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La transparence de la vie publique redonnera son lustre à la République

S’il est un homme pour lequel j’ai une admiration particulière c’est Jean-Louis Nadal. Aucun lien de parenté avec le fameux jouer de tennis mais un goût prononcé pour les coups droits directs ou les revers expédiés avec calme et puissance. Actuellement Président de la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique cet amoureux du Médoc a été antérieurement procureur général près la cour d’appel de Paris le 7 mars 2001 et promu procureur général près la Cour de cassation le 20 octobre 2004. Dès que sa liberté de parole le lui permis il a nettement marqué sa différence avec un Nicolas Sarkozy qui dit-on le haït particulièrement compte-tenu des enquêtes qu’il a pu diligenter sur des affaires aussi sensible que celle de Tapie et du crédit lyonnais. Il a été alors nommé par décret du Président de la République, le 19 décembre 2013 dans ce rôle de surveillant de l’éthique des élus. Depuis, il intervient régulièrement dans les médias pour vulgariser, auprès de l’opinion publique, le travail de l’institution qu’il préside et les règles relatives à la transparence de la vie publique.

Lors de l’affaire Fillon début 2017, il est immédiatement accusé par Bernard Debré, soutien de François Fillon et membre du Comité consultatif national d’éthique (CCNE), d’être impliqué dans le déclenchement de la campagne médiatique contre le vainqueur des primaires de droite. On lui doit la plus grande opération républicaine de moralisation de la vie politique mais comme dans toute action de ce genre il est vite passé du rôle de procureur à celui de… suspect inféodé à des courants de pensée hostiles à cette opération ! Bien évidemment s’attaquer à des pratiques douteuses ou coupables tolérées depuis des années inspirent davantage de haine que de reconnaissance populaire. Les Françaises et les Français ne savent même pas que le HATVP est un création du gouvernement socialiste à la demande de François Hollande en 2013 sur fond d’affaire Cahuzac. Elle vient de publier son rapport annuel d’activité dans le contexte pour le moins malsain de la campagne électorale présidentielle. Il est sans concession et mériterait d’être largement commenté médiatiquement.

Jean-Louis Nadal, insiste sur l’importance de promouvoir « une culture de l’intégrité publique » en France et d’accompagner les responsables publics vers « l’exemplarité ». Un enjeu qui prend tout son relief, estime l’ancien procureur général près la Cour de cassation, au moment où la campagne pour l’élection présidentielle est marquée par les affaires impliquant François Fillon et Marine Le Pen. Mais qui a peu de chance d’influer sur le vote de « supporteurs » hermétiques à toute vision morale de la vie publique. Ils ne l’approuvent que quand elle concerne le camp adverse ! L’impact médiatique de l’affaire Cahuzac a forcé le pays à s’emparer du souci de transparence. Tout le monde a hurlé haro sur l’ex-Ministre mais a vite oublié la même indignation quand son propre camp était touché ! Il existe certes un lourd sentiment de « tous pourris » mais il ne s’exprime que par l’anathème expédié tous azimuts !

Jean-Louis Nadal résume parfaitement la situation en déclarant au journal Le Monde : « C’est l’effet paradoxal de la transparence qui, parce qu’elle met en lumière des pratiques contestables sur le plan éthique, laisse à penser que la classe politique est plus corrompue que par le passé, alors qu’il n’en est rien. Il faut faire le pari d’un changement à long terme des comportements des responsables publics, sous l’effet conjugué du renforcement des règles et des sanctions. » C’est la triste réalité. Plus la YATVP est sévère avec les élus (ne faudrait-il pas l’étendre aux corps d’Etat et aux grandes associations?) et plus le climat est défavorable à la démocratie représentative. La république s’affaiblit au fur et à mesure que sortent les affaires avec une illustration dramatique du contexte quand on voit Fillon et ses amis, le clan Le Pen nier et proférer des mensonges honteux ou menace des institutions sur la base d’accusations sans fondement !

Les contrôles qui étaient déjà 10 000 en 2014 ont atteint 15 800 au cours de l’année écoulée. C’est dire l’effort qui est accompli ce qui explique le nombre de cas détectés. Douze dossiers ont été transmis à la justice en 2016, soit « moins de 1% du millier de déclarations contrôlées », pour « des faits graves portant sur des omissions ou des sous-évaluations » de patrimoine, relève Jean-Louis Nadal. En fait on arrive à % de cas mais c’est suffisant pour entretenir le mythe « d’élus s’en mettant plein les poches » ou «  dénués de toute intégrité ». Ce constat démontre que si l’on veut absolument parvenir à remonter la pente il est indispensable de détruire ce sentiment d’impunité qui a marqué durant des décennies la vie publique de haut niveau en France. Incontestablement il faudra bien surveiller l’après-présidentielle et les dossiers Fillon et Le Pen qui auront valeur d’exemples !

Cet article a 5 commentaires

  1. LAVIGNE Maria

    Respect pour J.L NADAL et je dirais, il était temps que l’on s’attaque à la corruption, aux vols de l’argent public, d’une façon ou d’une autre.
    Pour ma part, et pour toutes les élections, je ferai mon choix parmi les candidats qui auront signé la charte ANTICOR et cela est une priorité, ensuite pour le candidat qui porte mes valeurs.

  2. Bernadette

    Bonjour,

    Respects à M. Nadal, Jean Marie Darmian, Maria qui s’expriment pour punir les utilisateurs de l’ argent public.
    Francois Fillon à été instrumentamise pour faire de la propagande.
    Viticultrice j’ai moi aussi instrumentalise par lesemaine différents courants politiques.
    A cet effet je m’abstientrai de voter pour les presidentielles. Je sais comme l’avait souhaiter un député vert que je peux être passible d’une amende.
    Bien à vous

  3. Bernadette

    Respects à jean-Marie, Maria et M.Nadal

  4. J.J.

    Un constat « historique » : je sors d’une conférence à propos d’un camp utilisé avant, pendant et après la deuxième guerre mondiale pour « parquer » dans d’horribles conditions Républicains espagnols » puis « Tziganes (1938-1946).
    Cela m’a rappelé furieusement la situation actuelle des réfugiés et autres immigrés.
    Une conclusion, donc, on ne devrait pas parler de la droite, mais du Parti du Fric : il y a des malhonnêtes partout, mais force est de constater qu’un malhonnête classé à gauche a moins de chance de continuer ses coupables agissements qu’un venant de « l’autre côté ».
    Honneur et reconnaissance aux chasseurs de malfaiteurs en , talons hauts, col blanc et veste forestière.

    1. Reinaud Emilien

      Je réponds à J J Si vous avez bu,vous êtes excusable …si vous êtes normal(e),vous êtes carrément à côté de la plaque …des voleurs de gauche moins voleurs que des voleurs de droite !!!!!! Ils sont pareils ……tous confondus ……mais,je viens surtout vous parler de ces camps,comme celui de Rivesaltes,dans les Pyrénées Orientales,qui parquaient les réfugiées Espagnols qui fuyaient la dictature de Franco.Le contexte était celui de la guerre et non celui des immigrés et réfugiés actuels,qui fuient la guerre,chez eux,en laissant,pour défendre leur pays les enfants,les femmes et les vieux.Et pourquoi ne pas parler des camps de Harkis qui,eux,défendaient la France,question colonisation exclue, reçus comme des moins que rien et qui n’ont jamais reçus ,gouvernement de droite ou de gauche la moindre reconnaissance,à part quelques discours démagogiques,lors d’une réunion à la con … Vous les avez vu,ces camps , vous avez compté les associations humanitaires ??? personne,pour réconforter des Français,alors que maintenant,les âmes charitables sont légion …Revoyez votre histoire de France .Je vous salue bien .

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