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Le Brexit n'a aucune réalité officielle et ce n'est pas pour demain

Et si le Brexit n’existait que dans les esprits européens mais dans ceux des dirigeants anglais des principaux partis ? On peut au minimum se poser la question après que l’on ait enfin une vrai vision du fonctionnement des institutions européennes et britanniques. En fait le résultat du référendum n’a officiellement provoqué qu’un « Cameronexit » puisque le Premier Minsitre auteur de l’idée de la consultation a remis sa démission. C’est la seule et unique mesure concrète découlant du « leave »qui est certaine car pour le reste, tout est encore à venir. Les médias se sont rués sur les effets d’un vote sensationnel et ont complètement oublié l’analyse de la situation. « Élémentaire mon cher Watson » : ils ne savent plus faire autrement que de l’approximatif érigé en information.
Ainsi en quelques heures, l’article50 du traité sur l’Union européenne a acquis une petite notoriété. Cette disposition, introduite en 2009 par le traité de Lisbonne, ouvre la possibilité à tout Etat membre de «décider, conformément à ses règles constitutionnelles, de se retirer de l’Union ». Jusque là rien d’anormal. Sauf que pour que le départ soit officiel et définitif il est indispensable que le pays qui souhaite quitter l’UE notifie sa décision au Conseil européen. Et pour le moment la décision a été habilement reportée courant septembre puisque Cameron ne souhaite pas signer cette requête. «Quel que soit le premier ministre en charge, je crois qu’il ne sera pas assez stupide pour appuyer sur le bouton», résumait auprès du Monde, un diplomate bruxellois. Il a raison car sa signature conduira à l’explosion du Royaume-Uni (Ecosse et Irlande du Nord feront sécession) et à un nouvel effondrement économique ! On risque donc d’attendre encore quelques mois avant que Bruxelles reçoive la missive…de congé définitif !
Autre réalité oubliée : Le référendum n’a aucune valeur dans la constitution britannique et il était donc consultatif et non contraignant juridiquement. Aussi, certains réclament que le Parlement se saisisse désormais du dossier avant qu’il n’aille à Bruxelles, et vote… contre la sortie de l’UE. La pétition n’a pas d’autre objectif ! «Réveillez-vous. Nous n’avons pas à faire cela. Nous pouvons mettre fin à cette folie et faire cesser ce cauchemar par un vote au Parlement», a ainsi réagi le député travailliste David Lammy. Ces Travaillistes en passe de virer leurs dirigeants et d’imposer une position allant dans ce sens. On estime en effet qu’au moins 479 députés sur les 650 que compte la Chambre des communes s’étaient prononcés pour le maintien dans l’UE lors de la campagne. Certains veulent donc laisser « mijoter » le déclin du pays afin que le peuple réclame une décision courageuses à ses parlementaires… qui répondraient ainsi à l’intérêt national ! Ne me dites pas que vous n’avez pas connu pariel chantage ?
Dans le Guardian un avocat est cat2gorique : « Notre démocratie n’autorise pas la prise de décision par référendum. Ce rôle appartient aux représentants du peuple, et non au peuple lui-même », Selon lui, les députés devraient ainsi être appelés à voter pour ou contre le Brexit, au moment où le futur premier ministre engagera la procédure de sortie. Or les parachutes commencent à s’ouvrir : le ministre des finances britannique a, lui, expliqué que le Royaume-Uni n’activerait cette disposition « que lorsque nous aurons une vision claire des nouveaux arrangements recherchés avec nos voisins européens ». En fait on ne se décidera que quand on connaîtra les conditions mises par l’Europe. Nous voulons bien partir mais c’est nous qui en fixons les conditions : le principe est d’une honteuse prétention mais il permettrait évidemment de tenir assez longtemps pour inverser l’opinion publique ou de la dresser encore davantage contre ces « méchants » du Continent !
Autre menace concrète et légale avec les possibilités offertes aux Écossais de bloquer toute décision car ils possèdent des accords directs avec l’UE or la décision officielle du Brexit les priverait de cette possibilité. Cet obstacle légal prête à discussion mais personne n’osera voir partir du Royaume-Uni une part riche de son territoire (élevage, zone maritime, gaz et pétrole). Tout le monde le savait dans les élites politiques mais on a joué avec l’opinion jusqu’au moment où elle a échappé à leurs calculs strictement politiciens.
En résumé rien n’est réglé. Entre une dramatisation provoquée par les angoisses du monde de la finance privé de ses terrains de jeu sur le Vieux Continent et les conséquences qu’aurait l’arrivée au pouvoir à Londres d’un occupant du type de Boris Jonhson, les Conservateurs, les Libéraux et certains Travaillistes ont encore des semaines pour contourner le verdict des urnes. S’ils n’y parviennent pas ils en auront au moins la tentation…

Cet article a 5 commentaires

  1. J.J.

    C’est exactement ce que je pense, le départ de l’U K de l’Europe, ce n’est demain la veille.
    Tout au plus il aura provoqué le départ de David Cameron, qui en réalité n’est peut être pas vraiment fâché d’abandonner le « bâton brenou » à un autre.
    Accessoirement, les travaillistes vont profiter de l’occasion pour se débarrasser de Jeremy Corbin, ce pelé, ce galeux, qui représente un désagréable poil à gratter. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois qu’ils essaient de mettre des bâtons dans les roues de ce désagréable frondeur !

  2. bernadette

    Au Royaume-Uni, il se passe des choses, en France, il n’y a rien, c’est le désert politique.

    Ça réveille les élus..

  3. bernadette

    La France et ses habitants où vont ils ?
    C’Est bien à chaque état membre d’apporter leur pierre pour relancer l’emploi et tout ce qui va avec. La France n’a pas atteint ses objectifs. La France n’est pas l’Europe.
    Pourquoi avoir démoli toutes les Régions sans aucune consultation du peuple (loi Notre

  4. pc

    Les seuls qui sont bien réveillés en France et ailleurs ce sont les boursicoteurs qui, toujours prêts à profiter du moindre prétexte, ont fait écrouler les cours en vendant en masse (-10%) et se gavent en rachetant en masse (+4% aujourd’hui).
    Pour les raisons que JM expose plus haut, il n’y avait aucune raison économique pour que le résultat du référendum britannique ait la moindre influence à cours terme sur l’économie mondiale, donc sur la bourse.
    Résultat: quelques milliards de plus dans les poches des financiers….

    1. bernadette

      L’economie ce n’est pas la bourse mondiale, l’economie c’est bien autre chose…..

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