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Pourvu que l’on n’entame pas le jeu du qui perd gagne !

La rumeur circule avec insistance : Benoît Hamon raterait son début de campagne présidentielle car il se contenterait d’avoir gagné les primaires ! Elle prend de l’ampleur et des médias recueille des témoignages anonymes qui l’accusent de ne pas être assez présent, d’avoir une équipe de campagne manquant de professionnalisme et de rigueur, de na pas ‘intéresser aux grands élus, de ressasser des projets utopiques sans fondements financiers… Bref la douce musique des donneurs de leçons qui ont totalement manqué leur rendez-vous avec une partie du peuple de gauche se fait entendre en sourdine et elle est savamment relayée par les adeptes de la danse macabre. Bien évidemment ils oublient tous les éléments à décharge et surtout le rôle d’une majorité des dépités des primaires… qui pour les plus prudents d’entre eux traînent des pieds ou pour les autres se drapent dans une dignité d’offensés du suffrage militant. La tentation de jouer au qui perd gagne est forte au sein du PS !

Il n’est pas tout à fait inutile de rappeler que c’est une décision du courant majoritaire du PS qui a décalé en janvier le vote des primaires. Ses responsables ont d’abord été persuadé que François Hollande repartirait et n’aurait pas besoin de ce test électoral. Il fallait donc attendre que la courbe du chômage s’inverse et que tout redevienne rose en France et on éviterait ce vote redouté par l’Elysée. On a donc joué la montre au maximum. On oublie que c’est grâce à l’insistance d’un certain Manuel Valls et au départ du frondeur Macron parti avec repas, réception et bagages de Bercy pour se présenter aux présidentielles que le Président sortant a été poussé vers la sortie.

Les vierges effarouchées par l’attitude critique des « frondeurs » ont une indignation à géométrie variable. Combien parmi eux étaient vraiment prêts à signer une supplique à l’occupant de l’Elysée pour qu’il accepte de tenter d’y revenir ? Alors de mois en mois on a retardé le départ en campagne du candidat qui le remplacerait ce qui pouvait s’admettre si c’était Valls mais qui devenait problématique pour un candidat ayant tout à installer dans un climat de suspicion avérée !

Parti de Matignon, Valls a vite eu les moyens matériels de mettre en place sa stratégie et a bénéficié du soutien de nombreux députés et sénateurs ayant vu en lui leur sauveur… Benoît Hamon a fait campagne avec les dons de sympathisants motivés et n’a pas pu à aucun moment amorcer un staff de présidentiable. Il s’est battu comme un militant, avec le soutien de militants jeunes ou moins jeunes et sur la base de leur motivation… Il a gagné il y a 5 semaines et a affirmé sa volonté de ne pas se couper du parti et de ses fédérations pourtant fermement tenues par celles et ceux qui avaient parfois tout fait pour qu’il ne se trouve pas désigné !

Comment ne pas signaler qu’il n’est officiellement le candidat de « la Belle alliance populaire » que depuis la convention d’investiture que depuis début février et que ce n’est par exemple que depuis hier soir qu’en Gironde un début d’organisation de campagne présidentielle a été mis en place ! Les consignes sur la répartition des rôles n’arrivaient pas de Paris… Trouver des locaux, préparer un budget, rassembler des gens d’horizons divers et faire face aux annonces répétées de défiance de député(e)s qui allaient chez le Messie Macron ou qui ne le soutenait pas tout en incitant leurs troupes dont ils ont besoin aux législatives à le soutenir « s’ils le voulaient »… Drôle d’ambiance dans laquelle il a sereinement préparé les premières actions de candidat !

Ajuster le programme… mailler le territoire quand d’autres l’ont fait depuis des mois, se presser à collecter les promesses de parrainage et préparer les discussions avec le reste de la Gauche ! Au milieu du tintamarre provoqué par l’affaire Fillon (et ce n’est pas fini!), le déluge de sondages favorables à Le Pen il était impossible de se frayer un chemin vers les sommets car les obstacles, les avatars, les embûches, les chausse-trappes étaient et sont encore nombreux ! On sent bien que les bombes à retardement sont en fabrication dans les arrières-boutiques et que demain ne sera pas un jour facile. C’est oublier que si son résultat est abordé par des calculs à deux balles il pèsera fortement sur les législatives car certains n’auront pas la mémoire courte dans l’hypothèse où Macron manquerait la seconde marche. La valeur d’un engagement électif se juge sur la durée… et pas sur sa capacité d’adaptation aux circonstances. C’est que qui me permet d’avoir davantage confiance en benoît Hamon qu’en bien d’autres !

A 70 ans dont 50 de militantisme j’ai en mémoire la terrible campagne des européennes en 1994. Après une bérézina aux législatives, Michel Rocard avait pris la tête de liste socialiste pour les européennes. A peine soutenu par les mitterrandiens, il avait aussi en face de lui la liste de Jean-Pierre Chevènement et celle de Bernard Tapie, très en cour à l’Élysée. Et pendant ce temps, Edouard Balladur se voyait présidentiable et Jacques Chirac l’assurait de «son amitié»….Le PS avait sombré et Rocard fut définitivement noyé ! Drôle de pressentiment !

Cet article a 8 commentaires

    1. Edmond Harlé

      La primaire de la « belle alliance populaire » était un piège qui devait conduire les frondeurs à soutenir les artisans d’une politique antisociale présupposés vainqueur de cette primaire. Je l’avais dit à Gérard Filoche, Il aurait été préférable que les frondeurs proposent une primaire avec les autres mouvements de gauche sans les partisans de la loi antitravail du gouvernement Vals-Macron. Mélanchon n’aurait pas pu s’en dispenser et nous aurions eu une vraie candidature de progrès social à côté d’une candidature antisociale de Vals ou de Macron qui aurait vite écrasée dans les sondages et surtout dans l’opinion. De plus cette primaire trop tardive de la carpe et du lapin a laissé croire à l’opinion que Macron représentait la seule alternative à Le Pen et Fillon, ce qui lui a permis de grimper dans les sondages. Benoît Hamon a fait une bonne campagne, il a soulevé des idées, engagé une vraie réflexion sur le travail et la justice sociale. Il lui faut aujourd’hui un vrai courage pour dire aux battus de la primaire qu’il va conduire sa politique à la victoire avec ou sans eux, ne pas supplier leur soutien et montrer ainsi aux électeurs tentés par Mélanchon qu’il ne trahira pas ses engagements. Mélanchon n’aura plus d’excuses de diviser le front social. Les électeurs se moquent de savoir si tel ou tel député socialiste soutient Hamon. Ce qu’il veulent c’est un changement pour un retour à plus de justice social, pour un espoir dans un avenir meilleur. Au lieu de s’épuiser à tenter de réunir les prétendus socialistes, que Benoît Hamon se contente de réunir les partisans du progrès social et il gagnera pour les français.

  1. faconjf

    Bonjour,
    Les chances de Benoit Hamon sont bien faibles du fait de l’éclatement des candidatures en dehors de la primaire. Deux poids lourds écrasent l’univers médiatique, d’un coté le rieniste Micron et de l’autre la Méluche. Si on ajoute le battage autour de Fillon, l’espace merdiatique est passablement encombré.
    Wikileaks entre maintenant en scène en dévoilant dans 3 documents qui montrent comment les services secrets russes… euh non, américains, se sont ingérés sans complexe dans la présidentielle française précédente de 2012. Une nouvelle salve est attendue prochainement et le chorus ( co-russe??) merdiatique concentré en tir de barrage anti-Poutine ne pourra pas cacher ces révélations…
    Les appels à une union de la gauche hamon-jadot-mélenchon se multiplient fébrilement dans les médias et sur les réseaux sociaux… mais proviennent toujours des deux premiers camps, jamais de celui de la France Insoumise. Une hypothèse absurde, parce que les projets respectifs de ces différentes forces sont totalement antagonistes. Une hypothèse suicidaire, parce qu’il est clair que cette union contre nature (derrière quel candidat, au fait ?) n’entraînerait pas l’addition des voix de leurs électeurs respectifs.
    Triste perspective que l’éclatement des forces de gauche qui conduisent inéluctablement à l’addition de deux escroqueries financières présentes au second tour MIcron / MLP ou Fillon /MLP !!
    Hamon est dans la centrifugeuse et son objectif est de ne pas se faire éjecter, alors que les caciques du parti Solférinien font tout pour déboulonner son siège…
    Triste présage, Cacique est le nom d’un cargo français torpillé le 20 février 1917 au large de l’île d’Yeu par un sous-marin allemand U-21.
    Salutations républicaines

    1. LEON

      Monsieur, vous écrivez deux choses :
      1. (…) « Deux poids lourds écrasent l’univers médiatique, d’un coté le rieniste Micron et de l’autre la Méluche » (…). Il me semblerait préférable de respecter les patronymes et donc les personnes, pour engager la critique sur le FOND. S’attaquer au nom des personnes, c’est reconnaître de fait que les idées d’en face sont bonnes pour tous et que cela nous gêne de ne pas les avoir eues le premier. C’est botter en touche pour ne pas risquer la confrontation programmatique. Tout cela peut mener dans une mauvaise direction. Si vous écrivez son nom, le « rienisme » de Macron n’en sera pas moins une formule puissante et drôle, dont je vous remercie. De même, si vous remplacez « la méluche » par Mélenchon, vous permettez au moins en filigrane une allusion au programme « l’avenir en commun » élaboré depuis des mois selon une méthode démocratique qui a tenu compte de 3000 participations remontant de la base vers le sommet, de nombreuses auditions de spécialistes, programme aujourd’hui reprécisé et enrichi de 40 « livrets thématiques » qui en développent les contenus de façon pédagogique. Rien n’est laissé dans l’ombre ou dans l’ambiguïté dans ce programme. Le 19 février, sur youtube, à 14h, une après-midi entière sera consacrée au chiffrage, de sorte que la question du coût aura eu elle aussi sa réponse précise et rendue publique.

      2. (…) « Les appels à une union de la gauche hamon-jadot-mélenchon se multiplient fébrilement dans les médias et sur les réseaux sociaux… mais proviennent toujours des deux premiers camps, jamais de celui de la France Insoumise ». Oui, c’est que voyez-vous les partisans de « l’avenir en commun » (en commun : les humains, les animaux, la nature, l’écosystème…), voient que ce programme présente une grande cohérence entre l’urgence écologique et sociale et les mesures concrètes qui y répondent de façon articulée. Les propositions sont moins cohérentes chez Y. Jadot et B. Hamon, parfois même en contradiction avec la réalité qu’il s’agit d’affronter, et de ce fait elles ne constituent pas tout à fait un bon « programme ». Pourquoi ne pas se rassembler sur le meilleur programme, s’il répond largement aux attentes et à l’intérêt général ? Il peut être retouché sur certains points, mais bien sûr il ne peut l’être sur les « fondamentaux » qui en garantissent la faisabilité (et je n’ai pas la place de détailler ici, il faudrait un autre message..). Et puis, corrélativement, pourquoi ne pas désigner comme candidat commun celui qui défend ce programme-là si, étant de gauche, on en reconnaît la pertinence ? Et ne répondons pas à cette question par l’allusion devenue habituelle aux « égos », tarte à la crème médiatique, « argument » pervers de ceux qui n’en ont pas, et mise en cause des personnes permettant d’esquiver le débat de fond. C’est pourtant le fond qui, seul, doit décider du choix. C’est la réflexion et son produit qui peut nous permettre de rejeter les réflexes, l’instrumentalisation de la « peur du deuxième tour ». Lire de près les programmes, voilà le seul moyen de voir clair. Et de construire sa propre pensée. C’est ce que je tâche de faire. Je n’appartiens à aucun parti, sauf au parti des citoyens. Des citoyens qui en ont eu marre des trahisons politiciennes et et sont conscients du « politique ». Merci de votre attention.

      1. bernadette

        @ Leon,

        Qu’est ce Que l’agriculture intensive ? Et pourquoi soutenez vous cet ordre vert venu d’ailleurs ?
        Je ne partage pas cette vision d’une soi-disante « ecologie ».

        Bien a vous

  2. bernadette

    Reflechissez un peu : le viticulteur qui exploite 10 ha sur un terroir de Bordeaux et Bordeaux Sup n’a pas le meme revenu qu’un exploitant de Pomerol. Regardez les cours du vin sur le Sud Ouest et apres vous pourrez parler d’agriculture intensive. Je respecte tout le monde sauf les politiques qui s’en donnent a plein pour casser les petits viticulteurs bordelais qui ont deja perdu la polyculture.

    Les petits viticulteurs ont une superficie et pour cela ont besoin quelquefois de personnel. Le dimanche eux travaillent lorsque la saison le demande

  3. faconjf

    @ Léon, bonjour, vous m’interpellez au sujet de mon commentaire. Je me vois contraint de vous répondre. J’admire votre optimisme et surtout votre fraiche naïveté. Je suis né il y a bien longtemps, Vincent Auriol était président sous la IV république. La prochaine présidentielle sera la 9éme que j’ai vécue, je peux vous le confier IL N’EXISTE PAS d’ HOMME ou de FEMME PROVIDENTIELS, désolé de vous faire souffrir.
    Vous m’attaquez sur la forme au sujet du non respect des patronymes de ces candidats… C’est ma manière de dégonfler les égos hypertrophiés du « melon » de ces hommes ou femmes qui sont parvenus au sommet par la ruse ou par la trahison. Je vous rappelle que, au passage, La méluche ( je précise JL MELENCHON) vit de la politique depuis 1978 ( il avait 27 ans). Il débute chef de cabinet de C.Germon. Mitterandien pur jus il s’oppose alors à Rocard et Chevènement. En 1992 il défend le traité de Maastricht. Dans un discours au Sénat (9/6/92), il considère que la monnaie unique est l’instrument majeur qui permettra à l’Europe d’être « porteuse de civilisation, de culture, de réseaux de solidarité » contre le dollar qui « porte la violence ». Pour moi, la méluche n’a jamais digéré l’humiliation du congrès de Brest en 1997. j’arrête ici ce serait trop long de déboulonner votre idole et d’ailleurs je suis convaincu que jamais je ne pourrai vous faire changer d’apriori.
    Venons en au fond, les PROGRAMMES!! Les programmes ne sont en fait qu’un moyen de compromis pour souder des courants autour d’une candidature. Et ce serait trop facile de démontrer ce qu’il en reste après quelques mois de pouvoir. Les programmes plus ils sont épais et plus il représentent de compromis entre les courants et moins ils ont de chances de déboucher sur du concret. Les programmes ne sont en fait que des marchepieds destinés à hisser le candidat vers le sommet. Les principes de réalité ont vite fait de jeter au sol les engagements solennels des candidats. 83 items dans le programme l’avenir en commun, combien ont une petite chance de résister au principe de réalité??? Prenons au hasard le 19.Mettre au pas la finance page48 ou le 20.Définanciariser l’économie réelle page 49. Vous pensez sérieusement que la France qui est aux mains des puissances de l’argent va se laisser faire docilement.
    La méluche ( pardon Monsieur Mélenchon) comme tous ses prédécesseurs ira à Canossa s’agenouiller devant les banksters comme Alexis Tsipras, si il est élu !!!
    Dommage, la réalité est souvent cruelle, bonne campagne à vous et sans rancune.

    1. LEON

      Bonjour Bernadette et Bonjour Faconfj !
      Bernadette, je ne comprends pas la question et votre argument sur « l’agriculture intensive » ; qu’entendez-vous par « cet ordre vert venu d’ailleurs » ? Le programme « l’avenir en commun », si vous le lisez, et si vous lisez le « livret thématique » qui le complète sur l’agriculture (il est sur Internet, jlm207.fr), est exactement en faveur de ce que vous dites et contre ce type d’agriculture. Je vous renvoie donc à cette lecture, et je vous répondrai si vous le souhaitez. Lire les programmes est un travail, il faut rester disponible, ne pas céder aux préjugés qui font écran sur ce qui est proposé. Je lis pour ma part avec sympathie le programme de B. Hamon, mais sans complaisance. C’est ainsi que je peux faire un choix équitable, souhaiter qu’il rejoigne le programme que défend Mélenchon, parce qu’il est plus cohérent et qu’il n’est pas incompatible avec les intentions de gauche de B. Hamon. Et qu’il est élaboré collectivement et…lentement, depuis un an, comme un bon vin … Si Hamon fait ce choix et si tous les deux travaillent ensemble, c’est une grande page de notre histoire qui s’ouvrira, et tous deux s’honoreront de l’avoir ouverte dans le livre de la gauche française.

      Monsieur Faconjf, votre agressivité de ton me surprend, mais ça ira. Je vais vous répondre sur ce que je crois essentiel.
      1.La carrière de Mélenchon n’est pas tout à fait ce qu’on vous en a dit. Il a été prof, puis journaliste dans une municipalité, je crois, puis s’est engagé en politique, au PS. Il a été souvent élu, a toujours fait son travail au service des gens, ce que personne ne conteste, même parmi ceux qui le combattent, ce qui est tout de même un signe positif. . Il est sans casserole au cul, ce qui devient une rareté. S’il en avait une, même toute petite, comme celles qu’on trouve dans les dînettes de petite fille, pensez si les médias la feraient sonner fort ! Donc, c’est un homme honnête, et c’est ce qui m’intéresse d’abord. Oui, il a voté pour Maastricht parce que c’était selon Mitterrand un espoir. Mais quand l’orientation a changé, il a vu qu’il s’était trompé et il l’a dit. Connaissez-vous beaucoup d’hommes politiques qui ont le courage de dire « je me suis trompé » ? La plupart vous trouveront un biais, plus politicien que politique, pour conserver coûte que coûte leur strapontin lucratif. Ensuite, en désaccord avec le vote du PS sur le budget européen, il a mis ses acte ses actes en rapport avec ses idées et il a quitté le PS, renonçant de ce fait à son poste de sénateur et il est allé fonder le Parti de Gauche, impulser la Front de Gauche (8 partis) qui s’est fissuré aux dernières municipales. Refuant le principe de la primaire pour les raisons que vous savez sans doute, il a proposé de présenter sa candidature. Etc. Une chose n’a pas changé dans son parcours : un idéal politique au service de l’intérêt général. On connaît tout de lui, son patrimoine, son parcours, ses idées et sa grande gueule quand il le faut.
      2. Cela dit, ne pensez pas qu’il soit ce que vous appelez « mon idole ». Le philosophe Alain a dit que « tout le malheur des hommes vient de ce qu’ils ne savent pas se priver d’applaudir ». Il a raison. A la télé, partout, on applaudit à tour de bras et c’est dangereux pour l’esprit. Je n’applaudis plus depuis longtemps. Je n’ai pas d’idole et je me méfie comme de la peste des hommes qui se disent ou qu’on dit providentiels, ainsi que des « ego hypertrophiés » dont vous parlez. De ce fait, j’ai passé beaucoup de temps à observer ces risques possibles chez Mélenchon. Homme providentiel ? Si tel était le cas, il n’aurait pas élaboré son programme en faisant remonter de la base vers le sommet 3000 propositions intégrées lors de la Convention de Lille . Son programme ne proposerait pas une Assemblée constituante fonctionnant de la même façon pour écrire la Constitution de la nouvelle République dont nous ressentons cruellement le besoin. Il est en fin de cette carrière que vous semblez lui reprocher, il n’a pas d’autre ambition que de voir s’instaurer une 6e république permettant d’agir dans le bon sens dans l’intérêt de la planète et de ceux qui vivent dessus. . Vous parlez « d’ego hypertrophié » et cela aussi j’ai cherché à le vérifier. Certes, il a un ego. Mais vous savez sans doute que tous les hommes et femmes politiques ont un ego ! Et vous, moi, tous nous avons un ego ! C’est même vital d’en avoir un ! La seule question est de savoir avec quoi on se le gonfle cet ego ! Si c’est seulement avec une ambition personnelle, la gloire, la richesse, etc. ou bien si c’est avec la satisfaction du travail accompli, de ce qu’on fait pour le bien commun. C’est une différence majeure, elle peut expliquer que ça pète quelquefois, quand il faut défendre ce qui est juste contre ce qui manipule et déforme la réalité. Voilà ma réponse sur l’homme providentiel ici remplacé par le fonctionnement démocratique, et sur l’ego qu’on tente d’associer au nom de Mélenchon pour attaquer la personne, éviter ainsi de discuter ses idées. Cela tient lieu d’argument à ceux qui n’en ont pas et qui redoutent le débat de fond sur des idées difficilement contestables peut-être.

      3. Il me reste à parler de votre vision plutôt tristounette du « programme ». Je suppose que, comme moi, vous supportez mal la trahison par Hollande de celui pour lequel on croyait l’avoir élu. Mais affirmer que tous les programmes sont là pour nous tromper, accéder au pouvoir et ensuite faire le contraire, c’est trop pessimiste, et c’est apporter de l’eau à mon moulin, car cela n’est vrai du programme des « hommes providentiels » ou même de leur absence de programme (Macron l’hypocrite va jusqu’à dire qu’il suffit au chef divin d’avoir « une vision » ! Pour qui se prend-il ? Voilà un homme dangereux !).
      A l’opposé, le programme écrit depuis la base vers le sommet engage le responsable de sa mise en œuvre. Je suis rassuré de voir qu’on me parle d’Assemblée Constituante, et qu’on prévoit un « référendum révocatoire » qui rendra possible de virer comme les malpropres qu’ils sont les élus de tout niveau qui confondraient responsabilité et pouvoir discrétionnaire de faire ce qu’on veut sans être puni par la loi. Que Mélenchon prévoie cela en s’incluant lui-même est rassurant, non ?

      Vous dites que le programme n’est pas réaliste, que nous n’avons aucun moyen de faire ce qui est dit aux pages 48 et 49 (je suis content que vous ayez en main « l’avenir en commun ». Lisez aussi « l’ère du peuple » qui est la matrice philosophique de ce programme, 3 euros aussi). Je ne sais pas si c’est réalisable, je suis un simple citoyen, pas économiste pour un sou, et la question du coût est légitime. Mais vous le savez peut-être : demain, de 14h à 18h ou 19h, en public, sur la chaîne Youtube de Mélenchon, le programme sera chiffré dans le détail. Des économistes seront là, des journalistes. Tout est mis sur la table, au grand jour. Cela aussi me rassure. Les promesses creuses je n’en veux pas moi non plus. Demain, pour la première fois sans doute dans l’histoire des élections présidentielles, un programme va être chiffré de façon détaillée et en public. Cela peut rappeler le fonctionnement démocratique direct des Athéniens. En tout cas les Athéniens me rappellent ce que vous dites de Tsipras : la situation de la Grèce n’est pas celle de la France. Mélenchon n’ira pas à Canossa. Tsipras nous sert de leçon. La Grèce, c’est seulement 2% du PIB européen, une faiblesse qui a permis de lui imposer un traitement injuste. La France c’est 18¨% face aux 20 % de l’Allemagne. On écoutera la France. Surtout après le Brexit et avec l’arrivée de Trump. Et les pays du sud seront auprès d’elle pour exiger la révision des traités que Hollande n’a pas eu l’honnêteté et le courage de réclamer.

      Voilà, j’ai passé ce long moment en votre compagnie. Je trouve amusantes ces relations qui nous permettent des échanges francs du collier, et peut-être utiles réciproquement.
      Bernadette et Faconjf, je vous salue.
      Et que Hamon et Mélenchon fassent équipe : cela donnera un élan décisif à nos chances de vraie gauche.

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