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L’avenir citoyen passera par la culture ou ne sera pas

Intervention effectuée devant les artistes et les créateurs girondins ainsi que le structures engagées dans le cadre des débats publics sur l’emploi culturel (Plateforme de Coopération de l’Emploi culturel) sur le thème «Culture :  quels nouveaux modèles économiques pour demain ? »

(…) « La journée que vous venez de passer au Conseil départemental aura été, je l’espère, riche d’enseignements pour les uns et les autres. La diversité et la qualité des interventions et surtout votre présence massive à ces rencontres que je qualifierai de citoyennes et culturelles attestent que l’un des fondements essentiels de l’action publique réside dans ces indispensables mises en commun pour le confortement des valeurs républicaines que sont la liberté, l’égalité et la fraternité.

Il ne peut en effet exister de véritable liberté individuelle sans la possibilité pour chaque individu de créer, de faire vivre et de transmettre ce que ses mains ou son esprit peuvent apporter aux autres. Il ne saurait y avoir de véritable égalité sans la société dans toutes ses composantes offre l’accès libre à toutes les formes de culture. La fraternité est impossible à construire sans l’osmose, des sensations, des pratiques afin de développer la vraie citoyenneté reposant sur le partage.

Dans notre monde actuel du profit, du quantitatif, de l’utile, de l’efficacité nous méprisons trop souvent des paramètres essentiels comme la gratuité, la qualité, l’inutilité ou l’esthétique permettant que dans la république il n’y ait pas que des consommateurs manipulés, robotisés, stéréotypés par la superposition des pouvoirs politique, économique, médiatique. En aucune manière, il faut hurler avec les loups qui opposent une culture trop onéreuse voire dispendieuse, superflue, inaccessible avec les nécessités d’économies imposées par la crise financière. Elle doit se débarrasser des oripeaux de ses complexes vis à vis de ce monde réputé économe, rigoureux, matérialiste. Sans elle la société se fracture, se fragilise, s’obscurcit. Bien évidemment il y a bine trop de responsables qui l’oublient au nom d’une pseudo-rigueur appliquée aux secteurs justement les moins opérationnels pour le profit. En laissant se créer la précarité culturelle on accélère indirectement mais de manière durable la misère matérielle.

En tant que vice-président du conseil départemental en charge de la gestion des fond européens, je voudrais justement tenter de vous persuader que notre Europe marchande, financière, abstraite, lointaine permet tout de même à celles et ceux qui le veulent d’ouvrir des portes sur d’autres horizons que ceux du profit, des injonctions budgétaires et des règlement kafkaïens. L’initiative Place en constitue l’illustration et il faut vous réjouir que le conseil départemental de la Gironde à l’initiative de son président Jean-Luc Gleyze et sous la responsabilité d’Isabelle Dexpert et Denis Greslard-Nédélec se soit emparé d’une opportunité de conjuguer culture, insertion, économie dans le cadre du Fonds Social Européen. Et même si ce n’est pas très artistique de parler argent signalons que le montant de cette opération sur 3 ans s’élèvera à près de 700 000 € ! Un acte concret que peu de départements ont accepté de lancer. La coopération entre les élus, les services thématiques et celui des fonds européens a ouvert des perspective pour beaucoup d’entre vous acteurs d’une culture girondine vivante, productive et diversifiée en Gironde.

L’Europe est donc là. A vos cotés. Elle est là comme le précise le très imparfait traité de Masstricht pour « contribuer à l’épanouissement des cultures des Etats membres , dans le respect de leur diversité nationale, tout en mettant en évidence l’héritage culturel commun ». J’aurais personnellement préféré que l’on évite le pluriel (LES cultures) et que l’UE parle de « LA » culture capable de transgresser les frontières, les langues et surtout d’éviter que l’on confonde « la diversité -culturelle- nationale » avec un certain nationalisme rampant à travers ce qui serait le maintien d’une forme de culture figée dans le temps. La culture d’Etat m’a toujours effrayé. Il ne nous faut jamais oublier que la lutte pour l’exception culturelle seule parade contre un véritable raz-de-marée d’américanisation doit rester pour la famille de la culture un vrai combat. Le Traité Tafta a tenté de revenir sur ce principe et tentera à nouveau de tuer nos spécificités. Rappelez sans cesse que « l’exception culturelle » rapporte au moins autant qu’elle ne coûte vraiment à l’État. Si elle venait à disparaître ce serait un drame pour la création française dans tous les domaines. Cette journée s’inscrit dans cette ligne politique : tout faire pour que vous puissiez les uns et les autres vous insérer dans un projet culturel qui promeut la diversité et qui facilité « l’accès du citoyen  (pas nécessairement du consommateur) à ce qui constitue « le vrai facteur d’épanouissement des individus ». L’Europe n’est pas votre ennemie. Elle existe avec bien des défauts mais elle mérite que l’on s’y intéresse. Le service qui gère les fonds européens au département est là pour vous conseiller, vous aider, vous informer. Il existe des opportunités dont il faut avoir la volonté de se saisir (…)

J’espère que grâce aux ouvertures que vous aura fourni l’opération PLACE votre avenir sera créatif, incitatif, imaginatif, productif car plus que jamais la société a besoin de lumières qui donnent à voir, à penser, à réfléchir, tout simplement à vivre. Sans l’engagement de toutes les structures culturelles ici présentes qui se sont ouvertes à vous nous ne pourrions croire en ces lendemains colorés, sonores, esthétiques, captivants ou tendres dont nous avons tant besoin face à une pression réactionnaire de plus en plus prégnante. Merci à toutes et à tous de l’avoir compris et surtout d’avoir agi pour que l’espoir demeure. »

Cet article a 2 commentaires

  1. bernadette

    Bonsoir,

    Lorsque le vice président chargé des finances le dit c’est que c’est bien.

    Personnellement je suis favorable a l’insertion et la réinsertion par la culture

  2. bernadette

    Maintenant tout dépendra de la distribution de cette plate-forme et les publics choisis des lieux d’habitation.

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