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La confiance envers les pouvoirs nationaux n’existe plus

Je suis de celles et ceux rares qui pensent que la France a toujours un temps de retard sur bien des modifications politiques qui se produisent dans le monde et même plus près d’elle en Europe. La montée du populisme s’accroît chaque jour davantage dans les scrutins nationaux mais nous continuons collectivement à considérer que la défaite du FN aux élections présidentielles et législatives a éradiqué les maux français qu’il portait. Une grave erreur. Les racines sont profondes et continuent à alimenter ce chiendent de la démocratie étouffant peu à peu les meilleures « plantes ». Une mutation souterraine est pourtant en cours ! L’indifférence, la résignation, la démobilisation rendent en effet la situation encore plus grave puisque désormais les valeurs républicaines sont prise en étau entre un libéralisme dévastateur et une démagogie en reconstruction.
Visiblement le fameux processus des éléments de langage appliqué à tous les gouvernants en marche est supposé lutter contre ces phénomènes. Il repose sur un seul mot « confiance » décliné dans tous les discours et par tous les responsables au pouvoir. Il faut une « école de la confiance », une « économie de la confiance », une « écologie de la confiance », une « confiance dans la sécurité », des « territoires de confiance », des « pactes de confiance…Bref il faut faire « confiance » pour oublier tous ce qui a pu se passer antérieurement ou qui risque de se produire bientôt ! En fait le drame c’est que jamais la « confiance » dans le système démocratique centralisé hérité des années glorieuses du XVIII° siècle français n’existe plus ou est réduite au minimum. La restaurer relève du défi illusoire. Dans tous les pays ce sont au contraire les signes de défiance qui se multiplient… à l’égard des pouvoirs en place. Ils arriveront en France mais pas sous la forme attendue. L’éclatement des pays constitue désormais la nouvelle menace démocratique.Pas un seul membre de l’Union européenne n’est épargné par la donne politique montante des demandes d’autonomie de parties de son territoire. Cette mutation du nationalisme vers le provincialisme risque bel et bien de faire exploser le cadre institutionnel. Les demandes d’émancipation vont de l’indépendance à l’autonomie mais on ne sait pas comment les arrêter. En fait seules régions « riches » rompent partout le pacte démocratique de solidarité nationale!
Ainsi les Ecossais menacent depuis le Brexit de prendre le large dans un Royaume désuni. La semaine dernière Nicola Sturgeon Premier Ministre a annoncé clairement : “Nous revendiquerons toujours l’indépendance”,, lors de son allocution de clôture du congrès du Scottish National Party (SNP) à Glasgow. Le lendemain, cette phrase fait la une de The National. Le journal pro-indépendance relaye aussi les propos d’Angus Robertson, chef adjoint du parti, selon lesquels “il y aura certainement un nouveau référendum sur l’indépendance écossaise”, sans préciser la date. En 2014, un premier référendum s’est soldé par un échec pour le SNP, 55 % des votants s’étant prononcés contre une rupture avec le Royaume-Uni. On va recommencer dans les prochains mois !
Personne ne peut ignorer que les Catalans ont plongé l’Espagne dans le doute. Le seul fait de réclamer leur « indépendance » a ravivé dans cette province de vieux souvenirs du franquisme posant sa main de fer sur la totalité du pays. Nul ne sait vraiment comment un pays réputé démocratique et évolué va parvenir à étouffer un mouvement qui prend chaque jour davantage d’ampleur dans le contexte d’un pouvoir central intransigeant. Il reviendra, ce vendredi 27 octobre, au Sénat espagnol d’entériner la décision du chef du gouvernement, le conservateur Mariano Rajoy, qui est pleinement appuyé dans cette affaire par les socialistes du PSOE et par les centristes de Ciudadanos… Un affrontement se profile avec un vrai danger de rébellion avec tous les excès que cela comporte. Personne n’ose vraiment se mêler de ce conflit de peur de donner des signes néfastes à sa propre opinion politique. On se réfugie diplomatiquement derrière la libre gestion par les peuples de leur destin… mais en l’appliquant à géométrie variable. Il faut pourtant se poser la question de savoir à qui profite vraiment en Espagne le défi catalan et qui a commis l’erreur fatale de ne pas laisser s’organiser une véritable consultation dans des conditions démocratiques acceptables.
L’Italie n’est pas en reste : le parti de la Ligue du Nord vient en effet de connaître un véritable triomphe en obtenant un soutien plébiscitaire à sa proposition d’autonomie de la Vénétie et de la Lombardie. Le référendum organisé a été plus paisible que celui de Catalogne car il s’inscrit délibérément dans le cadre constitutionnel mais il a pourtant les mêmes principes de base. Il a été en effet organisé par le pouvoir « provincial ». Ce scrutin n’ayant qu’une « valeur consultative » a été organisé à l’initiative des présidents de la Lombardie, Roberto Maroni, et de la Vénétie, Luca Zaia. Tous deux sont membres de la Ligue du Nord, un parti d’extrême droite. Selon les chiffres définitifs les électeurs ont voté à 95% en faveur du oui en Lombardie et à 98% en Vénétie. La participation est estimée à respectivement quelque 40% et 57%, assez pour peser face à Rome. On exulte à l’extrême-droite ! Qu’en sera-t-il bientôt en Belgique avec les revendications flamandes ? Que peut-il se produire dans certains pays de l’Est  traversés par des soubresauts « nationalistes » complexes ? La taille des régions françaises ne risque-t-elle pas d’éveiller des appétits ?
Incapables de bâtir une Europe des peuples les dirigeants réactionnaires qui saignent ces derniers à blanc au profit d’un monde économique tout-puissant regardent sans sourciller monter cette vague de destruction des nations qu’ils représentent.

Cet article a 12 commentaires

  1. J.J.

    «  »….nous continuons collectivement à considérer que la défaite du FN aux élections présidentielles et législatives a éradiqué les maux français qu’il portait.
    Une grave erreur. «  »

    C’est vrai. On recommence à agiter le chiffon rouge du lepénisme en lui donnant, pour faire diversion et dénigrer la F I, une audience artificielle, et en usant à son égard d’une complaisance qu’il ne mérite pas.
    L’arnaque a déjà fonctionné plusieurs fois. On s’est déplacé parfois, non pour voter POUR, mais CONTRE.
    Pour certains politiques, c’est devenu une manœuvre électorale banale, pensant que l’extrême ultra droite n’a aucune chance.

    Jeu périlleux ! Comme Martin qui s’amusait à crier « au loup »et qui dérangeait inutilement ses voisins ; le jour où le loup l’a attaqué, personne ne s’est déplacé.

    1. bernadette

      Sauf que c’est le peuple lui même qui a demandé ce référendum qui est jugé illégal par les autorités espagnols qui sont soutenues par notre président de la République française. L’histoire nous dit que les Pyrénées Orientales ont été créées à l’effigie de la Catalogne qui aujourd’hui fait la richesse de l’Espagne. Affaire à suivre……

      1. bernadette

        Mon commentaire ci dessus est issu de la presse médiatique mise en ligne.

  2. JJ Lalanne

    On a réussi à chasser la Russie de l’ Ukraine en installant un gouvernement de gangsters appuyé par des élus truands pour le bonheur de nos affairistes ( Jacques Attali) et on serait content de voir l’ Espagne se casser la figure pour signer aussitôt des contrats en se foutant pas mal des catalans. Gouvernement de faux-culs qui ne soutient pas officiellement la Catalogne par peur de la contagion mais dont les médias le font ouvertement. La Russie doit se régaler de ce merdier et ne doit pas être loin. C’ est de bonne guerre. En Espagne où la presse ne marche pas en crabe, on voit la guardia civile à l’ affût du gouvernement espagnol présentant une tapette à souris où le fromage est remplacé par le drapeau catalan. Les mouvements de blindés que j’ ai vu avec des chars équipés pour certains de lames de bulldozers permettent de comprendre les hésitations des partisans de l’autonomie. J’ ai pris des photos qui ne laissent aucun doute. Les minorités agissantes qui ont conduit à cette situation peuvent dès maintenant se demander pour qui elles ont roulé. Pour ce qui est de parler de comportement franquiste, arrêtez, deux membres de ma famille sont réfugiés de 36 après avoir eu une part active, pas pour fuir avant et j’ étais assez souvent en Espagne sous Franco pour faire la différence. Rien à voir. Trop long à détailler mais par contre si la guardia civile reprenait le pouvoir, ce dont elle doit rêver, là oui, on pourrait revoir ce que c’ est. Même si ça ne me plait pas ils ont les compétences et les moyens pour un coup d’ état. Les structures routières espagnoles sont parfaitement adaptées à un régime dictatorial. Pas comme chez nous, peu de petites routes et de grands axes qui permettent de quadriller le pays. Seraient même capables de donner l’ indépendance aux basques pour mieux s’ occuper du reste.

    1. J.J.

      @J J Lalanne A propos de l’Ukraine, ce qui est inquiétant, c’est de voir comment les russes rapprochent de plus en plus leurs frontières des bases et des rassemblements de troupes armées onusiennes……
      De même que la Corée du Nord, sans doute en forme de provocation ou de taquinerie, s’amuse à venir se déplacer sous le trajet des bombardiers étasuniens.
      Quant à la Crimée, dont les habitants seraient russes à plus de 90 %, selon la presse qui se dit officielle, elle a été sauvagement annexée après un référendum qui approuvait ce rattachement.
      Evidemment, ce n’est pas en Europe et encore moins en France, que l’on ferait fi des résultats d’un référendum, comme par exemple celui organisé pour ou contre l’adoption de la constitution européenne.

      Quant à la Catalogne…………je préfère ne pas en parler.

  3. Alain E

    Quelle vaste connerie que ces velléités indépendantistes ,qu’ elles soient Catalanes, Basques, Bretonnes , ou Corses , ça ne respire pas l’ intelligence tout ça.
    Je me rappelle d’ un Corse revendiquant fièrement son identité et la beauté de son île , m’ expliquant qu’ il ne pourrait vivre ailleurs , ni aller voire ailleurs , à mon avis cela limite l’ ouverture d’ esprit que de ne pas voyager et se confronter à d’ autres cultures.
    On devrait tous se réclamer de cro magnon et de la planète terre.
    hashtag // je suis cro magnon et terrien plutôt que je suis Catalan et t’ es rien.
    Cordialement.

  4. JJ Lalanne

    Si j’ écris Jacques Attali, ç’ est pour dire que ce sont des idées exprimées par lui pas pour le classer dans les affairistes!

  5. JJ Lalanne

    Moi aussi Alain je suis #terrien et ce n’ est pas moi qui a tracé des frontières. Je ne comprends pas la camif qui base sa pub sur le fabriqué français. Est-ce que je dois laisser crever mon voisin de l’ Aragon qui a une culture et un mode alimentaire proche du mien pour acheter à quelqu’un qui n’a rien de commun sous prétexte qu » il est français? Que la camif veuille bien laisser ces idées au front national. Inutile de les critiquer pour à côté les alimenter! Quand aux indépendantistes actuellement, je suis bien d’ accord pour me poser la question à chaque fois de savoir à qui ça profite. Je ne doute pas que certains soient sincères mais dans le cas de la Catalogne je suis écœuré de voir la manip. Ce n’ est pas à un vieux 68art qu’ il faut essayer de la faire. On a longuement pratiqué et pour un enseignant encore plus. La manip fait partie du métier. Dans ce dernier cas pour le »bien ». Enfin je crois. Bonsoir à tous!

    1. J.J.

      Attention !
      La Camif actuelle a usurpé ce titre : ce n’est plus, depuis que nous nous en sommes fait déposséder par une entreprise capitaliste, la Coopérative d’Achat de la Mutuelle des Instituteurs de France.
      Si légalement cette société a le droit de porter ce titre, puisqu’elle l’a acheté, moralement elle ne devrait pas en avoir l’usage, que l’on pourrait assimiler à un abus de confiance.
      Je refuse, contrairement aux couleuvres que veulent nous faire avaler certains « animateurs » de la MAIF, si j’ai bien compris, tout contact avec cette organisation.

      1. JJ Lalanne

        Merci de la mise au point. La chose me rassure. Entièrement d’ accord avec toi.

  6. Alain E

    Finalement en disant que je suis cro magnon et terrien , je me mets au même niveau que les Catalans , Basques , Corses etc….
    Alors ,je rectifie , je suis une particule élémentaire qui fait partie de l’ univers.
    ça ouvre plus d’ espace à mon gout.
    Les frontières sont surtout dans les tètes et les esprits ….

    1. JJ Lalanne

      Hé hé! Mais pour les frontières,vivant au milieu et ami d’immigrés je t’ assure que si pour nous on peut dire que les frontières sont dans les têtes, pour eux les frontières créent des situations dramatiques telle celle d’ une amie atteinte du cancer qui s’ est vu refuser la simple visite de sa mère et de sa fille avec la complicité ignoble de gens du PS girondin que je ne nommerai pas. Elle s’ est retrouvée avec de fausses promesses hors délai pour faire appel. Et il y a même pire dans ce cas mais ça reste la face cachée de certaines personnes

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