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La situation inquiétante des personnes âgées dépendantes

Pas un jour sans que d’une manière ou indirecte ne me parvienne une sollicitation amicale pour aider à l’entrée dans établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) d’un proche en détresse. Celui du Hameau de la Peloue à Créon, classé à plusieurs reprises comme l’un des meilleurs en rapport qualité prix de France, a une liste de plus de 300 demandes en attente pour, heureusement pour celles et ceux qui y sont, une demi-douzaine de chambres libérées par an ! Actuellement les gens inscrits en 2014 pour la section Alzheimer sont appelés pour rejoindre, s’ils sont encore de ce monde, l’unité spécialisée de ce lieu de fin de vie. Lancé en 1996 l’EHPAD a été livré 11 ans plus tard afin de prendre la place d’une maison de retraite ayant été inaugurée exactement en 1967 ! Une mutation complète, une approche totalement différente avec un besoin médical largement plus élevé. Membre du conseil d’administration depuis bientôt 30 années j’ai constaté cette évolution de la dépendance qui transforme selon un mot gaullien célèbre la grande vieillesse en « naufrage ».
Quand on allait trouver la quiétude de la retraite et la joie de vivre collective on arrive désormais lorsqu’il est impossible de rester à son domicile. Le vrai problème réside pour la génération des octogénaires actuels dans le décalage complet existant entre le niveau de leur pension et le coût demandé pour un hébergement dans un EHPAD ! Il peut aller selon les cas de 1 à 4 voire à 5 ! Cette situation va lourdement peser sur l’accès réputé égalitaire des citoyens français au confort même très simple mais indispensable pour faire face aux inexorables dégradations de la santé.
L’allongement de la durée de la vie rend à la fois optimistes les générations qui arrivent mais doit également les inquiéter car il leur faudra assumer cette transition vers un système médico-social public moins onéreux risquant en plus de se raréfier. On évoque souvent le développement économique (création d’emplois, rentabilité des investissements, nécessité des assurances…) en parlant du 3° ou du 4° âge en oubliant qu’il aura des conséquences terribles en renforçant de manière dramatique les inégalités. La solidarité familiale est singulièrement malmenée par les nouveaux modes de vie, par la crise morale et matérielle, par les obligations en rapport avec le travail, par les « traversées du désert » du chômage. Elle s’étiole ! Les départements responsables via l’allocation Personnalisée à l’autonomie (APA) ou l’aide sociale s’essoufflent quand la démagogie ambiante sont au bout de leurs possibilités financières. On en arrive à serrer de manière irréaliste les budgets, à licencier du personnel, à augmenter dangereusement sa charge de travail des salariés qui restent enlevant toute humanité au soutien dont on besoin des résidents de plus en plus dépendant. La compétence, le dévouement, l’investissement ne suffisent plus et les exemples de fonctionnement aux limites de la maltraitance se multiplient !
Pour l’instant une commission parlementaire urgente a été invitée à trouver des solutions que… Bercy refusera au nom des contraintes budgétaires. Ce n’était même pas la peine d’ouvrir le dossier. Il existe une loi sur le vieillissement qui doit seulement être appliquée et bénéficier des moyens pour qu’elle corresponde aux volontés louables de celle qui l’avait préparée, Michèle Delaunay. Le reste ce n’est que de la poudre aux yeux ! L’EHPAD de Créon doit par exemple faire face à une diminution de son budget en 2017 correspondant à… 6 emplois qualifiés à temps plein ! Il en va de même partout : les déficits s’accumulent dans le public et la qualité du service s’effondre dans le service public alors que dans le privé où les tarifications sont libres il n’y a pas de véritables problèmes sauf celui de la rentabilité ! Le fossé se creuse à l’image de ce qu’il se passe dans la société.
La ponction CSG sur les pensions ou la baisse des dotations des départements qui abondent à ces équilibres indispensables entre membres d’une même génération ne vont certainement pas arranger la situation. Bien évidemment aucun de celles et de ceux qui sont bien portants n’imaginent un seul instant qu’un jour ils devront affronter ces réalités. Il faut peut-être rappeler qu’en France en 2016 environ un million de personne à la retraite, ou du moins en âge de l’être, vivaient avec moins de 1.000 euros par mois. Ajoutons qu’on évalue à plusieurs centaines de milliers le nombre des gens en attente d’une place abordable financièrement dans un établissement. Il y a cependant une bonne nouvelle scientifique : d’après des chercheurs éminents la limite de la vie humaine se situerait à 115 ans ce qui permet pour ceux qui atteindraient ce bel âge d’espérer recevoir une réponse favorable à une entrée dans un établissement leur permettant de finir aussi bien que possible leur vie !

Cet article a 13 commentaires

  1. J.J.

    Ah ! ces vieux, toujours à se plaindre, toujours jamais contents !
    D’ailleurs, notre président bien aimé a déclaré qu’il fallait que ces vieux privilégiés (maintenant inutiles à la société, car difficilement pressurables, à part la CSG et les attaques insidieuses sur leur épargne et leurs ressources ) se privent pour aider les plus jeunes qui sont moins nantis.
    Pourtant quand j’étais jeune, moi on ne m’a pas aidé spécialement.
    Il est vrai que nous n’étions pas à plaindre, on s’occupait de nous : logés, nourris, blanchis, le tout gratuitement, parfois jusqu’à trente mois.
    Les plus privilégiés recevaient même des armes et des munitions pour s’amuser à tirer sur tout ce qui bougeait, et le cas échéant se faire tirer dessus !
    Je comprends que notre bien aimé président regrette de ne pas avoir connu cette vie là, privé de service militaire (?) lui que l’on a vu entre autres pantomimes, remonter en « command car »les Champs Elysée, ce que « le Général » n’avait jamais fait.

  2. Alain .E

    je préférerais a choisir pouvoir mourir dignement ( suicide assisté) que d’ être traité comme du bétails dans une maison de retraite.
    on a pas choisis de venir au monde , si on pouvait décider du moment de partir , cela serait une grande avancée .
    Dans mon cas , je subis la double peine , puisque en plus de la gestion d’ un beau père sénile qui fait des bêtises , je dois financer les études et aides financières de mes enfants avec l’ aide et la bienveillance d’ un macron ( je ne lui mets pas de Majuscule , parce qu’il est Minuscule finalement ) qui va me taper la CSG sur ma pension.
    Cordialement.

  3. bernadette

    Ah quand une gestion au service de tous. Merci les finances publiques avec leur gestion à l’emporte pièce avec des fichiers gérés par une autre région avec le petit ordinateur.
    Oui je vais me déplacer au bout du pont de Fronsac pour donner un relevé d’identité bancaire afin de prélever l’augmentation de loyer demandé par la commune. Non mais maman ne mérite pas d’être poursuivie par les créances publiques pour 3 euros et des poussières. Pourquoi les services de l’État engagent une société civile pour cela. Pourquoi ces heureux fonctionnaires ne lui ont ils pas envoyer un formulaire de retrait sur son compte bancaire. Pauvre maman….

  4. Faconjf

    Bonjour,
    Les EHPAD un beau champ de mines qui s’ouvre devant nous et une situation que le champion de la pyramide de Ponzi va s’efforcer de nous cacher le plus longtemps possible. Le vieillissement démographique est la première mine 16 millions de + de 60 ans en 2015 soit 24.7% de la population , on passe à 17.4 en 2020 et 21.7 en 2040 soit 31% de la population prévue à cet horizon (70 millions selon les démographes). Même si on accepte, et rien ne le prouve, qu’à cette époque l’espérance de vie en bonne santé augmente et permette le recul de l’âge d’entrée en dépendance l’explosion des besoins semble inévitable. Le montant des investissements est colossal, aujourd’hui les promoteurs privés proposent aux investisseurs des achats d’une chambre entre 110 000 et 150 000€ ( pour 1 seule chambre!!!). Les arguments sont 9 millions clients potentiels + de 75 ans en 2020 , taux d’occupation en EHPAD 98% en 2016, bail tripartite ( ARS, gestionnaire, investisseur), fiscalité favorable statut Censi-Bouvard. Tout cela n’est qu’un rideau de fumée qui dissimule mal le coût astronomique du m² en EHPAD constituant une énorme bulle spéculative.
    Le coût du m² génère un prix de location pharamineux pour le gestionnaire et en bout de course pour le résident c’est encore une des nombreuses mines !
    La politique de mutualisation des ressources entre les retraités et les actifs ( CSG) conduit immanquablement à une paupérisation des retraités dits « aisés » ( + de 1200€ mensuels ) qui ne pourront plus avoir accès aux EHPAD. D’où une baisse du taux d’occupation entrainant une spirale prix/ taux d’occupation dernière mine faisant exploser la bulle spéculative ( taux d’occupation/rentabilité) .
    La bande à Macroff ( macron-madoff) ce sera mise à l’abri avant l’explosion des mines … Et qui finira dans le dénuement le plus complet ???
    Ok, ok je sors
    salutations républicaines

    1. bernadette

      Oui faconjf, nous savions tout cela.

      La difficulté rencontrée par les enfants des retraités âgées pauvres est une gestion comme des variables d’ajustement informatiques. Ces vieux ne sont pas des variables informatiques, il serait très très souhaitable de leur répondre autrement. Il devient urgent de revoir le contenu des missions des finances publiques parce que bientôt ces vieux pauvres que je respecte et que nous devons respecter des algorithmes en ligne horizontales. Ils vont devoir se gérer eux mêmes, déjà les automates téléphoniques ont fait leur rentrée dans la sphère de gestion publique : taper 1 pour les factures
      Taper 2 pour les lettres de relance
      Etc….
      Tout à disparu…., c’est très très grave parce que les fonctionnaires ne servent à rien
      Bonne fin de journée faconjf

      1. bernadette

        Il fallait lire : Ces vieux que nous devons respecter vont de venir des algorithmes en ligne horizontales.

  5. Faconjf

    J’ai oublié de mentionner ma source pour les curieux qui doutent https://www.ehpad.fr/investir-dans-une-chambre/
    le loyer payé à l’investisseur est proche de 6000 €/ an rentabilité ente 4.2 et 4.5 % … « à chaque minute naît un gogo » disait Phinéas T. Barnum

  6. Christian

    Surprise ce matin au moment de régler le montant de l’hébergement de mon père en EHPAD : 500 euros supplémentaires, soit 2800 € au lieu de 2500 / mensuels. Montant de ses revenus mensuels: 900€/mois. Pourquoi cette hausse ? Alzheimer sévère, vieillard fugueur, 93 ans : transfert dans l’unité pour malades difficiles. Mais voyons il y a déjà séjourné, et l’an dernier cela ne coûtait pas plus cher : il s’agit seulement de locaux fermés, sécurisés. Et le vieil homme n’irait pas loin vu ses difficultés à se déplacer avec son déambulateur ! C’est que la société privée qui gère cette maison de retraite vient de construire de nouveaux locaux, il faut en assurer la rentabilité. Et n’oublions pas que le département verse en plus sa quote part (A.P.A. de l’ordre de 400 euros/mois). Changer d’établissement ? Le dernier contacté, 2000/mois, ne peut pas : pas de locaux spécifiques pour les « Alzheimer ». Un EHPAD dépendant de l’hôpital public voisin, 1800 €/mois ? Pas de place. Et là on ne s’embarrasse pas : le comité médical refuse le dossier a priori (classement vertical vers la poubelle) cela évite les réclamations dans une file d’attente.
    Faconjf a tout à fait raison : c’est une usine à fric pour les « investisseurs ». Et une catastrophe sanitaire et sociale qui se prépare dans les 10-20 ans à venir, sachant en effet que la génération de l’après-guerre, celle du « baby-bom » des années 40, la mienne, la plus nombreuse nous explique-t-on depuis des années, va arriver octogénaire et au-delà, dans cette période. Combien de retraités, quelles familles pourront assumer de telles sommes ? Imaginez que les deux parents soient dans le même cas ! Des milliers de vieillards malades, paupérisés et abandonnés, mourront sous les ponts. Qui s’en soucie ? Vive la société Hollande-Macron-Gattaz !

  7. Christian

    Pardon pour l’erreur de frappe : il s’agit de 2800 au lieu de 2300 mensuels (et non 2500).

  8. Philippe LABANSAT

    Pour ma part, si j’en arrivait jusque là, l’option EHPAD est exclue. Ajoutons à cela mon niveau de revenus, pour me décider à prendre toutes les dispositions pour y échapper et le faire échapper à mes enfants…

    1. bernadette

      Bonjour Philippe,
      L’Ephad je rejette parce que je ne veux pas vivre dans un milieu fermé.
      Il y a des solutions, il faut les trouver.
      Il y a 20 ans j’avais discuté avec un directeur de maison de retraite qui me disait que les enfants placent les parents en Ephad pour s’en débarrasser.
      Comme tout est géré dans la persécution il est logique que nous devenons fous
      Bonne fin de journée et @+

  9. Puyo Martine

    Bonsoir à tous,
    Je n’ai rien à rajouter, vous avez tout dit et expliqué.
    Même en préparant notre futur proche, cela ne manque pas d’inquiéter.
    essayons de garder un peu d’espoir………..
    Bonne soirée

  10. LAVIGNE Maria

    A lire les commentaires ci-dessus, je constate qu’il n’y a rien de nouveau et j’enrage de voir nos anciens traités de la sorte alors que nous leur devons le respect. Ce qui va encore dégrader les choses c’est le prélèvement de 1.7 % de CSG chez les riches retraités, 1200 € pour une personne seule et 1800 pour un couple. Avec les revenus de nos enfants dont certains sont en grande difficulté eux-mêmes, la solidarité ne pourra pas s’exercer. Une seule solution, écouter ATTALI, le protecteur de Jupiter qui préconise une fin de vie qui ne fait pas partie des dix commandements. Dormez braves gens, JUPITER a décidé de baisser l’impôt sur la fortune, cela va relancer l’emploi, n’en doutons pas…

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