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La croissance tant attendue serait de retour…

La croissance est arrivée au cours de l’année 2017. Il reste peut-être à rappeler que ce phénomène n’a aucun caractère spontané mais qu’il est l’accélération d’une courbe plutôt en pente lente depuis déjà quelques mois. D’ailleurs les gourous de la Banque de France se réjouissent en publiant des prévisions enfin optimistes estimant notamment que le commerce extérieur ne devrait plus ralentir les progrès économiques. Bien évidemment ils n’excluent pas que notre pays progresse encore plus si les réformes actuelles du gouvernement permettent d’augmenter son potentiel de croissance à l’horizon 2019. Ils voient ainsi la croissance atteindre 1,8% cette année puis quasiment se stabiliser en s’affichant à 1,7% en 2018 et 1,8% en 2019. C’est la bonne nouvelle. Une sorte de cadeau du Père Noël pour le gouvernement puisque dans ses précédentes prévisions de juin dernier, elle tablait sur une hausse du produit intérieur brut (PIB) limitée à 1,4% cette année, puis 1,6% en 2018 comme en 2019. En fait tout va se jouer sur le rebond des exportations à la faveur de la hausse soutenue de la demande étrangère puisque ailleurs le pouvoir d’achat et les investissements sont repartis depuis pas mal de temps !
Le moral des ménages sur l’avenir en France étant dans les chaussettes la BDF table sur la volonté des entrepreneurs qui devraient à nouveau investir. Quant aux collectivités territoriales on en parle même pas alors qu’elles peuvent, si on les lâche un peu, contribuer efficacement à cette relance. Or il semble qu’il y ait eu une prise de conscience du gouvernement qui a abandonné hier, dans les faits l’étau de sa règle d’or sur les évolutions budgétaires et le désendettement forcé des régions, des départements, des plus grandes villes ou intercommunalités. Ce n’est pas certain que ce pas en arrière ne soit pas simplement dû au simple constat de son impossibilité réelle de la mise en œuvre d’un taux plafond des dépenses de fonctionnement et à une réduction du volume de la dette sans léser l’emploi et surtout l’économie. Il va falloir l’habiller car il va singulièrement mécontenter Bruxelles et plus encore la Banque de France ! En effet pour cette dernière, l’économie française pourrait toutefois progresser à un rythme supérieur à ces dernières prévisions si les réformes mises en œuvre pour le gouvernement « se traduisent par un accroissement de la croissance potentielle » à l’horizon 2019.
Le gouverneur tout puissant en rajoute une couche sur la réforme sur le Code du Travail qui « va dans le bon sens » et il insiste sur la nécessité de mener à bien celle de la formation professionnelle et de l’apprentissage. Des sujets sur lesquels il possède évidemment une vraie analyse humaine et sociale. Gageons qu’il a sablé le champagne quand les emplois aidés ont été brutalement abandonnés… Pour ce prévisionniste il est aussi impératif de continuer à tailler dans les dépenses publiques car pour lui le déficit public atteindra 2,9% du PIB en 2017 et 2018 juste sous les 3 % imposés par la commission européenne ! On va jouer finement d’ailleurs avec des gels de crédits et des ajustements budgétaires de dernière minute permettant de décaler dans le temps des dépenses indispensables. La sentence est tombée de la bouche du patron des banques : la rupture initiée par le gouvernement « n’est pas encore suffisante » !
Il faudra encore accentuer le transfert de services relevant de l’État vers les collectivités et supprimer des mesures de solidarité républicaine pour les transférer vers des solutions privées inaccessibles au plus faibles. On parle de renforcer l’assurance individuelle pour la dépendance. On évoque un changement notable dans la prise en charge du handicap. Il est prévu de réduire un certain nombre d’allocations actuelles comme ça été le cas pour l’APL. Comme dans le même temps on apprend que dans le monde et donc en France les inégalités se creusent à vive allure il faut convenir en toute objectivité que cette croissance profitera à un pourcentage très faible de la population. En Europe de l’Ouest, 10 % de la population possède 37% mais cet indicateur d’inégalités a bien moins progressé en Europe (+5 points depuis 1980) que dans le reste du monde. Quand on prend le rapport entre 1 % du plus haut de l’échelle la part de revenu est passée de 10 à 12 % seulement en Europe de l’ouest ! Il est à peu près certain que la croissance ne contribuera pas à la réduction de ces écarts mais le banquier des banquiers n’entre pas dans ces détails !

Cet article a 5 commentaires

  1. bernadette

    Dans ce billet, au vu de la couleur il est question de croissance verte ou de capitalisme vert. Pourquoi ?

  2. JJ Lalanne

    Sûr que la Banque de France ne fait pas dans le social comme ses semblables des CCI. Un responsable de centre de formation d’apprentis dépendant de la CCI me rétorquait même une fois qu’il n’ était pas là pour faire de l’ éducation mais de la gestion rajoutant que ça ne voulait pas dire qu’ il était indifférent aux formations. Au moins, il assumait… On parle de mondialisation, d’ Europe, mais on se réfère toujours à la notion étroite de PIB. Tant pis si nos voisins crève pourvu que notre cagnotte se porte bien et au fond tant mieux s’ ils ont des difficultés, ils seront des clients fidèles. Ce n’ est pas comme ça qu’ on s’ en sortira. Et de plus en plus,la Chine rigolera.

  3. Philippe LABANSAT

    On arrive au bout des ressources pour les matières premières, métaux, sable pour la construction, les bois d’oeuvre, le pétrole et les énergies fossiles, l’uranium, l’eau potable, les terres cultivables, les poissons, etc.
    Mais on a de la croissance : croissance de la rente, bien sûr, mais aussi croissance des inégalités, croissance des températures, croissance du niveau des océans, croissance de la pollution, etc.
    Pas de doute on est sur la bonne voie, la disparition du genre humain qui réglera tous les problèmes…

    1. bernadette

      Oui peut être mais je peux dire que les politiques vertes ont participé à la casse comme certains syndicats patronaux et de salariés. En mettant des nouvelles technologies additionnées de hausses de températures etc…, il est arrivé que tout s’est rompu, managment oblige où l’animation d’équipe a été un spectacle de la performance.
      J’ai cru lire que la croissance américaine était de 2,8 alors que la France est à 0,5.
      Bien cordialement Philippe

      1. bernadette

        J’oubliais de dire que la hiérarchie des normes est supportée par les petits agriculteurs, viticulteurs, qu’est ce qu’ils payent…….
        Qu’est ce qu’ils nous emmerdent les antis avec leur glifosat….Le but est de faire augmenter le produit.

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