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Mon vœu ? Que les vœux subsistent encore longtemps

Le mois de janvier est truffé de cérémonies de présentation des vœux. Elles sont plus ou moins institutionnelles, plus ou moins amicales, plus ou moins protocolaires mais elles se succèdent, se concurrencent, se complètent. Pour celle ou celui qui a le courage de répondre à toutes les invitations reçues dans cette période, l’exercice est très révélateur des évolutions sociales et surtout du contexte dans lequel évoluent les porteurs de souhaits de bonne année. Le contenu des discours ou la manière dont ils sont prononcés attestent de vrais choix politiques. Il est aussi important de bien observer l’affluence, la composition sociale de l’assistance ou même le vin d’honneur final.

En quelques années j’ai vu évoluer ces rencontres de terrain ou plus formelles. Elles ont perdu de leur spontanéité, de leur convivialité, de leur valeur dans la mesure où perce dans chacune d’entre elles l’égoïsme ambiant. On ne partage plus les vœux mais on les reçoit ou on les rejette. Il règne dans la société française une superficialité des apparences et plus encore un climat de parcellisation catastrophique. Si l’on considère que les souhaits de bonne et heureuse année n’engagent que ceux qui les écoutent ces manifestations ont une toute autre valeur si l’on en fait une opportunité de dialogue directe entre élus, autorités et citoyen(ne)s. Les occasions sont tellement rares dans cette société où tout ce vit par filtres médiatiques interposés que les vœux deviennent une opportunité intéressante. Il n’existe en effet que peu de moments où on peut parler de politique locale au sens noble ! Le lien social se dissout peu à peu dans l’eau glacée de l’indifférence rassurante car elle évite la confrontation des idées et plus encore la prise d’information évitant ensuite de dire n’importe quoi !

On sent bien que l’ambiance villageoise s’étiole au fil des ans. La mixité entre « nouveaux » et « anciens » se fait de plus en plus difficilement. Et par mépris ou par négligence on ne se retrouve plus autour des « élus » que l’on ne connaît pas ou que l’on ne veut pas connaître. C’est particulièrement vrai en milieu périurbain et ça gagne les campagnes. On ne brise pour rien les attaches « maison, télévision, gazon » ou « appartement, écran, pizza » ou « auto, boulot, dodo »… pour aller vers les autres dans la proximité. Ce constat indiscutable quand on sait simplement se pencher avec un œil critique sur l’affluence dans une salle des fêtes, un salon ou un centre culturel. C’est encore une génération, celle pouvant être attachée à certaines valeurs qui prend le risque de se déplacer pour entendre autre chose que de la bouillie télévisuelle. Avec leurs mots, leur talent, leur conviction les présentateur(trice)s de vœux parlent du quotidien ce qui ne passionne plus personne ou presque. Il faut de la polémique. Il faut de l’extraordinaire pour intéresser. Il faut presque du surnaturel ou de l’extrémisme complaisant pour espérer déplacer les foules.

D’abord venu du « ciel parisien » le rayon de l’incrédulité à l’égard des propos des élus de tous niveaux frappe dans une opinion dominante persuadée que la sincérité n’est plus de mise. On ne va pas tout de même aller perdre son temps à entendre un Maire prétendre qu’il ne va pas augmenter les impôts, que sa priorité est l’école ou que les trottoirs seront prochainement refaits… Ce serait se priver du droit de critiquer tellement rassurant quand on ne sait rien de la réalité ! Le mal est profond. On le voit dans les regards ou dans les sourires sceptiques des présent(e)s que les discours ne portent plus. Il faut qu’ils soient courts et dans le fond limités aux seuls formules habituelles de politesse. Surtout pas de pédagogue citoyenne car c’est barbant. Et pourtant en 2017 elle n’aura jamais été aussi indispensable.

Il faut ensuite convenir que pour croire aux vœux de « prospérité » dans un monde où la pauvreté ne s’est jamais aussi bien portée ; de « tolérance » quand on assassine, on trucide, on terrorise, on écrase sous les bombes ; de « santé » quand on habite à cotés de vignes, dans une ville polluée ou que l’on travaille dans une environnement détestable ; de « bonheur » quand l’angoisse est partout, il faut sacrément être crédule. En fait il suffirait d’expliquer que le plus beau des cadeaux reste l’envie que l’on peut avoir de partager avec les autres pour justifier ce type de cérémonie. Pas certain qu’il y ait autant de monde autour de la galette et du cidre ou du crémant. En faut les meilleurs moments sont ceux que l’on vit quand les discours sont terminés !

N’empêche que j’aime bien aller de lieu en lieu, tous différents, pour humer ces impressions sociétales improbables mais pourtant significatives. Mon vœu c’est que les vœux durent encore longtemps car s’il disparaissaient bien des villages mourraient de froid ! Alors un petit coup et une part de gâteau peuvent débuter superbement un an nouveau !

Cet article a 7 commentaires

  1. LAVIGNE Maria

    Encore faut-il être convié ! Dans la presse locale, certaines communes invitent la population, dans d’autres pas du tout et seuls les responsables associatifs le sont. Bonne année quand même à tous

    1. François

      Bonjour !
      Et il paraît qu’Ils ont fait voeux de  » démocratie participative », n’est-ce pas ? A moins que ce ne soit de « participation …électoraliste »: élisez-nous, nous nous occuperons du reste !
      En attendant, partipons au jeu annuel: BONNE ANNEE à tous et surtout excellente santé: on va en avoir besoin ! ! !
      Amicalement.

  2. François

    Bonjour !
    Un document à méditer ….

    http://www.youtube.com/watch_ popup?v=2JOo-EaDmKk (klic klic)
    Émission d’Ardisson Salut les Terriens du 29 octobre 2016

    Bonne nuit … si vous pouvez encore dormir.
    Cordialement

  3. bernadette

    Bonjour,

    Personnellement, je trouve que la galette des tous offerte par l’administrateur communal est manageriale tout comme la democratie participative. Vive la Gestion communale……
    Bonne nuit

    1. bernadette

      Il fallait lire galette des rois et non galette des tous.

  4. bernadette

    Les eleveurs de canards comme les producteurs de lait n’iront pas a la galette des Rois eux. Les chaines d’abattage se multiplient et on embauche pour massacrer ces elevages. Quant a la production de lait, qu’en pensent les politiques ?
    Et puis Natura 2000 dans la vallee du Ciron a vu le jour. Pas de pesticides, pas d’elevage de canards. C’est democratique selon les politiques du jour.

    1. bernadette

      Bonne annee, qu’elle soit la plus contraignante pour tous.
      Voila tout est dit…..

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