Le short revient en EPS (été pour séduire)

Le sport français traverse une crise des vocations. Il est vrai que tous les rapports officiels font état de la faiblesse de la participation en milieu scolaire (lycées surtout et plus encore à l’Université) avec en plus les fameuses exemptions de complaisance. Les chiffres généralement admis vont de 1 % chez les garçons à 13,5 % chez les filles…On trouve dans ces pourcentages des cas justifiés mais aussi des refus de se mettre simplement en tenue ad-hoc et notamment chez certaines de ces demoiselles une allergie au short (comme chez les garçons d’ailleurs). Plus personne ne va chez les écoliers user ses fonds de culottes courtes toute l’année sur les chaises d’une classe. Imaginons un peu que cette mode revienne. Ce serait une levée de boucliers au nom de multiples raisons dont certaines de morale publique, d’autres de la religion et enfin pour une majorité par souci de ne pas paraître ringard. Alors le « short » en cours de gym pour les filles ce n’est pas encore pour la prochaine rentrée. Sauf que durant cet été il fait une apparition massive dans les rues, sur les plages, dans les fêtes et même dans certains lieux d’habitude beaucoup plus regardant sur la tenue des personnes accueillies.Il faudra par exemple des années après que Louis Réard ait lancé le 5 juillet 1946 son Bikini pour que ce maillot de bain »atomique » qui dévoilait de nombril s’installe ! Et lentement c’est durant la période estivale que la théorie des 2 triangles et du bandeau devint banale. On ne s’offusqua plus sur les plages de ce nouveau style présenté pour la première fois par une danseuse nue du Casino de Paris . On eut aussi les étés de la mini jupe, d’autres des robes hippies et on vit aussi arriver le monokini après bien des modes imposées par les marchands du temple de la confection. En 2014 on retiendra que bien des filles sont devenues sportives en se dotant du fameux short antérieurement considéré comme moche et passéiste ! Comme dans le même temps les hommes y ont renoncé depuis belle lurette en allongeant les canons du leur pour en faire des bermudas la mutation est saisissante. On raccourcit d’un côté en signe de libération alors que l’on prolonge de l’autre en signe de respect. Partout la « culotte courte » se porte avec décontraction et absence de complexe. Elle a bien des modes d’expression.

Les tissus sont variés et dénotent surtout le caractère de celle qui en a fait le choix. De la toile kaki portée par les militaires en expédition exotique à celle de « blue jean » réputée correspondre à la vie américaine on a un écart d’appréciation du rôle du short extrêmement considérable. Quand en plus le « jean » est accompagné de franges effilochées, de parties décolorées, de poches factices on frôle le révolutionnaire anarchiste puisque l’ouvrage est réputé correspondre à un caractère débridé pue respectueux des canons de la couture traditionnelle.

Il faut aussi reconnaître que pour certains modèles on retrouve le principe du « flottant » des années 60 réservé aux sportifs pratiquants mais que la tendance serait plutôt au « moulant » comme ce fut le cas dans les années 80 ! Les effets sont garantis dès que la porteuse de ce qui demeure un vêtement n’est pas proche de la ligne haricot vert. Le « très short » ou le « très très short » existe aussi prouvant qu’un rien peut habiller une femme. On mesure le défi ou l’audace de celle qui l’adopte, comme pour la jupe, au choix de a longueur. Robes romantiques et longues, imprimés liberty, spartiates, montres colorées… En 2014 l’esprit est donc résolument aux années 60. Mais le must, c’est de porter un short en jean très court plutôt que la jupe du même effet !

Cet été on découvre parfois des situations paradoxales puisque pour éviter d’afficher des jambes et des cuisses nues on accompagne la « culotte courte » de bas ou de collants qui en période estivale relève vraiment de l’héroïsme élégant ! Dans les restaurants (pas tous!), dans les musées (rarement en raison de l’âge moyen des visiteuses), dans les stades (c’est logique) mais essentiellement dans les boîtes de nuit où les danses ressemblent de plus en plus au cours de zumba le short se porte de plus en plus et c’est tout à fait normal puisque tous les choix doivent être respectés. Il faudrait faire réaliser un sondage pour savoir combien parmi ces nouvelles déesses de l’été 2014 sèchent les cours d’EPS ou mettent des leggins ou des combinaisons pour échapper à la mauvaise image de la jeune fille dévergondée.

Bien entendu il n’existe aucune correspondance entre l’enthousiasme sportif et la manière dont on est vêtu en été. Sauf qu’il faut bien avouer que les surfeurs ou les MNS ont un sérieux avantage sur le commun des mortels fut-il en culottes courtes, en « pantacourts », en bermuda ou en pantalons de toile. Je crains que même en short je ne sois pas à la hauteur puisque seule la jeunesse en fait l’intérêt.

Cette publication a un commentaire

  1. Adrien

    Ce n’est pourtant pas si vieux. Au début des années 1990, j’étais dans les derniers à avoir fait ma scolarité en culotte courte de bonne grâce, quoique seul de ma classe. Mes parents détestaient les jean’s et je n’avais jamais revendiqué sur ce point. En fait, c’est une tenue super confortable quand on est enfant ou ado.

    Ainsi, de mars-avril à octobre, des culottes dégageant les 2/3 des cuisses, ce jusqu’à 15 ans et demi passé ; et l’hiver, des bermudas avec des grandes chaussettes. Et en terminale, je passais encore le plus clair de l’année avec des bermudas ou des pantacourts. C’est le confort et le scoutisme qui m’ont fait garder ces tenues « ringardes » si tardivement.

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