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Je suis (et je reste) Charlie !

« Je suis Charlie » : la formule a été déclinée sur tous les supports imaginables pour exprimer émotion, réprobation, compassion.
« Je suis Charlie » : la formule a été transformée en slogan durable pour les uns, en mode passagère pour beaucoup d’autres.
« Je suis Charlie » : la formule a voyagé dans le monde comme un étendard noir et blanc de l’indignation.
«  Je suis Charlie » : la formule est entrée dans les esprits pour n’en sortir qu’empoussiérée par le temps.
« Je suis Charlie » : la formule a été utilisée avec des arrière-pensées et déconnectée de toute sincérité.
« Je suis Charlie » : la formule a servi à se dédouaner pour celles et ceux qui n’avaient jamais été antérieurement… Charlie.
« Je suis Charlie » : la formule a constitué un masque de carnaval au bal des faux-culs, bénis ou pas.
« Je suis Charlie » : la formule a rassuré les sans idées en leur permettant d’éviter de s’interroger sur le sens de leur action.
« Je suis Charlie » : la formule a plu à des intellectuels ne souhaitant pas perdre la face après avoir souvent dédaigné Charlie.
« Je suis Charlie » : la formule a transcendé les libertaires pouvant enfin s’identifier dans cette synthèse populaire.
« Je suis Charlie » : la formule a stigmatisé l’horreur d’un crime rituel collectif prémédité et symbolique.
« Je suis Charlie » : la formule a permis de porter le deuil des illusions sur le rôle des religions dans ce monde.
« Je suis Charlie » : la formule n’a résisté que quelques mois au poison de la politique politicienne
« Je suis Charlie » : la formule n’a pas eu assez de forces pour enrayer les Kalachnikovs folles ou les bombes humaines barbares.
« Je suis Charlie » : la formule a été galvaudée par ceux-là même qui l’avait arborée avec ostentation.
« Je suis Charlie » : la formule a été effacée par les « dévoileurs » de plaques commémoratives oublieux des origines des victimes et même de l’orthographe de leur nom.
« Je suis Charlie » : la formule a été ressuscitée quand ceux à qui elle était destinée n’ont même pas vu sa naissance.
« Je suis Charlie » : la formule a porté la solidarité affective d’un peuple ayant retrouvé sa fraternité.
« Je suis Charlie » : la formule a rassemblé au nom de la liberté de penser, de créer, de caricaturer, de vivre.
« Je suis Charlie » : la formule n’a été qu’une bouffée d’oxygène citoyen dans une société ne connaissant que l’opinion dominante des consommateurs de prêt à porter idéologique.
« Je suis Charlie » : la formule a donné un étendard aux résistants par la culture, les arts, l’humour et l’éducation à la barbarie fanatique.
« Je suis Charlie » : la formule a inspiré aux députés et aux sénateurs des homélies républicaines flamboyantes et ils la brandiront certainement au moment de voter la déchéance constitutionnalisée.
« Je suis Charlie » : la formule a été elle-aussi, en son temps, approuvée par 85 % des Français ayant la mémoire courte.
Je suis et je reste Charlie en revendiquant le droit à l’égalité, à la laïcité, à la critique, à la sincérité, à l’indignation, à la résistance. Il paraît que nous ne sommes pas nombreux…C’est le lot des « Charlie ».

Cet article a 2 commentaires

  1. Callen Catherine

    Et oui ! Certains sont Charlie d’autres sont Charlot. .. ainsi va le monde….

  2. Christian Merlette

    Merci, Jean-Marie pour ta constance, ta laïcité républicaine et ton courage. Comme toi, je suis, reste et demeure Charlie, plus que jamais !

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