Affaires de cœur : pour une oreillette qui ne marchait pas…

Un courrier du cœur constitue en général une rubrique assez superficielle que plus beaucoup de magazines maintiennent dans leurs pages. C’est désuet et remplacé par des déclarations ou des répudiations enflammées ou dévastatrices sur les réseaux sociaux quand ce n’est pas par un SMS laconique. Le mien est beaucoup plus concret et probablement moins excitant Quoi que pour l’excitation je m’y connais et je crois que mon cœur n’a pas trop supporté ! Il a comme toutes les « compagnes » merveilleuses témoigné de son esprit de révolte de la pire façon : deux scènes de ménage fracassantes qui ont conduit à une certaine forme de révolte. Il m.a abandonné par non consentement mutuel. Il y avait tellement d’électricité dans l’air que les courts circuits se sont multipliés. J’en avais plein les oreillettes et les rapports que j’entretenais avec elles a viré au divorce pur et simple !
La première m’a abandonné une nuit d’avril juste après que j’ai battu la campagne. Entrée en transes elle a nécessité une hospitalisation d’office ! Je m’en suis remis à Saint Augustin et après quelques hésitations j’y ai trouvé un mode opératoire me permettant de me débarrasser de ces rythmes endiablés qui perturbaient mes jours. Rien de bien définitif cependant et la reprise de la vie à deux n’a jamais été parfaite ! Micro-crises, angoisse permanente, affaires de cœur courantes peu désagréables, abandons au mauvais moment, méfiance réciproque : rien de stable et d’acquis ! Tous les traitements ont trébuché sur la ne volonté manifeste d’indépendance. Les spécialistes de ce type de couple concernés ont eu beau me rassurer l’avenir n’a jamais été rose et le dialogue avec eux trop superficiel. Un parcours en dents de scie qui augurait d’une réconciliation médiocre. Saint Augustin avait partiellement répondu à mon attente !
C’est souvent le samedi soir que surviennent les ruptures si l’on se fie aux statistiques matrimoniales. Ce fut donc pour ne pas les faire mentir que la tempête souffla ce soir là ! Elle nécessita les grands moyens avec interventions multiples : l’ambulance de Sandra et les urgences. Après Saint Augustin il fallut faire confiance d’urgence à Haut-Lévêque ! Accueil d’une extraordinaire qualité et un diagnostic aussi rapide que possible : fibrillations auriculaires du côté gauche. Traitement de choc durant 3 jours et je répartis réconcilié provisoirement avec celle qui venait de me trahir. Sauf que les risques de retour de la querelle m’incitait à trancher dans le vif ! La proposition du plus grand spécialiste site français si ce n’est mondial d’éradiquer les causes du mal dans les meilleurs délais recueillit mon assentiment. Tout fut réglé avec minutie, compétence et souci d’humanité. Une équipe spécialisée se mi-temps en route comme pour me faire comprendre qu’on ne badine pas avec un désamour avec ses oreillettes.
La proposition de servir à faire progresser un mode opératoire par cryogénie recueillit mon assentiment! J’eus donc le privilège de boucler la soirée opératoire du service sous le regard attentif d’une demi-douzaine de spécialistes en devenir. Installation spéciale, protocole modifié et à l’arrivée près de 3 heures d’ajustements extraordinairement habiles pour se débarrasser des causes de cette agitation intempestive. J’ai été et je reste un ardent défenseur sur service hospitalier public mais là j’en deviens un farouche partisan.  » cette technique a été mise au point en France mais elle sera commercialisée par une société américaine  » m’explique le cadre infirmier ayant tout préparé.  » Pas les moyens pour nous d’éviter cette réalité » ajoute-t-il avec fatalité ! Une douleur supportable (morphine aidant !) et un brin de patience me mena au bout de l’épreuve avec un tendre soutien de tout le personnel. Le test a été concluant : on peut jeter un froid et réussir à réconcilier ce qui paraissait en voie de séparation.
Voilà je vous avais promis sur FB un courrier du cœur : celui est sincère, vrai et proche et j vous propose de fredonner en hommage à Leny Escudero : pour une oreillette qui ne marchait pas… Vous connaissez la suite !

Cet article a 10 commentaires

  1. J.J.

    Bonjour Jean Marie
    Je commençais à m’inquiéter de ne plus trouver ta prose quotidienne ; je m’inquiétais d’autant plus que tu ne nous avais pas annoncé un voyage ou une absence quelconque.
    Je constate que j’avais raison. Me voilà un peu rassuré par cette relation de tes aventures sur un mode décontracté, mais je suppose que ça n’a pas du être drôle.

    Je partage ton admiration pour le service public hospitalier. Ce sont des gens sérieux, compétents, efficaces. Et ce n’est pas la considération du public et de leur hiérarchie qui les encourage à faire de leur mieux et de se montrer de surcroît attentifs, responsables et cordiaux avec leurs patients.

    Je te souhaite sincèrement de te rétablir bien vite.
    Bien amicalement
    J.J.

  2. Bernard Gilleron

    Bon rétablissement l’ami.

  3. marcel

    exeptionnellement. Une histoire de coeur se termine en beauté. Le coeur à sa raison que la raison ignore. Mais je sais que tu saura dorénavant éviter toutes fibrillations négatives . Bonne sante

  4. batistin

    Il faut faire un effort pour se souvenir du sentiment profond qui nous lie à vous, Monsieur, tant votre écriture est pudique et gaillarde.
    Comme Vous .
    Comme nous, qui ne trouvons rien d’autre, de loin, à dire que « prenez soin de vous comme de vos Lettres »

  5. dubez

    Bonjour Jean-Marie, nous sommes très heureux de savoir que tout s’est bien passé….bon rétablissement et revient nous en pleine forme ,amicalement a toi …
    2 Cruches du moulin !

  6. Jouvet Fabienne

    Bon celons le vieil adage « On a toujours besoin d’une oreillette à soit » fais y donc gaff ! pas de brusquerie intempestive, pas de saute d’humeur, pas de chicanerie ou de toute façon, ton oreillette préférée et adorée aurait le dernier mot…..tu restes calme et pondéré devant l’adversité !….difficile?…meuh non !

  7. J-P REIX

    Heureux pour vous que les choses se soient bien passées !
    Le service du Docteur Haïssaguerre à Haut-Lévêque est certainement le meilleur pour ce type d’intervention.
    J’y suis passé en 2011 pour une ablation par hautes fréquences de foyers ectopiques ventriculaires.
    Mais comme j’ai aussi maintenant des crises de FA paroxystiques (la dernière vendredi à ma dernière heure de cours : pas de pot de commencer ses vacances aux urgences!) réduites chimiquement jusqu’à présent, je dois m’interroger sur une éventuelle nouvelle intervention.
    Après cette ablation par cryogénisation êtes-vous débarrassé des anticoagulants ?
    Cordialement.

  8. STARCK

    Parfois, le coeur a ses raisons que la raison ne peut ignorer …
    Bon rétablissement, Jean -Marie

  9. BONDY

    Merci de ces bonnes nouvelles !
    Il ne te reste plus qu’à te reposer . . .
    Si tu reprends ta vie élective que ce soit sur la pointe des pieds , doucement .
    Amicalement ,
    Ghislain

  10. Lalande

    J’admire cette distance amusée que tu prends pour nous parler de ta souffrance. Et faire, au quotidien, comme si de rien n’était. Cela s’appelle le courage. Ici, Monsieur, on ne pleurniche pas… On reste droit, on donne l’exemple. Question d’élégance. Merciiiiiii
    Prends soin de toi. Pour nous !

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