La société discount profite au F.N.

Nous sommes entrés dans la société du « discount », c’est à dire utilisant comme seule référence le coût d’un produit, qu’il soit dans le domaine économique, culturel, social ou politique. La campagne des municipales qui s’ouvre va consacrer le triomphe du « moins cher » quitte à ce que dans quelques mois les catalogues alléchants souvent proposés par les adeptes du libéralisme intégral reposant sur la concurrence irraisonnée se révèlent des attrape-nigauds. La tendance est générale et repose sur un principe commercial qui fait florès : « demain on rasera gratis  ou au minimum ce sera bien mieux et moins cher que chez mon concurrent ! ». Il est impossible de trouver une lettre de candidature qui ose prétendre : « vous paierez en fonction de ce que vous demanderez ! » Rien à faire une majorité de Français attend simplement que l’on propose une société miraculeuse à bas coût, susceptible de répondre à toutes les attentes et surtout dotée de « services après achats » performants, rapides et efficaces !

Beaucoup reste à faire, ce qui implique une démarche excluant une approche exclusivement globale, s’inscrivant dans la durée. Ainsi l’État continue à tailler dans ses effectifs sur la base d’une RGPP qui ne dit pas son nom. On assiste à la mise en avant du culte des « réformes structurelles » alors que l’essentiel devrait être la mise en place du « mieux disant » c’est à dire à une optimisation préalable des moyens actuels (redéploiement entre administrations, réduction drastique et rapide des textes et des normes, concentration des moyens sur des priorités proches des gens, refonte de la procédure des marchés publics avec suppression de la sous-traitance qui tire vers le bas des entreprises…). a concurrence entre les entreprises n’exclut nullement leur coopération. C’est un équilibre délicat qui doit être recherché.

Les entreprises françaises doivent apprendre à coopérer dans la transparence absolue tout en étant concurrentes, dans un cadre défini par les pouvoirs publics. La France est un des pays où les relations entre grandes et petites entreprises sont les plus mauvaises. Les plaintes des sous-traitants qui supportent une grande part des chocs conjoncturels, remise en cause des marchés et des prix, sont particulièrement vives. Elles sont aussi critiques à l’égard des grands groupes que de l’État qui se contentent très souvent de réaliser une plus-value sur leur travail sans prendre aucun risque économique. Ce « discount » permanent est la base de la course effrénée à la recherche de main d’œuvre à bas prix ou au travail plus ou moins déclaré ! Durant des années le service public méconnaissait la concurrence. Peut-on dire que sa réduction idéologique sous l’effet des directives européennes a diminué les coûts actuels ? Ne doit-on pas admettre que des « monopoles régulés » sont préférables à des rivalités malsaines détruisant constamment l’assise sociale du pays ? Trop de concurrence tue forcément les effets dévastateurs de la concurrence. Il faut imposer une vraie évaluation impartiale à priori (par la Cour des Comptes ou le conseil économique et social) de toute mesure prise par voie législative (efficacité des subventions notamment en faveur du monde économique) afin d’éviter des effets désastreux de guichet ! Il est possible d’imposer que toute loi votée soit obligatoirement évaluée par une commission parlementaire 3 ans après…avec remise d’un rapport public. On se contente actuellement de « constater » et d’enterrer le constat quand il remet en cause la qualité de l’exercice législatif… ce qui correspond à un crime de lèse parlementaire.

Le culte du discount est installé. On court vers les promotions, les rabais, les affaires, les soldes, les braderies, les remises, les privilèges… en politique. Le pire des « magasins idéologiques » de ce type rafle de plus en plus de clientèle ; le FN est devenue une marque déposée ! Sur les rayons on trouve des idées basiques dans des sacs sans emballages raisonnables, la mort du « commerce » de proximité et surtout la facilité de faire ses emplettes . On s’y sert soi-même avec le sentiment que de toute manière ça durera ce que ça durera mais que les « prix affichés» y sont attractifs et que le moment est venu de sortir des « rayons habituels ». La France entre dans la période la plus trouble, celle du dépouillement de la pensée et plus encore dans le dénigrement de tout ce qui peut conduire à réfléchir. La catastrophe menace et la Gauche porte sa part de responsabilité en ayant accepté en ayant refusé de mettre la citoyenneté reposant sur des valeurs au cœur de toutes ses propositions pour lui substituer un consumérisme acceptable reposant sur « LA » valeur des choses ou des actes. Elle s’est déchirée pour savoir qui deviendrait directeur du centre commercial PS!

Regardez les préoccupations des électrices et des électeurs à un mois des municipales et vous comprendrez aisément que les supermarchés des poncifs bon marché seront ouverts les dimanches 23 et 30 mars avec l’avis favorable du Conseil d’État !

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