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Mon parti pris : éviter le marécage ambiant des partis

Ai-je des regrets d’avoir tiré un trait sur 40 ans ininterrompus d’engagement dans un parti politique ? Aucun. Vraiment aucun. Et le septuagénaire que je suis devenu regarde d’un œil d’entomologiste s’agiter partout des fourmis rouges, roses, vertes ou bleues tentant de reconstruire leur habitat quand d’autres s’ingénient à la détruire. Il serait totalement illusoire de penser que les colonnes en marche sont plus efficaces car elles ne pensent plus qu’à leur propre destin où entièrement dévouées à leur roi elles s’épuisent à tenter d’expliquer que tout ira pour le mieux si l’on change les règles de vie collective. Pour l’instant les idées restent dans les tiroirs d’où on a tiré les coutelas pour une sorte de vendetta mortifère. Les « partis » traditionnels n’existent quasiment plus sur de vastes territoires où les fameux militant(e)s indifférent(e)s se sont repliés sur le local abandonnant pour le moment toute envie de participation à une rénovation dans laquelle ils ne croient pas. Dans ce marécage il fait bon se retrouver sur la rive, les pieds au sec respirant à pleins poumons la liberté.
Existe-t-il d’ailleurs encore des structures politiques traditionnelles capables de survivre aux effets « triple lame » des primaires, de la présidentielle, des législatives ? Certain(e)s s’espèrent et se démènent en coulisses pour récupérer les restes de ces paquebots qui ont eu tous des périodes euphoriques. Les complots, les trahisons, les manigances diverses constituent le quotidien et dans l’ombre on affûte les poignards. Il vaut mieux par les temps qui courent avoir des yeux dans le dos ou alors regarder sur sa droite ou sur sa gauche. Rodent les revanchards battus mais incapables d’effectuer une analyse objective des raisons de leur échec. Le culte du « bouc-émissaire » n’a jamais eu autant d’adeptes ! Pour le moment il n’y a pas eu « d’assassinats » mais beaucoup d’entre eux sont programmés pour la fin de cette année ou le début de la prochaine.
Que personne ne se fasse d’illusion ce sera le cas sur absolument tout l’échiquier politique et personne n’est à l’abri. Sur les radeaux de La Méduse qui surnagent les survivants deviennent vite dangereux afin de tenter de survivre. Il est vrai que se profilent très vite des rivages pouvant accueillir les plus habiles : sénatoriales partielles dans une semaine, élections européennes et surtout les municipales qu’il faudra préparer dans un an ! Heureux de ne pas avoir à m’en préoccuper et d’avoir justement le privilège de m’en désintéresser totalement.
Il se murmure à paris que sous prétexte de relancer une dynamique électorale on irait vers une seule journée électorale regroupant en 2021 municipales, cantonales, régionales ! Les ajustements de durée des mandats en cours est liée à un vote favorable d’un Congrès exceptionnel qui diminuerait dans le même temps le nombre de sénateurs (- 30 %) lors d’une renouvellement général à l’automne 2021 et des députés ultérieurement. Ce « paquet » évite une succession de scrutins intermédiaires toujours défavorables au parti en place. Il va également conduire à renforcer partout les votes à la proportionnelle qui demeurent pour moi la négation de la valeur personnelle jugée par l’électorat mais qui peuvent redonner des pouvoirs aux partis dont celui du Président constitué de nouveaux ou de nouvelles venus. Les valeurs, les idées, les innovations n’auront pas leur place dans les années à venir : il faudra simplement attendre et tenir l’appareil. C’est le genre de situation que j’exècre mais dans le fond mon avis importe peu.
Après la terrible période des années 50 et 60 où justement les partis avaient perdu toute crédibilité comme c’est le cas actuellement il y a eu les décennies 70 et 80 les plus belles avec la mort progressive de certains, la montée d’autres et surtout l’émergence d’initiatives constructives. Il me semble que ce ne sont que des cycles similaires à celle de la vie. Je ne conserve que les périodes nationales des débats, des confrontations idéologiques, des illusions, des rêves car ce furent celles qui marquent un demi-siècle d’engagement social pour les autres, mêmes celles marquées par des défaites, elles ont été passionnantes puisque recentrées sur la gestion locale, la plus belle et la plus vraie.
Rien de semblable avec le micmac actuel où seule la communication fédère autour de personnalités des adeptes souvent agressifs et bloqués. Ce comportement commun allant de la droite vers la gauche me révulse car il est contraire à tout ce que j’ai espéré : les valeurs, les idées, les principes et ensuite les personnes qui peuvent les porter. Or c’est vraiment dépassé. Alors c’est décidé je vais respirer goulûment encore quelques moments privilégiés d’humanité, d’amitié, de tolérance, de partage pour trouver l’énergie indispensable afin de tenir encore quelques temps mon seul engagement en cours destiné au territoire sur lequel j’ai toujours aimé vivre…

Cet article a 3 commentaires

  1. bernadette

    Bonjour Jean Marie,

    Aucun idée sur la continuité politique au PS.
    En revanche la maison de services publils représentée par là Poste vient en aide aux démarches des clients.
    Savez vous si cette maison de services publics va assurer le service carte grise de la Préfecture ?

    Bien à vous

  2. Yvon BUGARET

    Cher Jean-Marie,
    Dans ton blog d’aujourd’hui, tout ce que tu écris nous rappelle bien des vérités vraiment indigestes. Vieux militant de Gauche, car mon premier engagement date de 1967 lorsque j’ai rejoins à la surprise de mon entourage proche, le CERES animé par Jean-Pierre Chevènement, aile gauche du PS et proche du PSU. J’ai vécu 1968 avec un fort engagement syndical que je n’ai jamais abandonné, puisque je cotise encore par solidarité en tant que retraité.
    Comme tu le dis si bien, le micmac actuel a de quoi faire peur. C’est devenu le chacun pour soi. Mais où va-t-on ? On peut être très inquiet pour l’avenir de notre République qui a pourtant été un modèle de société.
    Un grand merci Jean-Marie

  3. Jean-Jacques Lalanne

    Je suis entièrement d’ accord avec toi sur la disparition en politique des idées,des valeurs et des principes (bien que je n’aime pas beaucoup ce mot) qui pouvaient être considérés communs à des partis de gauche souvent différents sur bien des points. Certains sont même allés se baigner dans le paternalisme et la charité, valeurs de droite s’ il en est. Je crois voir les dames patronesses dans les films américains. Le cauchemar! D’ autres, cyniques préfèrent économiste à humaniste. Ils appellent ça du réalisme. Et bien, moi, je préfère rêver… Quand au micmac, ses objectifs ont changé mais il existe depuis longtemps. Représentant du personnel des salariés d’ un syndicat intercommunal c’ avec beaucoup de dépit que j’ ai pu voir des élus de gauche s’ embourber dans des procès en sorcellerie pour savoir si untel était fabiusien ou rocardien ou autre pour le tacler, d’ autres ou les mêmes souhaiter que leur parti perde les élections parce que la conjoncture étant mauvaise ils porteraient le chapeau et devraient attendre au moins 10 ans pour être réélus, d’ autres me demandant de « calmer » un collègue syndicaliste,d’ autres encore, PS, faisant mettre au tribunal correctionnel ou faisant virer de leurs emplois d’autres membres du PS. Il n’y avait pas besoin de la droite pour se faire massacrer ou risquer de ne pas être réélu… On n’ est jamais aussi bien servi que par soi-même prétend-on. Dans ce cas, c’ est sûr. Qu’ est-ce que la droite a pu se marrer. Moi ce qui m’ a fait moins rire c’ quand mon homonyme, Lalanne, ancien secrétaire du SNI, m’ a signalé que l’ on a voulu me faire porter le chapeau sur certains cas. ABSURDE. Par contre je comprends que certain(e)s étaient dans leurs petits souliers en me voyant lors de la remise de ta légion d’ honneur. Question faux-culs j’ ai vu des athlètes de haut niveau. Certains pour me discréditer m’ont même fait passer pour quelqu’un de droite. Pour éviter d’ être démasqués, je suppose. Micmac pour des raisons politiques étroites, micmac pour l’ égo, micmac pour le fric… Pas nouveau mais devenu la Règle ça c’ est sûr. Continue à lutter quand même et dis toi que moins de mandats ou pas de mandat n’a pas que des défauts. Ton interlocuteur ne verra pas nécessairement en toi « Monsieur le ceci, Monsieur le cela ». Il pourra te parler plus sincèrement si tu vois ce que je veux dire. Continue!

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