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Qui peut encore croire dans la sincérité en politique ?

A quoi détecte-t-on la sincérité en politique ? Certains la voient dans les écrits ? D’autres la détectent dans les apparences ? Il en existe qui se contentent de la juger aux actes et ce sont les moins nombreux ! Il faut pourtant bien avouer que plus personne n’y croient et que la tendance est de se méfier de tout et surtout de tout le monde ! Dans absolument tous les domaines la suspicion ou l’accusation vient de suite à la pensée des gens et personne ne pouvant plus imaginer qu’une personne puisse sincèrement agir ou penser. Ce n’est que la résultante des comportements sociaux reposant en permanence sur l’approximation et la tromperie. La sincérité n’a plus aucun sens !

En démultipliant la valorisation des erreurs, des compromissions, des lâchetés, des fautes graves ou minimes, le système médiatique a inoculé le virus du refus par les masses de cette valeur ? Nous sommes dans un contexte où nous vivrions en effet dans la tromperie permanente. Ce qui dans le fond n’est pas très faux puisque la « croyance » quasi religieuse en une personne ou en une idée a remplacé le doute ou au minimum l’interrogation. L’influence de multiples formes d’intégrisme idéologique pèse sur le quotidien et l’appréciation que font le peuple du fonctionnement social quotidien. La société ne serait composée que de fausses infos, de complots, de mensonges, de fausses images, de faux sentiments, de fausses promesses et même si on va plus loin de faux engagements jamais tenus. Nous vivons dans le « fauthentique » permanent ! A qui peut-on faire confiance ? Personne à part ceux qui portent l’évangile d’un homme providentiel.

Les donneurs de leçons deviennent tellement nombreux et ont tellement d’aplomb qu’il arrive que ceux sincères qui les écoutent, doutent de leur propre droiture. Ils disent tout et son contraire. Ils font exactement l’opposé de ce qu’ils prônent. Ils adaptent la réalité à leurs intérêts. Mais eux son sincères… ils ne sont là où ils sont que par un chemin rectiligne, dégagé, empreint de cette pureté propre à la création originelle. En plus ils accusent avec une aisance stupéfiante les autres de manquement à la droiture qu’ils sont loin de s’appliquer à eux-mêmes. Et s’ils ont bénéficié d’un coup de pouce, d’une entourloupe, d’une certaine mansuétude pour arriver à ce statut de moralisateur (trice)s attitrés et véhéments ils s’arrangent pour en rendre responsable celui qui le leur a dispensé. La malhonnêteté est forcément en lui ! Il l’a fait dans… son intérêt. La tricherie est forcément son pain quotidien. Et ce serait ainsi à tous les étages : policiers, enseignants, juges, artisans, commerçants, médecins, militant(e)s, responsables associatifs, … et surtout élus de tous niveaux, sont des gens suspects dont il est bien vu de se méfier !

Le problème c’est que l’aveuglement partisan renforce cette préhension affolante de la réalité déformée. Lentement les extrêmes ont vite exploité ce climat malsain. Eux se prétendent au-dessus de tous soupçons et donc ils se permettent, à ce titre, de manquer avec arrogance et aplomb à tous les critères de l’engagement sincère. Ils assènent des grands principes. Sur les réseaux sociaux ils distillent de commentaires se voulant assassins ou redresseurs de torts. Ils agressent au nom de leur engagement révolutionnaire intransigeant. Pas de combines. Pas de renoncements. Jamais la moindre entorse aux principes. Dans le cénacle familial ou amical ils dénoncent avec le verbe haut les défaillances des moins que rien qui trahissent leurs idées généreuses… C’est ainsi il paraît qu’en revanche en ce qui les concerne ils sont irréprochables… Dehors les ambitieux pour avoir la place !

La nouvelle transhumance de Jean-Luc Mélenchon en est un brillant exemple. Ayant quasiment été propulsé à tous les mandats que comporte le panel français par le PS en 25 ans et jamais sur le même territoire, il ne cesse de proclamer la nécessité d’une autre vision de la politique. Brillant pourfendeur de l’Europe il a sollicité dans la circonscription Sud Ouest puis grand Sud Ouest les suffrages des élections européennes. Un parachutage que peu de monde dans son camp a remis en cause mais qu’il avait anticipé en effectuant une visite de reconnaissance sur Créon (2008) et en déjeunant chez moi… j’en ai les preuves !

Voici que maintenant, le pourfendeur de la V° République va chercher son bonheur à Marseille dans l’une des rares circonscriptions qui tournera au duel de gauche. Une ville qu’il ne connaît ni des « lèvres, ni des dents » comme disait Coluche mais dont selon ses proches il envisage la conquête aux prochaines municipales. Il ne cesse de dénoncer avec le soutien de ses partisans ce milieu politicien des arrangements entre amis, le non-respect du vote des militants de base, de la chasse aux indemnités, des parachutages ineptes…

Il a pourtant été successivement élu conseiller municipal de Massy en 1983, conseiller général de l’Essonne en 1985 et sénateur du même département en 1986. Il a été par ailleurs ministre délégué à l’Enseignement professionnel de 2000 à 2002, dans le gouvernement de cohabitation de Lionel Jospin. Sous les couleurs de la coalition du Front de gauche — dont le PG fait partie —, il est élu député européen avec des voix qu’ils a oubliées depuis quelques jours, dans la circonscription Sud-Ouest en 2009 et réélu en 2014. En 2010 il souhaite prendre la tête de la liste régionales en Languedoc-Roussillon. Il est allé sincèrement et courageusement faire campagne à Henin-Beaumont pour être député sans recueillir le nombre de suffrages pour rester au second tour face à marine Le Pen qui sera battue par un socialiste local !

Bref il résume sa pensée par un exemplaire : « « C’est ça mon lien avec la France, je l’aime avec passion parce que je suis de nulle part. Quand certains ont commencé à me casser les pieds avec le parachutage dans le Sud-Ouest aux élections européennes de 2009, je leur ai répondu que je suis partout chez moi » . Au moins ça a le mérite de la sincérité…

Cet article a 4 commentaires

  1. LAVIGNE Maria

    Là c’est JLM qui est mis en cause. Que dire cependant de tous les autres qui ont été parachutés et dans les Landes, nous en savons quelque chose ? D’ailleurs, parachutés ou non, nous ne les voyons qu’en campagne électorale où ils viennent serrer les mains et peu de temps avant une élection où, comme par hasard, ils trouvent bien des choses à inaugurer.
    Il est urgent de s’attaquer à la moralisation de la vie politique et changer des pratiques inconvenantes. Je doute que mes cheveux blancs me laissent espérer de connaître un vrai changement. Chacun devrait balayer devant sa porte mais aussi, exiger des candidats, tous les candidats d’être exemplaires et signer la charte ANTICOR, faute de quoi, aucune voix ne devrait se porter sur eux.

  2. faconjf

    Bonjour,
    André Malraux « aurait un jour demandé au général de Gaulle pourquoi celui-ci venait de Colombey en voiture, alors qu’il aurait été si simple de prendre l’hélicoptère ou l’avion ? »
    « Vous me voyez payer cet engin avec ma solde ? » avait répondu de Gaulle. « Mais vous ne manquez pas d’amis qui seraient heureux de vous aider » avait suggéré Malraux. Et de Gaulle de répondre avec vivacité : « Sachez, Malraux, que personne, vous m’entendez, personne, n’oserait faire une proposition de ce genre au général de Gaulle. »
    Ce temps est bien fini, voir l’ancien premier ministre faire la danse du ventre pour obtenir l’investiture de Macron, dissuade beaucoup d’électeurs de voter. Ces « politiques » qui courent manger la gamelle Macron, car leur métier est de faire de la politique, n’importe quelle politique, du moment qu’il y a un bulletin de salaire à la fin du mois et une voiture de fonction ! Les petits appétits de ceux qui font cuire leur petite soupe sur de petits feux disait De Gaulle…
    Que la méluche choisisse une circo dans laquelle il a toutes chances d’être élu, plutôt que d’affronter le F Haine Ravier relève du calcul politique et pas du panache. Quant à Mennucci qui le voit débarquer et concurrencer son dernier mandat on comprend sa colère. Mennucci l’élu a géométrie variable dont les propos changent pendant la campagne et l’après campagne « je voterai blanc au deuxième tour de la primaire (23/01/2017) puis soutien Hamon ( le 29/01) » ,  » Je félicite Hamon et j’appelle à voter Macron » après avoir critiqué Manuel Valls d’un cinglant : « Tu nous fais honte » pour son soutien à Macron.
    Mennucci l’ancien attaché parlementaire de Guérini a été aussi son directeur de campagne lors des élections municipales de 2008 avant que toutes les affaires Guérini ne fassent surface. Mennucci qui a écopé d’un rappel à la loi au sujet d’une affaire de prise illégale d’intérets…
    Le PCF et FI une histoire de gros sous, en fait le maintien en survie du PCF par le financement des partis politiques. En 2012 le deal c’était Méluche candidat à la présidentielle contre 80% des investitures aux législatives pour le PCF. Ce deal a permis au PCF d’engranger pratiquement 2 M d’€ de financement par l’état chaque année pendant cette législature. Aujourd’hui la Méluche remet en cause cet accord, ce qui met les finances du PCF sur le billot, il faut faire au moins 1% de votes dans 50 circos pour accéder au précieux financement. On comprend la colère des cadres du PCF qui préfèrent sacrifier l’union à perdre le pognon!!
    Qui peut encore croire dans la sincérité en politique ?
    Salutations républicaines

  3. Bernadette

    Chez les politiques il y a beaucoup de volte face à cause des mesures prises par le pouvoir élu. Moi même j’ai essayé de comprendre les chiffres du second tour presidentielles et suis tombée sur la conclusion qu’une partie des électeurs de l’extrême gauche ont voté pour Marine.
    Bien sincèrement

    1. Bernadette

      Les ouvriers ont toujours voté FN + les employés, c’est à dire la classe d’en bas.

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