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Aucun candidat n’a la certitude d’atteindre la majorité en bonne constitution

La constitution de la V° République a été confectionnée sur mesure pour que de Gaulle puisse devenir le Monarque républicain qu’il voulait être… Il a après avoir exercé le pouvoir en période de crise assis ce principe sur l’élection au suffrage universel légitiment ainsi son installation dans un pouvoir indiscuté et indiscutable en raison des principes constitutionnels. Tant chez Jean-Luc Melenchon que dans d’autres fractions de la Gauche actuelle la revendication d’une VI° République rendant une part de la gestion de la vie collective au peuple et à ses représentants directs monte régulièrement. Le paradoxe c’est qu’un autre candidat propose lui le retour à la IV° République dont on connaît l’efficacité qu’elle a eue dans l’Histoire de notre pays. C’est même dit-on le seul rempart contre l’installation dans le costume présidentiel de de Gaulle de la représentante du parti qui a combattu les institutions républicaines avant d’en profiter largement.

Emmanuel Macron a en effet clairement affirmé qu’il jouerait au Palais Bourbon sur des majorités à géométrie variables tenant compte de la nature du projet proposé. En fait il sera un grand utilisateur du 49-3 puisqu’il est fort improbable que le gouvernement de têtes nouvelles qu’il nommerait puisse naviguer à vue en permanence sans se fracasser à un moment où un autre sur son absence de majorité claire. D’ailleurs la menace est venue hier des lèvres de François Rebsamen le Président de la Fédération des élus socialistes et républicains qui a clairement tablé sur une alliance avec les « Macronistes » aux législatives sans quoi le PS ferait battre tous les candidats En marche ! Il en ira de même pour les ex-UMP les plus Fillonistes si par hasard un élu potentiel de Macron issu du camp Bayrou montre le bout du nez. A vouloir faire exploser les partis, à vouloir racoler tous azimuts, à vouloir n’être ni à gauche… ni à gauche sans être à droite… mais pas à droite Emannuel Macron ramène la France 60 ans en arrière !

Il est en effet quasiment certain qu’il n’y aura absolument pas de majorité à l’Assemblée nationale. Si l’entreprise familiale Le Pen parvient comme les études sérieuses d’opinion le dise à 40 % au second tour elle engrangera de très nombreuses triangulaires dans le pays avec des chances d’en remporter selon certaines estimations entre trente et quarante sans front républicain !

Il n’est pas certain que dans ces configurations les candidat(e)s savamment choisi par un jury spécialisé macroniste arrivent à percer quand antérieurement la rivalité claire gauche-droite permettait à chaque camp de mobiliser ses troupes. On entrera alors non plus comme sous la IV° république dans des jeux politiciens de responsabilités se faisant des crics-en-jambes permanent mais dans une période d’incertitude absolue comme jamais la France n’en a connu. Il ne s’agira plus de frondeurs sur le fond des sujets ou de la politique mais d’un marigot ingérable de conjonctions d ‘intérêts personnels ou partisans qui conduiront inexorablement à une dissolution et à une retour devant les électrices et les électeurs anticipés. D’ailleurs il faut s’interroger sur un seul sujet : quel élu à l’Élysée peut espérer avoir une majorité absolue lui permettant d’exécuter son programme ?

C’est la question clé dans le contexte actuel puisque aucun n’a l’assise nécessaire pour affirmer qu’en dehors d’une continuation du principe voulant que dans un élan de confiance les Françaises et les Français votent pour des député(e)s chèvres ou pas mais avec la pancarte « majorité présidentielle ». Or c’est fini ! Pour deux raisons ! La France lepéniste n’a cessé de croître et ne se déjugera pas lors des législatives surtout si son exploitante battue établit un score record reposant sur l’abstention des gens de gauche au premier tour ! Elle représentera un tel potentiel que la donne électorale en sera modifiée en profondeur. Une grande part de l’électorat réactionnaire cristallisé autour de Fillon, quitté par une bonne part de l’électorat centriste, ne suivra pas c’est certain une consigne républicaine. Il en sera de même pour une part de la gauche sincère qui ne choisira pas entre la peste et le choléra si les candidats restant en lice sont tous deux de droite extrême ou proche des extrêmes.

Il faut à la gauche effectuer un calcul d’efficacité et plus nécessairement un choix idéologique. Il peut y avoir si l’on suit les évolutions actuelles au moins 5 groupes différents (PRG, PS tendance Hamon, PS tendance Valls, Insoumis, PCF) dans l’hémicycle ce qui fragilisera considérablement les alliances style IV° République qu’imagine Emmanuel Macron. Ce n’est pas le vote à gauche « inutile » selon les prophètes qui empêchera le PDG du groupe Le Pen d’arriver au pouvoir : c’est simplement encore une fois l’abstention ! Si les électrices et les électeurs ne trouvent pas sur l’échiquier politique les valeurs qui sont les les leurs ils laissent la place aux gens plein de certitudes. Or si à droite les électorats sont ancrés il est largement flottants à gauche car on entretient l’ambiguïté au PS sur les fondamentaux de la politique souhaitée. Les gens ont besoin de certitudes jamais de flou strictement artistique ! Ils ont besoin de proximité pas de consignes nationales. Ils ont besoin de solidité et plus d’étiquettes. C’est peut-être la chance du PS si ses députés sortants ont été à la hauteur de leur engagment !

Cet article a 3 commentaires

  1. Pomirol

    Tout cela n’est que le résultat des dix ans de combines minables des caciques du PS. Cela commence en 2007 lorsque Aubry et ses sbires ont préféré laisser passer Sarkozy plutôt que soutenir Ségolène. La revanche, ce fut Hollande plutôt qu’Aubry. L’escalade, ce fut les frondeurs plutôt qu’un débat suivi d’un soutien loyal. Le résultat aujourd’hui : le PS n’existe plus dans plusieurs région et se classe 5e avec à peine à 10% à l’élection présidentielle ! Le comble, c’est que Mélenchon + Hamon + la gauche qui va voter utile en votant Macron devait largement être en tête si elle n’avait pas joué contre l’intérêt de ses électeurs. On s’en souviendra !!!

  2. jacques

    Depuis le début de cette campagne (menant malheureusement à la défaite des idéaux républicains), on peut se poser justement la question: quelle majorité pour quelle politique? Le seul à mon sens ayant la possibilité de bénéficier d’une majorité au soir des législatives pourrait être (je ne le souhaite surtout pas) Fillon car tous les militants déboussolés iraient à Canossa, ou plutôt à la gamelle et comme les structures de leur parti existe encore… Pour tous les autres les ruptures et haines recuites n’accoucheront que d’une cohabitation et ne permettrons pas au futur locataire de l’Élysée de mettre en œuvre totalement leur programme. De plus les solutions proposées, soit-disant pour réintégrer le citoyen dans les choix ne sont nullement entièrement satisfaisantes:
    – scrutin majoritaire : avantage jusqu’à maintenant mais utile réellement seulement en cas de bipartisme affirmé (droite-gauche), désavantage une large part des électeurs ne sont plus représentés ce qui accentue la défiance et l’abstention (toujours aux bénéfices des candidats les plus radicaux.
    – proportionnelle intégrale : avantage tous les courants de pensée sont représentés mais ce n’est plus le groupe le plus important qui dirige mais les plus petits qui s’agrège en pesant de tout leur poids : ex: Israel avec les partis religieux, IVème république et les président de conseil à répétition.
    – référendum populaire: avantage consultation plus fréquente, mais défavorable à l’évolution de la société car favorable à tous les conservatismes et à l’immobilismeé (peine de mort, droits des femmes et minorités, droit de vote des immigrés: cf voir la Suisse)
    – création d’assemblée réunissant des citoyens : favorable si l’on y affecte des gens tirés au sort (mixité sociale et culturelle), défavorable dans ce cas car risque de manipulation et dans le cas ou la représentation est basée sur le volontariat car alors ce sont toujours les plus forts en gueule ou les plus vils qui se mettent en avant: ex : la plupart des partis politiques.
    Conclusion: nous sommes dans la merde mais c’est au citoyen quand même de choisir celui qui l’éclaboussera le moins.

  3. Puyo Martine

    Bonsoir,
    je lis avec intérêt votre Roue libre et vos grains de sel, ainsi que les commentaires de ceux qui vous suivent. Cette information est nécessaire par ces temps incertains, où les gens sont dans l’incertitude la plus complète. Petit à petit je me fais une opinion qui est sensée me faire faire le moins mauvais choix. du moins je l’espère.
    je continuerai à m’informer jusqu’aux derniers jours, et, peut être aurons nous une bonne surprise sur le résultat de ces élections précédées d’une campagne sordide, épouvantable, au ras des pâquerettes.
    Amicalement

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