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Pénélope rend nécessaire une réflexion sur la valeur « travail »

La notion de travail n’aura jamais autant envahi l’espace médiatique… Elle était au cœur du débat entre Benoît Hamon et Manuel Valls car elle traduit simplement la vision que l’on peut avoir dans les prochaines décennies de la vie sociale. On a même assisté à un vrai déclaration qui risque d’alimenter les mois qui viennent avec cette étonnante synthèse d’un ex-Premier Minsitre ayant obstinément refusé d’accorder la moindre hausse du SMIG : « je suis le candidat de la feuille de paye et pas celui de la feuille d’impôts ». Grâce à Pénélope une nouvelle polémique s’est installée sur ce que peut-être un « travail » dans un monde où les rémunérations peuvent tomber sans véritablement correspondre à une action au service de la source qui vous les accorde. Une illustration parfaite de la réalité dans un pays qui exige toujours plus des uns et qui ne soucie pas de ce qui ne l’est pas pour les autres.

Il n’y aura certainement pas de vrai débat lors des prochaines élections présidentielles sur la notion de ce que recouvre actuellement le mot « travai » brandi comme un étendard de la réussite dans un monde consumériste où le bonheur ne résiderait que dans le montant de la feuille de paye. Depuis les premières sociétés organisées la réponse est toujours la même : pour que certains vivent mieux il faut que d’autres travaillent ! Il y eut la période bénie de l’esclavage pour les tenants de la rentabilité maximum. On sait fort bien que l’exploitation des enfants restent présente sur la planète et par certains cotés encore en France ! Il faut se persuader que la concurrence exacerbée, le culte du profit pour ceux qui gagnent de l’argent en dormant, la tendance à croire que la croissance n’est que la seule solution à la lutte contre la pauvreté, sont les principes d’une vie terrestre bien accomplie. Le logiciel de la pensée unique tourne à plein régime et traverse sans aucune retenue presque tous les camps politiques. Et pourtant des Pénélopes il y en a des milliers dans notre système social sauf qu’elles échappent aux radars des dénigreurs de l’action sociale !

Le taylorisme ou le stakhanovisme camouflés continuent vraiment d’inspirer les tenants du libéralisme exacerbé ou mal maîtrisé. Ils rêvent d’un monde du travail asservi par la nécessité d’obtenir une feuille de paie pour pouvoir survivre. Et dans cette situation il faut absolument raréfier l’emploi pour pouvoir maintenir le niveau des rémunérations. En faisant miroiter la défiscalisation des heures supplémentaires qui n’améliore en fait que le pouvoir d’achat de celui qui bosse au détriment la paupérisation de celle ou celui qui attend pour bosser Manuel Valls se pose en gestionnaire de l’immédiat (ce qu’il a d’ailleurs revendiqué). L’avenir sera inexorablement tout autre. C’est poursuivre une politique au jour le jour qui a échoué. Elle consistait à mettre des emplâtres permanents sur des hémorragies récurrentes ! Il faut repenser ce qu’est le travail dans un monde écologique en perdition ! Heureusement Pénélope ne produisait pas grands gaz de serre en allant au boulot et elle est dans la lignée du travailler moins pour gagner plus dénoncée par les détracteurs du farniente ou de l’asistanat!

En fait il n’y aura pas d’autre alternative que celle de réduire à nouveau le temps de travail. La réduction du temps de travail est un des grands moyens de créer des emplois. Actuellement, le partage du travail se fait entre ceux qui en ont et ceux qui n’en ont pas. Ceux qui en ont sont parmi les plus gros travailleurs en Europe de l’Ouest : un salarié français travaille 36,1 heures par semaine en moyenne d’après l’OCDE, contre 35,8 heures en Suède, 34,5 heures en Allemagne, 32,5 heures au Danemark et 28,9 heures aux Pays-Bas ! Si on ajoute la défiscalisation des heures supplémentaires défiscalisée ça revient à augmenter cet écart sans être certain que le résultat sera profitable au plus grand nombre. Pénélope qui consille son mari en était tr-s éloignée : 32, 35 ou 39 heures ? Peu importe !

Or, quand on divise le temps de travail total dans l’économie française par la population active, c’est-à-dire la somme des travailleurs et des chômeurs, on arrive à 31 heures de travail par semaine. C’est la conclusion à laquelle a abouti, en 1965, le grand économiste d’après-guerre Jean Fourastié, auteur du livre « Les 40 000 heures ». Il estimait qu’à la fin du XXe siècle, nous devrions aboutir à 30 heures de travail hebdomadaires pour une durée de vie active de 35 ans — soit une durée annuelle de travail de 1.200 heures. Aujourd’hui, en France, la durée annuelle de travail est de 1.400 heures en moyenne. L’objectif de M. Fourastié me semble tout à fait réaliste compte tenu du taux de chômage actuel et des possibilités de vivre bien sans nécessairement produire toujours plus. Pénélope est là pour le démontrer !

La réduction du temps de travail a fait ses preuves par le passé : si nous avions aujourd’hui la même durée annuelle du travail qu’au milieu des années 1960, nous aurions 5 millions de chômeurs supplémentaires…. Ces constats effectués par l’économiste Jean Gadrey constituent la base d’une vraie réflexion à mener. C’est simplement la notion de partage qui a rétréci globalement dans notre société où l’ennemi c’est toujours l’autre, celui avec lequel on se concurrence à travers un CV, à travers une candidature, à travers une rémunération. C’est la grande différence entre Benoît Hamon et Manuel Valls mais chut… il faut un vote efficace pour lundi matin en pensant la feuille de paie de Pénélope et au revenu universel d’existence utopique !

Cet article a 13 commentaires

  1. J.J.

    Ce n’est pas tant le fait que la citoyenne Fillon ait travaillé on non pour toucher un salaire, qui me met en fureur, des gens qui sont payés à rien faire ou pas grand chose, il y en a d’autres, si tel est le cas.
    Ce qui me choque profondément, ce sont les sommes que l’on peut dire astronomiques, que ces individus ont accaparé. C’est là qu’est la faute.

    Quant on entend le candidat Fillon parler d’instituer une nécessaire austérité, du S M I C qu’il estime augmenter exagérément, etc..on ne peut être que révolté. Et tous les efforts qu’il déploie pour noyer le poisson et tenter de détourner l’attention sont vains.

    Mais c’est sans doute là une tradition relevant des soit disant racines et traditions chrétiennes de la France, qui durant des siècles ont contribué à entretenir la misère, le servage, un crypto esclavage.
    D’ailleurs il faut bien entretenir un quota de de pauvres, sinon on ne pourrait pratiquer la charité, qui permet de gagner sa place en paradis (en n’oubliant pas toutefois de se confesser de ses mensonges et autres fautes)…

    Il est probable en effet que le directeur de conscience du « fidèle » Fillon ait du pain sur la planche !

    1. jacques

      Je partage votre commentaire sur le montant des sommes en cause. Comme beaucoup d’entre vous j’ai travaillé de bien longues années (44 ans de cotisations) avec de horaires que je peux dire hors normes, même si n’en déplaise à certains, j’étais fonctionnaire territorial..(Jean Marie peut en témoigner car il m’a vu travailler mes dernières années, lui en tant qu’élu, moi de l’autre côté. Mais bien qu’ayant réussi dans ma carrière 5 concours pour arriver au plus haut échelon de l’encadrement, je n’ai jamais atteint, et de très loin les montants de salaire évoqué soit en tant que conseiller de la revue des deux mondes, soit comme attaché parlementaire. D’ailleurs, il n’est qu’à poser la question à ceux qui exerce réellement ce métier, quand ils sont rémunérés au delà de 2000 € net, c’est Byzance.
      Il faut exiger de l’assemblée et du sénat qu’il s’aligne à minima sur le parlement européen qui interdit le recours à un membre de la famille de l’élu, et qui rémunère en direct les attachés qui ne peuvent occuper à côté d’autres fonctions.
      Avec de telles casseroles, il est assez indécent d’entendre Fillon promettre du sang et des larmes pour le peuple. Il est vrai qu’il ne se considèrent pas, comme les anciens sang bleu en faire partie.
      En tant que chrétien, il ferait bien de méditer la parabole du Christ  » Les premiers seront les derniers ». Cela pourrait lui arriver, et pas dans l’au-delà..

      1. jacques

        excusez-moi pour la rigueur toute relative de ma relecture et pour les « fôtes » qui ont pu subsister.

  2. Alain .E

    Il faut rendre hommage à Pénélope , c’ est une femme qui a crée le travail perpétuel puisque elle défaisait la nuit le travail fait durant la journée en attendant son Ulysse.
    L ‘ odyssée des Fillon , c’ est la fin du chômage assuré , et un sacré bon salaire , quel dommage qu’ il ne puisse peut être pas appliquer un programme si révolutionnaire.
    On a Hamon pour continuer à rêver , le problème c’ est que je ne rêve plus depuis longtemps.
    En 1981 on nous a vendu du rêve , on a vu la suite !!!!!!

  3. bernadette

    Bonjour,

    Penelope c’est de la propagande electoraliste.

    Bonne fin de journee

  4. LAVIGNE Maria

    Lors de la prestation du sieur Fillon, j’ai bondi hier soir en apprenant qu’en plus de Pénélope, il avait salarié deux de ses fils, avocats, avec l’argent du contribuable. Même si c’est légal mais pas moral, ce n’est pas ce que nous attendons d’un chrétien. Il est élu député depuis 36 ans et ses cotisations retraite, de député, de ministre, de président du conseil régional, de maire, ont dû permettre de se constituer un vrai magot sans compter l’argent engrangé par son épouse et son cabinet dont il faudra bien qu’il explique comment on peut s’investir là et ailleurs sans avoir le don d’ubiquité. Il est temps qu’on lui réserve le même sort qu’à ceux qui viennent d’être dégagés et qu’il laisse le travail, le vrai, à d’autres qui ne demandent que cela de vivre dans la dignité. Je suis révoltée !!!

  5. faconjf

    Bonjour,
    désolé pour ce hors sujet, ARRÊTONS DE VOTER POUR DES PRODUITS PÉRIMÉS. Je souhaite que les électeurs lisent la charte des électeurs éditée par ANTICOR ainsi rédigée:
    Moi, citoyen, déclare avoir la ferme intention de voter pour un candidat à l’élection présidentielle qui s’engage à :
    1/ instaurer comme condition d’éligibilité à toutes les élections l’absence de condamnation inscrite au bulletin n° 2 du casier judiciaire ;
    2/ renforcer le non-cumul des mandats et des fonctions tout en limitant leur renouvellement ;
    3/ supprimer l’inviolabilité dont bénéficient le Président de la République et les parlementaires (qui leur permet de ne pas être poursuivi pendant la durée de leur mandat, même pour des actes étrangers à l’exercice de leurs fonctions) ;
    4/ supprimer les moyens exorbitants actuellement accordés aux anciens présidents de la République ainsi que leur droit de siéger à vie au Conseil constitutionnel ;
    5/ supprimer la Cour de justice de la République et mettre ainsi un terme au privilège de juridiction dont bénéficient les membres du Gouvernement ;
    6/ supprimer la réserve parlementaire, outil du clientélisme ;
    7/ encadrer plus strictement l’action des lobbyistes en commençant par interdire leur présence au Parlement et prohiber toute remise de cadeaux aux élus ;
    8/ supprimer tout lien hiérarchique entre le ministre de la Justice et les procureurs et permettre à ces derniers de poursuivre les fraudeurs fiscaux sans avoir à obtenir l’autorisation préalable du ministre des Finances ;
    9/ donner à la Cour de discipline budgétaire et financière le pouvoir de sanctionner les membres du Gouvernement et les élus locaux ;
    10/ systématiser la publication en données ouvertes (open data) des informations et documents détenus par les autorités publiques.
    Si les électeurs n’exigent pas l’abolition des privilèges des élus, notre démocratie est en grand danger.
    Salutations républicaines

    1. LAVIGNE Maria

      Je partage votre point de vue et non seulement il faut lire la charte d’ANTICOR mais il faut adhérer.
      Dans mon commentaire précédent, j’ai oublié le mandat de sénateur du sieur Fillon. Quand prenait il le temps de dormir ? Que suis-je bête, madame veillait et encaissait.

  6. Michel M

    Penelope ou pas Penelope, une histoire d,echeveau de laine que les journalistes s’efforcent de demeler en Tirant sur le Bon bout de la pelote….D’apres les medias relaxant cette douloureuse affaire pour la droite, on Peut dire que notre heroine des temps modernes n’ a pas perdu son temps en travaux inutiles, Elle a su avoir la sagesse de se constituer une solide pelote….. NE comptez pas sur AJ pour tirer le fil d’Ariane car celui-ci est rompu avec ses electeurs .Pauvre droite , va-t-Elle etre obligee d’organiser une selection des candidats appelee  » Secondaire ».

  7. J.J.

    faconjf@
    Vaste programme, (comme aurait dit le général (puisque d’aucuns en parlent !) Je suis absolument d’accord avec Anticor.
    Mais arrivera-t-on un jour à assainir le monde de la politique où se sont toujours faufilées de galeuses brebis ?
    Et ce, depuis l’antiquité (voir les plaidoiries de Cicéron : usque tandem, Catilina etc…)

  8. faconjf

    Victor Hugo, Ruy Blas, – Acte III – Scène II, 1838
    « Bon appétit, messieurs !, (…)
    Ô ministres intègres !
Conseillers vertueux !
    Voilà votre façon
De servir, serviteurs qui pillez la maison !

    Donc vous n’avez pas honte et vous choisissez l’heure,

    L’heure sombre où l’Espagne agonisante pleure !

    Donc vous n’avez ici pas d’autres intérêts

    Que remplir votre poche et vous enfuir après !

    Soyez flétris, devant votre pays qui tombe

    Fossoyeurs qui venez le voler dans sa tombe ! ».

    Il faut en finir avec tous ces Sarko, Macron, Fillon et Balkany brothers qui ne pensent qu’à se servir avant même que de servir la France dont ils souillent le nom rien qu’à le prononcer… Qu’ils s’en aillent tous.

    1. bernadette

      @Faconjf,

      Beaucoup de personnes demandent un president nouveau (jamais vu).
      Assez de ces acteurs egoistes

      Bonne soiree

  9. J.J.

    Faconjf@
    A propos de Ruy Blas
    Le banquier (entre autres « casquettes ») Pompidou avait composé et fait éditer un « Florilège de la Poésie Française ».
    On pourrait peut être rédiger une anthologie, une compilation, un florilège, pourquoi pas, « Littérature de la Magouille en Politique et en Economie, de l’Antiquité à nos Jours » ?

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