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Il y a des résistances qui devraient nous inquiéter

Il arrive parfois quand un novice vous sert un demi, la hauteur de la mousse soit supérieure à celle de la bière dans le verre. C’est actuellement le cas dans le système médiatique qui s’efforce de faire mousser des événements ou des faits alors qu’ils n’ont souvent qu’un intérêt très limité pour celui qui a soif de vraies informations. Ainsi peu de médias ont évoqué la fin prochaine des antibiotiques dans les pays ayant abusé de leur usage. Les autorités sanitaires américaines ont annoncé en effet annoncé le premier cas d’une patiente atteinte d’une infection qui résiste à tous les antibiotiques connus.
Un cas extrême de résistance dû à une « à l’infection d’une bactérie par un plasmide, une molécule d’ADN qui a transmis un gène, le MCR-1, conférant une protection à la colistine, l’antibiotique dit de dernier recours » selon les spécialistes. Âgée de 49 ans, la patiente atteinte d’une infection urinaire ne répond donc pas au traitement. C’est la première fois que le gène MCR-1, repéré l’an dernier en Chine chez des hommes et des porcs est effectivement jugé comme invulnérable aux médicaments les plus sophistiqués. On doit cependant rappeler qu’aux USA la résistance aux antibiotiques est jugée responsable de 23.000 décès par an et d’au moins 2 millions de maladies.
En France on est encore à un niveau de consommation d’antibiotiques plus élevé malgré des campagnes de communication destinées à sensibiliser les patients qui exigent une guérison rapide du moindre bobo. Le pire c’est que cette surconsommation n’est pas due qu’aux ordonnances médicales mais aussi à la prolifération de cs produits dans l’élevage industriel ce qui fait que personne ne peut vraiment échapper à leur impact. L’antibiorésistance y est ainsi devenue un problème majeur, tant en termes de santé humaine qu’animale, avec l’émergence et la diffusion croissante de souches de bactéries de plus en plus coriaces. Mais jusqu’à présent on avait encore l’espoir de trouver un biais à ces prescriptions qui ne deviendraient plus salvatrices. La situation est pourtant grave, très grave.
Certains traitements conduisent donc à des impasses thérapeutiques ou à des situations dramatiques pour des infections graves : « (…) la France détient, en Europe, le record du taux de résistance, soit 50 % pour la pénicilline et 28 % pour la méticilline utilisées respectivement contre le pneumocoque et le staphylocoque doré, qui constituent les principales bactéries à l’origine des infections nosocomiales. Alors il est certain que les premiers cas similaires à celui des Etats-Unis vont se produire ! En France comme aux USA l’explication est vite trouvée mais rien n’est réellement fait pour contrecarrer une évolution dramatique : la prescription massive inutile mais rémunératrice pour les grands groupes pharmaceutiques !
Les experts avertissent depuis les années 1990 quant au risque de développement de « superbactéries » mais peu de laboratoires se sont lancés dans des recherches pour trouver la parade. La situation a été évoquée au Japon où se déroule le sommet du G7 où le Premier ministre britannique a présenté une initiative visant à rémunérer les laboratoires développant de nouveaux antibiotiques : une récompense de 1 à 1,5 milliard de dollars sera offerte pour tout nouvel antibiotique sur le marché.
Le temps presse car les Britanniques annoncent jusqu’à 10 millions de décès supplémentaires par an et coûter jusqu’à 100.000 milliards de dollars d’ici 2050 si elle n’est pas combattue. Encore une fois cette réaction est significative : la société va devoir payer des sommes folles pour combattre des produits qu’elle a elle-même créés mais surtout confiés en exploitation au monde du profit sans morale et sans pitié. Le fric doit combattre le fric… et le progrès scientifique ne sert plus qu’à éviter la destruction de l’espèce humaine.
« Nous risquons de vivre dans un monde post-antibiotique. C’est la fin des antibiotiques si on n’agit pas en urgence », a estimé le directeur des centres américains de contrôle et de prévention des maladies. Qui a entendu son interview sur les chaînes de télévision ? Quelle émission a été consacrée à cette dure réalité qui touchera d’abord n’en doutons pas les plus fragiles, les moins éduqués et surtout les lus indifférents aux dangers de décisions essentielles ? Quelles mesures les parlementaires si prompts à pondre des textes aussi inutiles que technocratiques ? Qui est prêt à aller manifester contre l’usage abusif des antibiotiques ? Ne doit-on pas changer radicalement certaines pratiques médicales ? Qui admet que les antibiotiques ne sont pas efficaces contre les maladies d’origine virale, alors qu’ils continuent à être prescrits de façon massive dans ce cas, pour lesquels des traitements antiviraux sont appropriés. Un vrai problème qui n’est pas dans la mousse de l’actualité mais qui n’intéresse pas grand monde… et dont on ne parlera que quand il se situera dans notre proximité !

Cet article a 2 commentaires

  1. bernadette

    Oui c’est grave, les politiques du moment peuvent ils faire quelque chose ?.
    La mondialisation à t’elle le droit de laisser mourir autant d’invidus ?

  2. bernadette

    Et lorsque le malade est un cobaye de cette intoxication médiatique et pharmaceutique, la mort attend au virage. Les cocktails
    de médicaments servent au suicide comme l’arme.
    Les médecins reçoivent des cadeaux offerts par les grandes sociétés de fabrication de médicaments.
    Il est curieux de voir que l’euthanasie s’applique peut être sur ordre d’une declinaisons d’intervenants justicies

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