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Transparence ? Vous avez dit transparence ?

Les Françaises et les Français se détermineront-ils sur la transparence de la vie politique et de celles et ceux qui l’incarnent ? On peut en douter si l’on se fie aux sondages. L’héritière du consortium familial Le Pen et le récupérateur de fonds publics François Fillon sur lesquels pèsent de fortes présomptions de comportements pour le moins suspects atteignent en vote cumulé quasiment 50 % des suffrages qui comptent s’exprimer. C’est à dire que des repris de justesse avant le scrutin, très exigeants pour les délinquants du quotidien, peuvent en coalisant leur électorat respectif atteindre une vraie majorité dans le pays de la République se voulant irréprochable ! La leçon est dure mais confirme que plus rien ne semble empêcher la France de basculer vers une droite forcément malodorante. C’est vraiment désolant mais c’est la résultante d’une perversion complète des repères de la réussite sociale.

Les codes habituels ont disparu avec un principe simple : peu importe d’où vient le fric pourvu que l’on ait du fric ! Il faut se résoudre à admettre que la puissance repose sur la capacité individuelle à nier les évidences et depuis quelques heures à transférer ses propres errements sur les autres. Ce phénomène se généralise et tout le monde l’utilise à son profit. Si le petit ne réussit pas à l’école c’est de la faute au prof… Si un conducteur dépasse la vitesse autorisée c’est de la faute au radar… Frauder les impôts n’est pas interdit ce qui l’est c’est de se faire prendre… Et il en va ainsi de tous les secteurs de la société ! Aussi coupable soit-on il suffit de nier et de trouver des responsables de son malheur pour obtenir un large soutien populiste.

Une organisation de qualité (Transparency international) a tenté de rassembler les positions des candidats sur l’épineux sujet de la transparence personnelle. Des onze prétendants officiels un seul a refusé de répondre illustrant à merveille ce système de la fuite en avant dénuée de toute honnêteté : François Fillon ! C’est à la fois rassurant puisqu’il admet ainsi son manque d’intérêt pour de nouvelles règles applicables à la vie publique mais aussi qu’il reconnaît n’en respecter aucune. Il y a du « héros » pour tous les tricheurs chez celui qui masque ses errements en se transformant en victime d’un « scandale d’État »… Cette stratégie évite de discuter sur le fond devant des journalistes préférant les apparences à la réalité ! Le « complotisme » devient la principale théorie politique française ! 

Dans le détail, il y a unanimité de tous ses concurrents (Le Pen & Co compris) sur l’obligation d’afficher un casier judiciaire vierge pour tout candidat à tout type d’élection, aucun des dix ne se sentant personnellement visé (pour le moment) par cette mesure. C’est simple et ça ne fait pas perdre de voix sauf que la grâce présidentielle peut effacer quelques errements d’un copain et que tout tribunal peut exonérer de l’inscription de certaiens infractions au casier judiciaire ! Gageons que le (la) nouvel(le) occupant (e) de l’Elysée aura du boulot dans ce domaine dans les semaiens suivant son élection !

Quasi-unanimité pour la vérification de situation fiscale préalable des mêmes candidats, Emmanuel Macron émettant toutefois un bémol sur cette disposition. Assujetti à l’ISF après que les services fiscaux aient revu à la hausse son patrimoine immobilier déclaré, il milite pour un contrôle a posteriori plutôt qu’a priori. Là aussi un révélateur de la dialectique macronesque puisqu’une fois élu, bardé d’une immunité, l’impétrant se moque pas mal d’une remarque sur une falsification de sa fortune. Il est suivi sur ce point par Le Pen, qui fait également l’objet d’une procédure fiscale en cours, préférant s’en remettre à une future «Haute Autorité de la déontologie publique» dont on ignore la composition et les prérogatives. Il est en effet extrêmement dangereux de tenir un discours sur la pauvreté et afficher sa position fiscale devant les électeurs.

Enfin, l’indépendance de la justice «demeure un thème clivant», doit reconnaître Transparency. Sa proposition de couper le cordon entre le parquet et la chancellerie, alignant ainsi le statut des procureurs sur celui des magistrats du siège, est loin de rassembler. Des grands candidats, seul Benoît Hamon s’y dit favorable (pauvre de lui… encore une position courageuse qui ne sera pas comprise), les autres tergiversent sous divers prétextes plus ou moins fallacieux : Dupont-Aignan au nom d’une départementalisation (sic) du parquet, Mélenchon voulant plutôt soumettre les procureurs à l’autorité du Parlement (d’une tutelle politique à l’autre), quand Le Pen proclame son intention de supprimer purement et simplement l’École nationale de la magistrature (ENM)… et peut-être les magistrats eux-mêmes pour les remplacer par un système inconnu de justice aux ordres ! Mais qui votera sur ces bases ? Un Français sur deux ou presque apporte sa réponse !

Cette publication a un commentaire

  1. bernadette

    Il est grave de faire des programmes politiques pour soi et ses enfants.
    Le programme politique des républicains tend à soutenir les plus fortunés.
    Je pense que les « élites » ont tous hérité de cette égoïsme qui rapporte aux chefs politiques.
    Puisque nous sommes dans le royaume de la vitesse, pourquoi, vous, politiques, puissent demander aux constructeurs automobiles de fabriquer des moteurs moins puissants.
    Est ce qu’une amende financière peut faire ralentir un automobiliste ?

    Salutations

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