Un briscard de la politique m’a toujours répété un principe de Mitterrand voulant que les désistements ne se font jamais en bloc mais se partage selon des critères avantageant celui qui en bénéficie en laissant une part à son adversaire. C’est ainsi que, sauf à vouloir entretenir un faux suspense médiatique utile pour mobiliser du lectorat ou de l’audimat,  la primaire de la droite est pliée en faveur de Fillon ! Elle n’offre que l’intérêt que veulent lui accorder les commentateurs des studios des grandes radios ou des plateaux de télévision pour continuer à exister. Ils se sont tous plantés depuis des semaines mais peu importe ils font comme les sarkozystes appelant à voter pour Fillon, ils font acte allégeance aux vainqueurs du jour reconnaissant qu’il est devenu « le meilleur d’entre tous « ! D’ailleurs on peut vraiment ses demander ce qu’il leur restera au soir du second tour des Présidentielles si l’ex-premier Ministre qui avait hérité d’une France ruinée qu’il a rendue d’ailleurs encore en plus mauvais état est élu ! Cette caste me révulse par ses analyses de faux-culs ralliant toujours le camp des certitudes postérieures aux événements…

Après le gouvernement Ump de de Villepin il avait déclaré au cours de son premier déplacement officiel en Corse, le premier ministre François Fillon a déclaré : « Je suis à la tête d’un État qui est en situation de faillite sur le plan financier, je suis à la tête d’un État qui est depuis 15 ans en déficit chronique, je suis à la tête d’un État qui n’a jamais voté un budget en équilibre depuis 25 ans, ça ne peut pas durer ». Et il y est resté durant tout le mandat de son nouveau et plus fidèle soutien en continuant à emprunter à tout va, en aggravant les déficits, en ne faisant jamais voter un budget en équilibre… et en faisant durer ce qu’il avait dénoncé .

N’ayant jamais établi un état des lieux précis du pays en 2012 François Hollande a commis la première erreur de son quinquennat. Il aurait ainsi pu rappeler que Fillon avait été le Premier Ministre qui restera le recordman de la hausse la plus brutale du taux de chômage depuis trente ans sur la durée de son mandat. La baisse des moyens consacrés à la lutte contre le chômages’est accélérée depuis 2008 (-10,5% entre 2010 et 2011 et -11,3% entre 2011 et 2012) et la défiscalisation des heures supplémentaires avaient eu des effets néfastes sur l’emploi en période de crise mais on va y revenir s’il gagne !

Depuis 2007, la dette publique a explosé de plus de 600 milliards d’euros, passant de 64% à plus de 85% du PIB. Le déficit public a de son côté sous son gouvernement augmenté de 49,5 milliards d’euros, de 2,3% à 5,4% du PIB. En 2012, la dette publique devrait atteindre 89,1% du PIB, et 89,3% en 2013… âs grave c’est oublié ! Il va faire des miracles ! La crise était loin d’être la seule responsable de ce dérapage budgétaire, selon un rapport de la Cour des comptes de 2010. En effet, les Sages ont montré qu’un tiers seulement de ce déficit (de 7,1% en 2010) était imputable à la récession économique. Que 4,4 points de déficit étaient structurels, héritages des gouvernements passés, de gauche comme de droite. Et que la politique de Nicolas Sarkozy a contribué pour 0,7 points au déficit (référence 2010).

Il n’a jamais baissé les impôts et a assumé la foucade sarkozyste de la suppression de la taxe professionnelle qui a désavantage désormais bon nombre d’entreprises et a mis les collectivités dans des situations délicates en les rendant dépendantes des subsides d’un Etat qui n’en a plus ! A 43,4% en 2007, le taux de prélèvements obligatoires a atteint 45% à la fin de 2012 ! En cinq ans, près de 350.000 emplois industriels ont été détruits en France selon un rapport du Trésor démontrant que les délocalisations au sens strict vers les pays à plus faibles coûts salariaux n’expliquaient qu’entre 10 % et 20 % des pertes d’emplois industriels.

Depuis 2007, près de 337.000 personnes supplémentaires étaient passées sous le seuil de pauvreté – 954 euros par mois en 2009 – selon l’Insee, soit 8,2 millions de Français, affirme Terra Nova.  » Dans un entretien au Monde, François Fillon affirmait de son côté que « le pouvoir d’achat avait progressé de plus de 6% depuis 2007 ». En réalité, le pouvoir d’achat n’a augmenté que 2% par ménage sur cette période, et a même baissé en 2012. Certaines personnes ont subit une perte de pouvoir d’achat, d’autres un gain. Il a accepté dans le même temps ans sourciller l’augmentation de 172% du salaire du chef de l’État, décidée au début du quinquennat de Nicolas Sarkozy. Qui voulait « une République irréprochable ».

Bref l’oubli étant le principal atout de la Droite en toutes circonstances, il peut afficher sa superbe devant les caméras et les micros. Magnanime François Hollande n’a pas voulu un inventaire de la gouvernance Fillon. Autant qu’il en profite !

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