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"La Gironde sera une terre d'accueil… "

Déclaration du 17 octobre en séance publique de Jean-Luc Gleyze, Président du conseil départemental de la Gironde sur l’accueil des réfugiés et des migrants sur un site départemental :

« (…) A l’heure où notre planète est en proie aux conflits, à l’heure où les respirations pacifiques sont écrasées par les guerres continues, à l’heure où la Syrie, l’Irak, l’Afghanistan, le Soudan brûlent, à l’heure où derrière les bombes, les missiles et les armes, des populations civiles entières vivent le cauchemar de batailles sauvages quotidiennes,nous ne pouvons rester indifférents.
Dans ces zones de guerre, où le terrorisme croit dangereusement, la radicalisation gagne du terrain, et les soldats du fanatisme, aveuglés, sont entraînés. Ces êtres désincarnés, ces fous, se réclament de l’islam, mais ils n’en sont pas :ils ne sont que des usurpateurs de religion.
Ces zones de conflits sans relâche sont devenues des terres d’émigration, des terres de fuite, là où l’espoir est chaque jour douché par les bombes et l’horreur des combats. Les images d’Alep qui nous parviennent sont insoutenables et révoltantes. Ces populations, ces familles, cherchent tout naturellement à se protéger, à fuir le danger, et la peur froide de la mort.
Ces femmes, ces enfants, ces hommes, ne partent ni pour le plaisir, ni pour un voyage, ni pour une conquête : ils ne sont les conquérants que de leur propre survie.
Ils fuient ces terres de sang, migrent bien souvent dans des conditions abominables, côtoient les passeurs, les manipulateurs de la détresse humaine. Deux ans de trajet sont parfois nécessaires pour qu’ils rejoignent les terres de paix et d’accueil qu’ils sont en droit d’espérer.
La Méditerranée, « notre mer», est devenue un cimetière géant… 75% des migrants qui décèdent trouvent la mort dans cette mer.
Vous l’aurez compris, au‐delà des interventions militaires de nos forces à l’étranger, ces conflits mondiaux ont des répercussions sur la planète entière. Ici en Europe, ici en France, nous avons notre part du devoir d’humanité à accomplir. Avançons avec fierté les valeurs de fraternité universelle qui nous rassemblent : le respect de l’autre, la dignité humaine, l’ouverture, le secours.
Ces valeurs universelles ont la force immense de transcender les visions partisanes, religieuses ou idéologiques. Ces valeurs ont le pouvoir profond de rassembler, car elles sont les fondements de notre humanité commune. Le démantèlement de la « Jungle » de Calais nous amène toutes et tous à remplir notre part, à accueillir une partie de ces migrants. La détresse de leurs conditions doit nous conduire à une grande lucidité sur la situation qu’ils vivent. Ils seront 900 en Aquitaine, 300 en Gironde…
A ceux que l’idée d’accueillir ces migrants offusquerait, nous les rassurerons par quelques éléments concrets : ces femmes et ces hommes ne représenteront que 0,0002% de la population girondine. 36 personnes, quand nous accompagnons 220 000 familles chaque année, près 500 000 Girondins… Soyez tranquilles, nous sommes loin de l’invasion !
Au‐delà de l’humanité attendue, cet accueil, Mesdames et Messieurs, chers collègues, permettra aux services de l’État d’offrir à ces personnes des conditions de vie décentes tout en garantissant l’instruction de leurs dossiers au regard du droit français.Il s’agit bien de définir leur légitimité à rester sur notre sol, il s’agit de l’application du droit, et simplement du droit.
Le Préfet de Région et de la Gironde, Monsieur Pierre DARTOUT, a demandé au Conseil départemental, comme aux autres collectivités locales, de prendre sa part dans l’accueil des migrants de la Jungle de Calais.
Je lui ai répondu que la Gironde sera une terre d’accueil. A sa demande, nous mettrons à disposition l’un de nos bâtiments sur le domaine d’Hostens, avec 36 lits. Cet accueil ne sera pas improvisé, c’est une démarche préparée, réfléchie, prise en charge et maîtrisée par les services de l’État. Sur place, à Hostens, une association d’accompagnement social sera présente 7 jours sur 7, 24h/24. Ce défi, nous le relèverons. La France et la Gironde sont des terres historiques d’ouverture et d’asile, qui ont su accueillir en d’autres temps des réfugiés, des victimes d’autres conflits ou persécutions, au nom de nos valeurs. Ces valeurs qui,au fil des siècles ont fait la grandeur de notre pays, berceau des Droits de l’Homme.
Ces femmes, ces hommes, ces enfants, arrachés à leurs racines, forcés à fuir pour laisser loin la violence, l’acharnement des régimes autoritaires. Ces femmes, ces hommes,ces enfants, forcés à faire le deuil de leur pays massacré, de leurs proches et de leur famille brisés.
Ces femmes, ces hommes, ces enfants, livrés hier à la haine et à la guerre, promis demain à la vengeance ou à la mort. Sommes‐nous vraiment prêts à les abandonner ?
Hier, notre pays a ouvert ses portes, a écrit une jolie page de son Histoire. La France s’est renforcée, les Français se sont enrichi des différences, et les autres sont devenus, avec harmonie, les nôtres.
« Si tu diffères de moi, mon frère, loin de me léser, tu m’enrichis. » a dit Antoine de SAINT‐EXUPERY.
Ils sont Portugais, Espagnols, Italiens, Marocains, Arméniens, Polonais, Algériens ou Serbes d’origine, mais ils sont aujourd’hui tous Girondins.
Je lance solennellement ici, dans cet hémicycle, dans cet endroit de démocratie, là où la raison doit gouverner nos prises de décision, un appel à l’humanisme, à la raison républicaine et à la fraternité. »

Cet article a 5 commentaires

  1. bernadette

    Bonjour,

    Ces migrants ne sont pas responsables des guerres de religion qui écrasent tout sur leur passage : habitations. Hôpitaux, lieux de culte. La coalition internationale si elle frappe fort peut être pour l’or noir ou en position de revanche, la française que je
    suis a le droit de se demander ce que fait la France dans toutes ces batailles.
    La France livre des armes dans ces pays en guerre. Pourquoi ?

  2. bernadette

    La France doit rester en retrait de cette guerre. La France ne doit pas participer à cette guerre. Il faut arrêter….

  3. ROBOLY

    Comment il s’appelle celui qui reste assis, je ne me rappelle plus de son nom, mais lui il est pas pour venir en aide aux migrants

  4. verna

    pouvez vous me communiquer un contact de personne s’occupant des migrants à hostens merci

    1. Jean-Marie Darmian

      Le conseil départemental et le directeur de l’espace d’Hostens sur place

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