Quand la chine se réveille dans le sang

Chaque jour la longue liste des attentats, des meurtres, des massacres s’étalent dans les médias sans pour autant véritablement impressionner l’opinion dominante. En effet, dans la vie des « journaliste » il existe un principe appelé la loi de proximité suivant lequel les informations ont plus ou moins d’importance suivant leur proximité par rapport au lecteur ou à l’auditeur. On parle également de « mort kilométrique »  dans le domaine des faits divers. Avant l’avènement des « télévisons perroquets » diffusant des images en boucle cette règle avait toute son importance. Il semble que désormais elle ait évolué ! Il faut ainsi considérer que les événements récents qui viennent de se produire en Chine, soient extrêmement importants pour le sort de la planète. Au moment même où l’ours russe montre les dents pour récupérer son influence sur des secteurs géostratégiques importants le dragon chinois est à son tour en difficulté ! La toute puissance de ce duo sino-russe est telle que l’affaire de l’attentat dans la capitale du Yunnan est un signe inquiétant pour le reste du monde. Elle repose en effet sur 2 motifs qui enflent sur tous les continents : la religion et le nationalisme intimement liés. Voici la Chine confrontée aux mêmes ferments de violence que tous les autres états du monde à des degrés divers !

Des assaillants vêtus de noir ont en effet mortellement poignardé 29 personnes et blessé 130 autres samedi soir en gare de Kunming, suscitant la colère du gouvernement et l’émotion des Chinois qui ont découvert les images de victimes gisant dans des mares de sang. Certes les attaques au couteau et à l’explosif sont régulières depuis plusieurs années au Xinjiang où vit la majeure partie de la minorité ouïghoure, mais une opération de cette envergure est la première jamais conduite en dehors de la région située dans l’extrême nord-ouest de la Chine, à 1600 kilomètres du Yunnan. L’aversion des Chinois pour ce crime pourrait justifier aux yeux de l’opinion publique une vaste opération de répression… et bien entendu les mêmes effets que ce genre d’attitude a ailleurs ! Derrière le massacre perpétré par des « nationalistes » les dirigeants de Pékin vont vite trouver des raisons de maintenir la pression sur d’autres zones dont le Tibet. Mieux les Chinois démontreront sur la scène internationale que eux-aussi sont victimes du jihad mondial et qu’ils doivent être associés à toutes les opérations en cours. Le « terrorisme » existe aussi chez eux et donc tous les moyens seront bons pour l’éradiquer…

Pékin avait pourtant lancé un ambitieux programme d’investissements au Xinjiang après les émeutes interethniques d’Urumqi, capitale du Xinjiang, qui avaient fait près de 200 morts et 1600 blessés. L’argent et les projets ont commencé à affluer dans la «région autonome» riche en ressources naturelles. Et des politiques de discrimination positive ont été mises en place à destination des minorités. Le Xinjiang a ainsi enregistré une croissance de 11,1% en 2013 contre 7,7% à l’échelle nationale. Comme toujours il y a derrière cette action économique une vraie reprise en mains politique puisque les bénéfices économiques du développement ont essentiellement profité aux Han, arrivés nombreux dans la région ces dernières décennies. On sait bien que la submersion ethnique est également pratiquée au Tibet !

Il faut également constater (et c’est au moins aussi angoissant que le reste) que l’islam radical a progressé en Asie centrale après l’effondrement de l’Union soviétique. On peut donc craindre d’autres situations similaires dans des nations « artificielles » proche de l’Afghanistan ou de la Chine. Cet attentat lointain et, dans le fond peu préoccupant pour notre pays, traduit un phénomène pouvant faire tache d’huile enflammée. Lentement les progrès des droits de l’Homme vont se réduire face à ces outrances multiples dans des pays où les gouvernants veulent tenir les peuples en laisse. Chaque fois la démocratie recule… et les idées extrémistes faites de haine, de ségrégation, de répression progressent inexorablement.

La Chine c’est loin ! Le Mali est oublié! Le Centrafrique s’oublie! L’Ukraine c’est plus politique ! Mais il faut savoir que chez nous le danger est bien réel avec chaque semaine, une possibilité d’attentat déjouée. Et la loi du kilomètre macchabée prendrait toute sa valeur !

Laisser un commentaire