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Le revenu électoral de l’indignité rentable

Il ne fait pas bon en France tenter de démontrer à un électeur que sa vision simplifiée et superficielle des événements ou des personnalités n’a aucun sens. La généralisation, l’amalgame, l’aveuglement ont atteint un tel niveau que plus aucun argument raisonnable, plus aucune preuve n’entame les partis pris. Se déjuger après analyse et réflexion n’est pas admissible. Les primaires ont accentué ce repli, cet enkystement à droite comme à gauche dans un réel extrémisme. Rien n’est vrai dans la bouche de l’autre et bien entendu il ne peut s’agir que d’inepties destinées à ruiner l’intérêt général défendu par « son » candidat. On ne soutient plus on croît dans un saint homme providentiel jeté dans l’arène médiatique en pâture aux lions affamés de scandales. Ainsi va le débat politique dans notre pays ! Le courage serait de soutenir l’insoutenable !

Les ouailles des uns ou des autres deviennent intégristes et bien évidemment haïssent et s’en prennent violemment à celle ou celui qui affiche un avis contraire ou simplement son scepticisme face à des situations détestables pour la morale et le bien public. Par médias interposés une guerre suicidaire des mondes de la critique argumentée et de la négation intégrale des faits s’est engagée. « Il n’y a pire aveugle que celle ou celui qui ne veut voir ! »… surtout quand il s’agit de se rassurer sur un choix que l’on a fait et qui nécessiterait de faire amende honorable. La campagne électorale se jouera en quinze jours !

La technique du lavage de cerveau utilisée à droite repose sur trois principes : nier les évidences, gagner du temps, accuser les accusateurs ! L’ordre est important dans ce qui est devenu une guerre de communication. Il conditionne la réussite de la bataille. Marine Le Pen adopte cette stratégie après son père, depuis une bonne décennie. Dans un premier temps, quelles que soient les preuves ou les éléments de preuves, elle les balaie d’un revers de main dédaigneux. Les enquêtes, les procédures et même les condamnations sont présentées comme le fruit d’un complot non contre elle mais contre celles et ceux qui la soutiennent : une guerre des pauvres méprisés et des nantis méprisants.

Le père a pratiqué à chaque élection présidentielle la « martyrisation » (temps de parole, signatures, actions judiciaires…) et en a tiré un profit maximum. Dans le fond les Le Pen sont arrivés à souhaiter qu’on les attaque personnellement car plus que tous les autres ils ont besoin de capitaliser sur leur nom une haine susceptible de pouvoir être transférée sur un électorat se sentant abandonné et humilié dans sa grande majorité. Elle entretient le buzz autour de son « courage » et avance chaque jour davantage vers le second tour des présidentielles en se moquant pas mal des poursuites engagées contre elle et une vingtaine de ses proches. La dénonciation des emplois fictifs du parlement européen l’arrangent plus qu’ils ne la dérangent car elle ests ans danger réel pour les présidentielles. Et inévitablement ce sont pêle-mêle les journalistes, l’administration européenne, les juges et d’autres clans (interdits de les nommer mais ils circulent sous le manteau) … qui complotent contre elle et veulent l’écarter d’un succès que le suffrage universel lui promet.

C’est exactement la tactique que vient de reproduire François Fillon avec minutie dans des circonstances identiques. Un mimétisme parfait : refuser des faits, jouer sur le temps en pariant que personne n’osera le stopper, détruire la réputation de ses accusateurs ! Dans un premier temps durant plus d’une dizaine de jours il a simplement nié en bloc se drapant dans sa dignité (excuses publiques) de gentleman offensé pour préparer une riposte juridique uniquement destinée à gagner du temps avec l’espoir que les mémoires flanchent vite. Son électorat extrémiste qui a placé ses espoirs en lui aux primaires ne veut à aucun prix d’un autre porte-parole et il a réussi à le ressouder. Le plan B a échoué car les remplaçants potentiels trop tendres se sont neutralisés.

On va oublier le fond des affaires pour attaquer la forme ce qui ouvre au moins une bonne quinzaine de jours supplémentaires de sursis. Il faut ensuite clouer au pilori les journalistes en chargeant les uns de telle manière que les autres se démarquent. Les égoïsmes, les jalousies sont telles dans ce milieu que les querelles intestines, les rivalités collectives ou personnelles vont vite parcelliser la profession. Diviser pour neutraliser d’un coté puis renverser le doute en transférant l’énergie du désespoir pour exacerber la haine de quelques médias ciblés. On entre dans cette dernière phase. Rien ne vaut un bonne « guerre » pour ressouder les troupes ! En fait depuis une bonne quinzaine de jours on discute autour du revenu électoral de l’indignité, le REI et celui-ci semble actuellement plsu rentable que l’autre dont ne parle que pour se déchirer entre gens de gauche !

Cet article a 10 commentaires

    1. Christian COULAIS

      Avec la complicité des politiques qui accorderont à Mme le P. les fumeuse 500 signatures des grands électeurs.
      Alors que le Nouveau Parti Anticapitaliste tarde à les rassembler tout comme Lutte Ouvrière.
      On aime à se faire peur…Une fois n’a pas suffit. Jaurès, Mendès-France…, revenaient, ils sont fous !

    2. Georges SIMARD

      La passerelle de $olférino – connue pour relier la rive droite et la rive gauche – vient de s’effondrer dans le marigot libéral.
      La vase dans laquelle pataugent tout ceux qui s’obstinent à vouloir réparer l’édifice, ressemble à s’y méprendre à celle de janvier 1933.
      Souviens-toi de la vase de Weimar !

    3. Faconjf

      Une presse indépendante dites vous? Alors que le journal Le Monde essaye avec son dispositif DECODEX tente de museler les sites internet qui lui déplaisent. Ce journal subventionné par l’État et propriété du trio NiELS, BERGÉ, PIGASSE,donne désormais le certificat de fiabilité. Comme si PSA jugeait la propreté des moteurs VW!!!
      Et le gentil RETAILLEAU qui demande aux journalistes de ne plus publier d infos sur son candidat… Pourquoi ne pas demander directement à écrire directement les bons articles? Bientôt un stage de formation à Pyongyang pour avoir sa carte de journaliste? Je suis très inquiet pour la liberté d’expression.

  1. faconjf

    Bonjour,
    nous assistons en direct à la communication de crise qui exploite à fond le triangle dramatique de Karpman. Le triangle de Karpman, connu également sous le nom de triangle dramatique, est un triangle représentant les relations entre trois rôles d’un jeu psychologique dangereux : le Persécuteur – le Sauveur – la Victime. Et les grands communicants font endosser à leur client successivement au grand jour les deux rôles Victime et Sauveur et le troisième de persécuteur en masqué.
    Dans le rôle de la Victime on apitoie, on attire, on énerve, on excite. On se positionne comme inférieur et on cherche un Sauveur ou un Persécuteur pour conforter cette image. On répète Je suis irréprochable, je n’ai rien fait d’illégal, dans une posture soumise en présentant des excuses.
    Dans le rôle du Sauveur c’est un peu plus délicat. Le sauveur se place en position supérieure pour étouffer, apporter une aide de façade ou d’intention, on crée la passivité par l’assistanat. Le sauveur considère aussi la victime comme inférieure et lui propose son aide, à partir de sa position supérieure. On répète je suis la SEULE personne capable de VOUS sauver. Je suis humain et bon voire même je suis catholique. La posture est alors rigide droit dans ses bottes, un rien condescendante mais pas trop.
    le rôle de Persécuteur/Bourreau ne peut pas apparaître au grand jour. Le persécuteur attaque, brime, humilie, donne des ordres et provoque la rancune. Il considère la victime comme inférieure. Ce rôle est donc pris par des spadassins tueurs à gages ne reculant devant aucun procédé pour discréditer les agresseurs. La posture de ces persécuteurs est celle de la force ou de la droiture morale. On répète en boucle des accusations, on agresse physiquement, on reproche, on dévalorise on ironise.
    Je vous laisse jouer au petit jeu de où est François?
    Ne soyez plus les dupes du jeu des communicants, positionnez vous sous l’angle de VOS besoins. Tous ces jeux ne servent qu’a gagner du temps en espérant qu’après la pluie ou la tempête… Tout sera pardonné et le navire pourra se mettre à l’abri dans le port de l’immunité.
    Salutations républicaines

    1. bernadette

      Bonjour Faconjf,

      La manipulation par les medias est immense. Oui, je partage votre point de vue.

      Que faire pour les plus
      demunis ?, a force de deloger
      le monde, il manque des
      elements de reponse

      Bien cordialement

  2. LAVIGNE Maria

    Faut-il qu’ils soient tombés si bas pour ne pouvoir se passer de communicants qui essaient d’endormir le peuple ! Sont ils encore capables de parler avec leurs tripes ?
    Personne n’est dupe et la colère gronde. Devrons nous descendre dans la rue comme l’ont fait les Roumains pour leur rappeler que nous ne supportons plus leurs méthodes, leurs comportements qui consistent à se servir avant de servir.
    Ce spectacle est affligeant, révoltant ! Dire que les impétrants aspirent à la plus haute fonction !

    1. De Nardi

      L’utilisation du mot impétrant est-elle appropriée? Il n’est pas encore élu ! Il paraît plutôt empêtré….

  3. J.J.

    Belle analyse de facon jf,…. et de J.M. !

  4. Georges SIMARD

    Quelque soit l’indignité du personnage … il sera possible de trouver pas mal de cas identiques dans son camp et dans celui des voisins immédiats y compris sur la passerelle de $olférino en fin d’effondrement dans le marigot centriste.
    Chacun sait fort bien que Hamon, trop mouillé, trop longtemps, dans la vase de $olférino, n’a AUCUNE crédibilité auprès de l’électorat de gauche… Hollande, Valls, Macron, El Khomri et consorts on définitivement grillé le PS d’Épinay aux yeux de l’opinion populaire.
    Qui plus est, cette candidature du compagnon de la très influente responsable des Affaires publiques (en raccourci «lobbyiste») au secrétariat général du groupe LVMH
    – elle même recrutée, en juillet 2014 par le Secrétaire Général du dit Groupe un certain Marc-Antoine Jamet, secrétaire départemental de l’Eure du P$ …, lequel fut nommé, quelques mois plus tard président du Centre National d’Enseignement à Distance … par le ministre de l’Éducation Nationale de l’époque, un certain … Benoit Hamon –
    est emblématique des liens intimes qui, à l’instar d’un certain Léon Blum, unissent de nombreux dirigeants social-démocrates à l’oligarchie capitaliste.
    En responsabilité, s’il est véritablement un homme de gauche, Benoit Hamon n’a qu’une seule conduite possible : laisser son camarade Mélenchon affronter au second tour le candidat de droite arrivé en tête.
    S’il se cramponne, ou si les $olfériniens insistent pour qu’il se maintienne, il porteront, comme Jospin de 1997 à 2012, la honteuse responsabilité d’avoir une fois de plus aidé les milieux d’affaire à imposer aux Français un non choix entre deux candidatures également libérales : Le Pen et Macron.
    Tout socialiste honnête et sincèrement engagé à gauche (et je sais que Jean-Marie Damian est de ceux-là),
    ayant aujourd’hui sous les yeux les conséquences, sur la « démocratie en Amérique » des tripatouillages du Parti Démocrate pour éviter la candidature Sanders,
    ne peut que déployer – en interne – tous ses efforts de conviction, pour éviter que pareil scandale, avec toutes les conséquences gravissimes qu’il risque d’entraîner, ne puisse se renouveler dans notre pays.
    Souviens-toi de la vase de Weimar !

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