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La vraie valeur des chiffres n’est pas que comptable

Les moments clés de la vie publique reste pour la plupart des citoyens-contribuables le vote d’un budget. Il en est ainsi dans toutes les collectivités territoriales mais aussi dans toutes les structures collectives mais la plupart ne s’intéressent guère aux vrais enjeux pour se tourner vers un seul mot « impôts ». Or dans le fonctionnement collectif, faute de véritable éducation civique, les éléments d’appréciations sont bien différents. Solidarité, équité, partage, progrès, collectif n’appartiennent plus aux bases d’appréciation des chiffres !

D’abord il faudrait en effet prendre en considération les besoins d’intérêt collectif que l’on souhaite voir satisfaits pour apprécier si les propositions budgétaires formulées nécessitent une participation juste et bien répartie à leur mise en œuvre. Souvent, trop souvent, en réclamant toujours plus de manière égoïste et parcellaire, on oublie la vision globale indispensable à un jugement objectif des propositions faites. Durant des décennies il était admis que l’on ajustait purement et simplement les… recettes aux dépenses grâce au levier fiscal. Une inflation galopante, un pouvoir d’achat en hausse constante ont masqué durant des années ces pratiques !

Quand on se réfère aux strates fondatrices du système territoriale républicain on constate objectivement que les régions vivent sur des taxes diverses et plus sur l’impôt, que les département encaissent largement plus de produits indirects et des dotations compensations alors que les communes restent les seules à fixer des taux d’imposition sur les habitations. La libre gestion des collectivités inscrite dans la Constitution n’a plus aucun sens car elles ne vivent annuellement que sur les bases de la loi des finances votée par l’Assemblée nationale et ont un marge de manœuvre très réduite voire nulle !

En fait il n’y a plus dans cette France républicaine réputé égalitaire que l’État qui conserve la possibilité d’ajuster ses ressources avec les « revenus » et les « profits » comme bases de collecte des fonds indispensable à son fonctionnement. On est au bout du système et il n’a plus grand sens ! Exonérations diverses, niches fiscales comptées par centaines, renoncement au caractère proportionnel mais universel de l’impôt, remises supposées utiles à l’économie, fraudes organisées non réprimées : la dérive s’accentue au fil des ans ! Cette année encore avant les fêtes les députés voteront un budget conçu par Bercy mais qui est purement un acte comptable sans aucune grande orientation politique. Que retiendra le grand public de ces longues semaines de débat parlementaire : les réductions ou les augmentations fiscales en sachant que beaucoup échappent pour des raisons diverses à ces décisions !

Un budget ce n’est qu’une hiérarchisation de priorités en sachant que, par principe il y a autant de « priorités » que de personnes chargées de les mettre en œuvre. Le vrai courage consiste à les affirmer et à les traduire ensuite dans les crédits qui leur sont alloués. En fait la société de consommation avec réponse immédiate à tous les besoins même les plus inutiles conduit au refus des justifications politiques. L’essentiel a toujours été de savoir avant tout dans quel but on agit et pas nécessairement de se poser la question après que l’on ait agi ! Les effets d’annonce indispensables aux nécessités de la médiatisation ont pris le pas trop souvent sur l’analyse objective des options fondamentales retenues.

Un budget sans priorités assumées et justifiées n’est que de l’eau tiède sans intérêt. Il est parfois de bon ton de juger les élus sur des critères déconnectés des objectifs fondamentaux de leur élection. Ne rien faire constitue souvent le meilleur viatique pour une réélection ! Trop en faire déchaîne parfois des salves de critiques arc-boutés sur des ratios ne prenant en compte que ce qui convient à des démonstrations abstraites. On se chamaille sur des pourcentages, des montants, des excédents, des déficits, des niveaux d’endettement, des aspects formels mais jamais sur les choix de fond ! Tous les élus sont responsables du désintérêt croissant des électrices et des électeurs pour ces périodes rituelles de la vie locale.

Que savent-ils et que retiennent-ils de la discussion sur le budget de l’Etat ? Que savent-ils des réunions de leur conseil régional, leur conseil départemental ou municipal sur les budgets ? Ils ne retiendrons que l’écume du niveau d’imposition et bien évidemment protesteront contre le fait qu’il est trop élevé ! Pour le reste… ils voteront pour celui qui supprimera des milliers de fonctionnaires sans se rendre compte que les services gratuits rendus deviendront payants et que c’est leur budget qui en prendra un coup… Ils voteront pour celui ou celle qui construit un avenir sur une promesse : demain on vivra gratis !

Cet article a 6 commentaires

  1. Dehlinger

    Très bien vu, et tout est malheureusement résumé dans les deux dernières phrases. Nous sommes entrés dans l’ère des gogos qui ne voient pas plus loin que leur prétendu intérêt direct et nombriliste.

  2. Alain E

    Il est plus facile de taxer les gogos de base que de faire payer l’ impôt au grosses sociétés comme Google , Amazon, et d’ assurer de belles niches fiscales à tous ces toutous.
    Tiens Peillon comme son nom ne l’ indique pas doit 20000 euros de cotisations au parti socialiste semble t’ il !!
    Après Thévenoud, Cahuzac, et tant d’ autres , il n’ y a pas que chez le citoyen de base que les impôts posent problème!!!!

  3. bernadette

    Les contribuables sont donc soumis à l’ajustement de choix budgétaires mal engagés et pas connus des élus.
    Attention au choix budgétaire dont l’élu n’a aucune connaissance. Il est utile d’aller sur le terrain.
    L’élu a besoin de formation adaptée aux choix budgétaires votés.
    L’élu a besoin de faire redescendre à la population electrice les fondements de son vote pour l’adoption des différents budgets (commune,département, région).
    Après il est urgent de parler des tax rullings à la population electrice dans un langage simple.

    Salutations republicaines

  4. Alain E

    j’ ai oublié Montebourg qui lui doit apparemment 50000 euros au PS, à ces problèmes de fin de mois difficiles chez nos politiques, ça me tire une larme.

  5. MAGICAPO2

    Ce qui est surtout Dramatique et Affligeant c’est que l’on dénature le sens citoyen et nécessaire de l’impôt .
    Les Politiques contribuent à cette destruction idéologique en prônant des réductions continues d’impôts et en créant des niches fiscales.

    L’Impôt est nécessaire , c’est avec cette ressource que l’Etat peut assurer les dépenses régaliennes : sécurité — santé — éducation — justice .

  6. bernadette

    Le citoyen lambda qui doit aller en consultation médicale par exemple CHR de Libourne à t’il des droits en terme de stationnement pour garer son automobile ?. Âgee il m’est difficile de trouver des places de parking pour accéder aux soins pratiqués à l’intérieur de l’hôpital.
    L’hôpital de demain c’est quoi ?

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