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Le parti de la main tendue… pour le dialogue direct !

Faire vivre tant soit peu la démocratie participative, constitue un challenge extrêmement difficile et il faut bien avouer que personne n’a la vraie solution pour affirmer qu’il a trouvé les clés du système. Les décrets, les lois, les circulaires ne changeront rien à la triste réalité : quoi que disent ou fassent les élu(e)s les électrices et les électeurs sont très éloignés des propositions de dialogue qu’ils reçoivent. Intoxiqués par une image préfabriquée de quelques grand(e)s élu(e)s défrayant les règles élémentaires de la morale républicaine, peu fidèles à leurs engagements, éloignés de la réalité du terrain, engoncé(e)s dans des ambitions personnelles permanentes, ils méprisent la sincérité des propositions formulées à leur égard. Depuis maintenant exactement 20 ans je tente personnellement de tout faire pour redonner une lueur de citoyenneté dans les mandats que j’exerce. Je n’ai personnellement jamais renoncé. Élève puis instituteur « pratiquant » de la pédagogie Freinet, ardent défenseur de la coopération scolaire, promoteur de l’initiation des jeunes aux médias je n’ai jamais établi une frontière entre la pédagogie active et l’action politique. Je mets d’aileurs quiconque au défi de trouver une faille dans mon parcours public entre les deux facettes de ma vie.
Au développement passionnant du journal scolaire via le limographe ou l’imprimerie a répondu la création il y a 33 ans du seul hebdomadaire d’information municipale gratuit (écrit, mis en page et distribué par mes soins) ; aux débats matinaux autour de l’information dans la classe a succédé les rencontres citoyennes trimestrielles ouvertes sur un sujet d’intérêt général avec les habitants ; la gestion par un conseil élu de coopérative des affaires scolaires a été remplacée par celle de commissions extra-municipales ouvertes aux habitants volontaires…La politique locale n’est en effet admise que si elle est sans cesse expliquée ou justifiée. Le plus dur pour un élu reste d’apprendre à »justifier » ses actes car il considère une fois élu qu’il (qu’elle) n’a plus à se justifier ! Et pourtant l’exemple venant d’en haut on envisage peu souvent (sauf à l’époque Mendés-France ou Rocard) de recourir à des outils de démocratie participative directe. Désormais on se réfugie derrière les réseaux sociaux, les propositions Internet, les sondages pour évaluer l’état de l’opinion à l’égard d’une action personnelle ou collective.
J’ai créé dès 2009 le premier (et certainement unique) Conseil consultatif citoyen du Créonnais qui réunit des citoyen(ne)s volontaires, des élus qui le souhaitent pour débattre des engagements que je peux prendre ou des solutions possibles aux problèmes du territoire. Ma collègue, Anne-Laure Fabre-Nadler (EE-LV) a accepté naturellement ce type de gouvernance cantonale et nous l’avons donc déjà mis en pratique pour notre compte-rendu de mandat. Ce n’est pas « LA » solution mais elle nous permettra point par point de faire vérifier l’évolution des engagements pris il y a un an ! Nous réserverons au CCCC la primeur de notre première année de … qui deviendra ensuite public lors de deux réunions programmées dans le cadre du « Printemps citoyen en Créonnais ».
Rendre compte, affronter les critiques, répondre à nos insuffisances, justifier nos actions : nous jouons la transparence avec celles et ceux qui se contentent d’aboyer ou de comploter. La principale difficulté est là : nous n’avons aucune solution pour d’abord informer la totalité des habitants, nous avons un taux de réponse via les réseaux sociaux très faible, nous devons combattre des préjugés défavorables et éradiquer un double ennemi représenté par l’indifférence et la méfiance.
Il ne faut cependant jamais renoncer à convaincre et à écorner la manipulation médiatique permanente. Rassurez-vous il n’y aura aucun reportage sur le sujet : il n’intéresse personne. Le « positif » n’a plus aucune valeur. Les gens de Gauche se détournent de cette volonté politique perçue, dans le contexte actuel, comme sans intérêt. Celles et ceux de droite ne veulent pas démontrer que les élus qu’ils ont combattus peuvent être fidèles à leur engagement. Il reste les bénévoles associatifs pouvant se retrouver dans une démarche qu’ils tentent pour leur part de mettre en œuvre. En fait nous vivons la réalité sociale portée vers le « anti… », le « refus… », le « désintérêt… » qui fait tôt ou tard le « bonheur » du Front National.
Il ne faut jamais renoncer, quitte à être catalogué de « vieil instituteur passéiste » pour mettre en pratique le principe d’Alfred Sauvy voulant que « bien informés les hommes soient des citoyens et mal informés ils deviennent des sujets ». La main est tendue… on verra combien acceptent de la prendre ! Je crains que leur nombre soit nettement inférieure à ceux qui ressassent que les élus(e)s ne tiennent jamais leurs promesses sans pouvoir le vérifier !

Cet article a 3 commentaires

  1. bernadette

    Bonjour,

    La démocratie participative c’est du management participatif. Je respecte les élus mais bannis toute forme de récupération citoyenne qui pour moi est de la manipulation mentale.
    Ce que je proposerai est de nommer pour une période courte des citoyens communaux pour prise de décision.

  2. bernadette

    Mais qu’est ce que la sociologie ?
    Qu’est ce que l’economique et social ?
    Qu’est Que l’economie sociale et solidaire ?

  3. Terpene

    Denis Bordat, un des fondateurs d’un mouvement pédagogique de l’éducation nouvelle disait en Septembre 1968
     » rien ne sera possible tant nos idées sont étrangères au plus grand nombre « , il pensait à l’évolution des institutions scolaires et des institutions politiques. Son pronostic s’est, hélas, avéré exact.
    L’abandon par le PS des idéaux qui l’ont fondé, la main mise des opportunistes sur Les Verts terminent ce cycle…
    Comment refonder l’espérance ?

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