CANTONALES – Faites votre déclaration amoureuse de patrimoine !

Il faut bien convenir que le patrimoine de proximité ne passionne pas nécessairement les habitants du territoire dans lequel il a été installé parfois depuis des siècles. Nous passons à coté de tout ce qui fait la richesse réelle de notre pays car en dehors des monuments grandioses qui attirent parfois les foules (surtout étrangères) on trouve des milliers de sites naturels ou bâtis dignes d’intérêt pour peu que l’on prenne le temps de les comprendre, de les apprendre, de les apprécier et peut-être aussi souvent de les sauvegarder ou de les faire vivre. La Gironde reste l’un des départements français les plus fournis en matière de réalisations laisses par les journées antérieures. On pense souvent aux constructions les plus prestigieuses (sites UNESCO dont l’abbaye de La Sauve Majeure rudement oubliée vis à vis des labellisés postérieurs) mais on oublie que les racines de notre culture est aussi dans les traditions sociales ou dans les milieux naturels.

La majorité départementale a accompli depuis des décennies un travail considérable au bénéfice de ces patrimoines en une époque où sur les estrades, de faux garants de l’identité française prônent des comportements réactionnaires. Des centaines de tranches de travaux sur le bâti des église (clos et couvert de responsabilité publique) dont la totalité des 27 édifices de l’ex-canton de Créon ont été financées par le Conseil général grâce au vote des budgets annuels. Des lavoirs, des places, des maisons historiques, des vestiges du passé lointain (maison gallo-romaine de Plassac), des lieux plus récents mais réellement précieux pour maintenir le lien social (chantiers Tramasset par exemple) font l’objet de subventions substantielles. Le Département participe aussi largement à la sauvegarde et la mise en valeur des patrimoines bâtis anciens.

Le patrimoine culturel, qu’il soit bâti, documentaire, archéologique ou ethnologique, fait donc partie intégrante de notre espace de vie. Il constitue un lien commun sur lequel se fait la construction de nos identités individuelles et collectives. Et plus que des mots, des incantations réactionnaires à la France des siècles passés, la majorité préfère l’intégration de ses actions dans le quotidien des Girondins. Le Département propose notamment une aide aux titulaires d’autorisations d’opérations archéologiques de terrain ou post-fouilles, dans le cadre d’opérations qui contribuent à étendre le champ des connaissances sur le patrimoine girondin et sur l’évolution dans le temps de l’occupation du territoire.

La majorité départementale a toujours soutenu la restauration extérieure de bâtiments présentant un intérêt architectural et s’intégrant dans leur environnement urbain et paysager, dans les 19 communes de moins de 15 000 habitants labellisées « villages anciens ». Ainsi, les propriétaires privés qui restaurent, dans le respect de préconisations techniques, un immeuble situé à l’intérieur d’un périmètre défini dans ces communes peuvent bénéficier d’une aide du département. Les 19 communes classées « Villages Anciens » que sont : Bazas, Blasimon, Blaye, Bourg sur Gironde, Cadillac (intra-muros), Castelmoron d’Albret, Gensac, La Réole, Monségur, Pellegrue, Plassac, Pujols, Rions, Sauveterre de Guyenne, Saint-Emilion, Sainte Foy la Grande, Saint-Macaire, Soulac et… Créon. Il faudra peut-être étendre cette liste à d’autres communes ayant établi des périmètres protégés.

Il faut ajouter que, contrairement à bien d’autres départements, celui de la Gironde a, dans un contexte budgétaire tendu, maintenu ses subsides financiers aux associations de mise en valeur du patrimoine qui mènent des actions effectives de mise en valeur d’un monument et qui par leur vigilance et leur mobilisation interviennent de manière particulièrement efficace auprès des communes. Il faut souhaiter que la perte de la compétence générale ne pénalise pas ce secteur très précieux de la vie des communes. Le seul vrai problème c’est que ces aides sont souvent ignorées de gens qui se prétendent « traditionalistes » alors qu’ils votent pour des défenseurs « négatifs » de la culture séculaire de la France.

Le plus gros efforts du Conseil général porte cependant sur le secteur des archives, compétence historique obligatoire depuis les origines du Département. Grâce au vote de crédits annuels conséquents par la majorité de gauche girondine les locaux ont été rénovés, restructurés, modernisés et des milliers de passionnés des recherches sur le passé utilisent le nouvel espace fabuleux !Les archives de la Gironde étaient logées depuis 1866 rue d’Aviau à Bordeaux, près du Jardin Public, dans un bâtiment spécialement étudié pour leur classement et leur conservation, inscrit à l’inventaire des monuments historiques. Les agrandissements successifs des années 50 et 60 ne suffisaient plus à accueillir la masse des archives contemporaines.

C’est en 2003 que le Département de la Gironde a décidé de lancer un plan de modernisation des Archives départementales. Entre 2006 et 2010 l’annexe de la rue Poyenne a été entièrement rénovée, remaniée, agrandie avec la construction de 9 500 m2 supplémentaires qui ont été inaugurés en 2011. Elles ont pris une dimension exceptionnelle avec l’arrivée du numérique. Le bâtiment de la rue d’Aviau est désormais dédié au travail d’archivage et conserve les archives durant le délai légal de confidentialité.

C’est la fierté de la majorité départementale actuelle mais… est-ce vraiment perçu par les électrices et les électeurs alors que 75 % d’entre eux selon un sondage récent veulent défendre l’identité française ? C’est vrai que c’est moins vendeur que de brailler contre les immigrés !

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