Des symboles pouvant être prisés par des collectionneurs

En quinze ans de règne, Napoléon a usé environ 120 chapeaux, presque tous fabriqués par la maison Poupard à Paris. Des vrais couvre-chefs compte-tenu de la qualité de celui qui le portait. Estimé entre 300.000 et 400.000 euros, celui qui a été mis aux enchères a appartenu à Joseph Giraud, vétérinaire de la Maison de l’empereur. Il faisait partie des 1.000 pièces réunies en son temps par Louis II de Monaco (1870-1949), arrière-grand-père du prince Albert qui a décidé de les disperser. La vente était attendue par des richissimes collectionneurs désireux de s’approprier une part de gloire de celui qui a dominé l’Europe par les armes mais qui a ne l’oublions jamais donné à la France une organisation générale conforme aux nécessités d’une nation solidaire. Le chapeau de Napoléon s’est envolé à plus d’1,8 million d’euros !, C’est ce qu’a déboursé un industriel sud-coréen pour l’un des dix-neuf bicornes de forme traditionnelle, en feutre dit castor noir ,authentifiés de l’Empereur. Il a voulu ainsi récupérer mieux qu’une couronne ou un sceptre, le signe alors anodin mais devenu symbolique du personnage historique français le plus connu dans le monde. On peut s’amuser de la même manière à chercher ce que la postérité collectionnera comme objet des personnages connus de notre époque et que l’on vendra aux enchères dans deux siècles.
Tenez je serais à la place des proches de François Hollande je conserverai en douce toutes ses cravates. Elles auront, c’est certain une valeur accrue quand il aura quitter l’Élysée puisque toutes les images de lui qui resteront dans les fichiers de l’INA montreront ce goût pour des ports assez originaux de l’accessoire de l’élégance. Mais attention il faudrait les mettre de coté sans que le porteur ait défait le fameux nœud à la Hollande qui est maigre sur son coté gauche (quand on regarde l’intéressé) et qui penche nettement à droite. On est loin de l’équilibre soigné du bicorne mais c’est justement ce qui fait la différence !
Pour Nicolas Sarkozy il faudrait récupérer l’un des Karcher de la propriété varoise de son épouse Carla. Il suffirait que le commissaire priseur clame que cet outil a servi à nettoyer les racailles ayant envahi le Cap… Nègre pour que ses fans se précipitent pour mettre sous cloche un tel symbole des positions de leur mentor. Il faudrait c’est évident une attestation de sortie du territoire de stockage et un témoignage sur le fait que l’ex-futur nouveau Président a vraiment tenu ses promesses faites un jour dans une cité de la banlieue d’Argenteuil. Un peu comme si on vendait le chapeau de Napoléon ayant été porté à Austerlitz !
Lorsque j’ai eu le plaisir de visiter l’Élysée une lingère rangeait méticuleusement par paquets de douze les serviettes ayant servi à un dîner d’État. « Je suis obligé de les compter m’expliqua-telle afin de vérifier que personne n’en a emporté une ! » me confia-t-elle. Je pense que depuis quelques jours le restaurant où a eu lieu le déjeuner Fillon-Jouyet a tout intérêt à ne pas laver le linge de la table occupée par les protagonistes d’une « affaire d’État » selon l’UMP. Vendu aux enchères il aura bientôt la même valeur que celle du linge avec lequel Judas s’était essuyé les lèvres lors de la scène après avoir embrassé Jésus ! Des reliques avec traces d’ADN politiciennes extrêmement précieuses.
On retrouvera un jour à la vente aux enchères sous cloche étanche et fossilisé un « chabichou » du Poitou authentifié à l’odeur par une éminent fromager parisien. Il sera présenté comme étant le premier qu’a baptisé Ségolène Royal. Il sera acquis à prix d’or par un acheteur chinois désireux de le copier afin de créer un produit avec les mêmes caractéristiques et surtout la même moisissure réputé écologiquement parfaite ! Des milliers d’euros.
De chez Roland Dumas on garderait la paire de chaussures offertes par Christine Deviers-Joncour. Ces bottines de chez le célèbre chausseur parisien Berluti, payées 11 000 francs devraient valoir un bon prix car elle refléteraient l’époque fric-frac mitterrandienne. On devrait retrouver le revolver du garde du corps de Pierre Brégovoy dont il a croisé la balle un 1° mai pour ce qui restera un événement douloureux pour ceux qui croyaient dans la sincérité en politique. Tous les bandeaux qui ont tour à tour masqué l’œil droit puis l’œil gauche de Jean-Marie Le Pen constitueraient des objets historiques vendables car ils pourraient être portés par des électrices et des électeurs qui se rendront aux urnes afin de voter FN. Une opération qui pourrait être jumelée avec une vente des divers souvenirs nazis liés à la dernière guerre mondiale. Espérons que les héritiers de Georges Marchais on soigneusement conservé les valises de prolétaires de son épouse Liliane et du Premier secrétaire du Parti Communiste car elles appartiennent à l’histoire de la Gauche. « Quand j’ai entendu François Mitterrand refuser de s’engager sur l’existence d’une défense nationale indépendante, j’ai dit à ma femme, François Mitterrand a décidé d’abandonner le programme commun, fais les valises on rentre à paris » Franchement ces deux valises qui ont été les premiers symboles des trahisons au sein de la gauche atteindraient de sommets sous le marteau d’un commissaire priseur. Il en irait autant de la boulette de papier froissé que François Mitterrand avait négligemment expédiée à terre afin que Michel Rocard alors son Premier Ministre soit contraint de la ramasser et ainsi s’abaisser devant lui.
Autant d’objets ou de « détails » de l’Histoire que la postérité achètera avec autant de délectation que le bicorne de Napoléon !

Cet article a 2 commentaires

  1. J.J.

    Que peut-on ajouter ?
    Chapeau !
    Voilà un événement qui a vraiment permis de donner libre cours à ta féconde imagination….

  2. batistin

    Deux millions d’euros pour un chapeau, c’est un peu vulgaire peut-être…
    Aussi vulgaire que pu l’être une brioche, faussement historique,
    face aux ventre creux, juste avant que les têtes ne tombent…

    L’histoire et la petite histoire retiendront sans doute, dans les siècles à venir, comment notre époque fut idiote et inhumaine, bruyante et sale, égoïste et sans vue d’avenir, et subjuguée par le superfétatoire …

    Ah, si toutes les promesses politiques devaient être validées et certifiées, il y a longtemps que tous les chapeaux eurent été bouffés !

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