d’une phase de transition entre un monde ancien et un monde nouveau. On sait que le passé est mort mais on ne connait pas ce que l’avenir nous réserve. Il faut en passer par là.

  3. Eric Batistin

    L’égocentrisme est surement la marque d’un état, ou d’un Etat, dépressif.
    Mais, les enfants suivent souvent l’exemple du père,
    les sujets leur Roi et le peuple ses chefs,
    L’égocentrisme politique n’est peut-être pas alors le fait d’un repli sur soi, ou d’une perte de moral, mais plus simplement l’exemple à suivre.

    Nous n’avons pour chefs de meute, nous humanité en marche,
    pas d’autre exemple de nos chefs :
    l’égocentrisme n’est-il pas ce qui justifie toutes les décisions prises par le Fond Monétaire International, la Banque Européenne, la Fédéral Réserve, la Banque des Règlements Internationaux … etc etc ?
    Ces organismes donnent savamment l’exemple de la « Grande Dépression » réitérée sans cesse, et maintenant instaurée en mode de fonctionnement et d’enrichissement de nos égocentriques chefs ?
    La « dépression » organisée a pour intérêts juteux toutes les dettes des Nations !
    L’égocentrisme ambiant des populations n’est que l’exemple à suivre,
    si l’on veut s’enrichir !

    Le seul moyen peut-être pour lutter contre cet exemple néfaste diffusé savamment par les élites est de se réapproprier le sens des mots.
    Que peut vouloir dire « s’enrichir », si l’acception de ce mot se résume uniquement à la possession matérielle ?
    Et bien, clairement et inéluctablement, l’enrichissement devient vite, nous en avons la preuve aujourd’hui, le synonyme d’appauvrissement !

    Nous savons toutes et tous, intuitivement, qu’accepter l’égocentrisme maladif d’un père mène toutes les familles à leur perte,
    Brutus assassinera César, les Médicis s’entretueront, et les Thénardier finiront seuls !
    Toutes les joies et les gloires durables ne peuvent être que partagées…

  4. J.J.

    « L’irruption de l’effort fiscal dans le débat a plongé les contributeurs de toutes dimensions dans un refus du principe même de solidarité invoqué nationalement. »

    Voilà qui est bien loin de l’effervescence, de l’énergie et de la bonne humeur, de la folie d’achat de cadeaux et de riches denrées (tiens, ils ont encore du fric après les impôts ? même les bonets rouges ?) que semblaient exprimer les « foules en délire » que se sont ingéniés à nous monter les médias bien pensants, évoquant tout au long des reportages la tarte à la crème de la ringarde « magie de noël »…..

  5. gege31

    Qui peut s’étonner d’une telle situation ? Souvenez-vous de ce que disait Bonaparte «on ne conduit le peuple qu’en lui montrant un avenir : un chef est un marchand d’espérance» Personne ne conduisant le peuple comment s’étonner dès lors qu’il n’y ait plus d’espérance ? Personne ne conduit parce que le peuple ne croit plus aux déclarations affligeantes de ses dirigeants comme de tenter d’expliquer que le chômage baisse alors que les chômeurs sont toujours plus nombreux…

    Honte à ceux qui nous gouvernent de mentir au peuple, de le démobiliser, de le diviser pour le seul confort de leur réélection.

    Les »nouveaux aristocrates à la Lanterne ?

  6. PC

    Il est curieux de constater que les 3 catégories les plus pessimistes semblent être celles qui sont le plus exposées aux télévisions anxiogènes.I
    Il serait peut-être intéressant de comparer ces chiffres au panel de « clients » du journal de TF1 par exemple.
    Evoluant dans un contexte où je suis confronté à 2 de ces catégories (monde rural et ouvriers), je contate quotidiennement leur manque de recul par rapport à ce qu’ils croient être de l’info (accidents, catastrophes,agressions etc…)
    Néanmoins, nos dirigeants nationaux, avec leur optimisme béat, ne font rien pour redonner le moral au pays: la méthode Coué a vécu…..

  7. Benasaraf

    Vive la neo gauche socialo liberale hollandesque
    On est sauves!

Laisser un commentaire