You are currently viewing Le lien social n’existe que si on ne cesse de le tisser

Le lien social n’existe que si on ne cesse de le tisser

Le fameux « lien social » invisible mais tellement précieux dans un système démocratique serait mis à mal par les principes de la société du profit… Tout le monde se lamente sur sa dissolution dans une culture égoïste reposant sur le nouveau triptyque républicain « maison, gazon, télévision ». La catastrophe menace et donc la République qui repose sur la fraternité dans les échanges, la liberté d’accès aux domaines essentiels de la vie collective, l’égalité essentielle dans un monde de la fracture liée aux ressources financières serait en péril.
Comme le veut un principe bien français on multiplie les études sur le sujet mais seuls les bénévoles conscients se retroussent les manches pour tenter d’éviter le désastre. Le lien social existe encore pour peu que l’on veuille partager dans ce monde du repli sur soi réputé sécurisant. Il suffit qu’au lieu de constater, on soit convaincu qu’il est indispensable de revêtir avec ses moyens, ses intérêts, ses choix philosophiques d’être un… tisserand ! Vous savez celui qui confectionne des tissus sociaux différents mais tous similaires dans leurs objectifs : éviter aux individus de mourir de froid par pur égoïsme.
Les centres sociaux installés dans les quartiers ou plus rarement sur des territoires ruraux grâce à la conjugaison des efforts des villes et des bénévoles constituent un irremplaçable réseau de fabrication de ces fils d’intérêt collectif qui relient entre eux les femmes et les hommes de bonne volonté. Incontestablement ce sont devenus les clés de voûte de la citoyenneté simple mais précieuse dans un contexte où tout est fait pour fragmenter la société et la mettre dans les mains d’une privatisation outrancière. Le salut résiderait dans le mérite personnel et surtout sur l’accumulation d’une puissance financière salvatrice face à toutes les situations. Or dès que l’on sait offrir une opportunité de rencontre il est évident que le déclic peut se produire à condition que l’on accepte les gens tels qu’ils sont.
La vraie recette consiste à ne proposer mais jamais imposer, diversifier sans jamais parcelliser, porter des valeurs sans jamais les brandir, respecter sans jamais dénigrer. Les vrais centres sociaux sont ceux qui impliquent chacun dans un rôle à sa mesure et qui ne se contente pas de distribuer savoirs, pouvoirs ou avoirs. Ils rassemblent grâce à la variété de leurs propositions qui leur donne les spécificités de l’auberge espagnole des citoyennetés où l’on apporte ce que l’on peut et on ne prend que ce que l’on veut !
Depuis 40 ans cette année je n’ai cessé personnellement de militer pour ce que j’appelle dans mon langage politique simpliste « l’autogestion Associative citoyenne ». Des milliers (j’assume l’estimation) de personnes de la commune ou du territoire se sont impliquées au fil des ans dans la vie locale avec majoritairement le seul objectif de donner aux autres, avec le soutien de professionnels de plus en plus nombreux, les réponses aux besoins dans tous les domaines de la vie sociale. Il appartient aux élus d’accompagner avec conviction et abnégation cette gestion qui d’une certaine manière leur échappe. Pas facile quand certain(e)s croient qu’ils ont été choisis pour diriger, gérer, agir mais pas pour accompagner des choix effectués par d’autres. En fait le lien social existe encore mais il est réparti sur des centres d’intérêt différents et donc il faut cumuler toutes les initiatives quotidiennes des uns et des autres pour en apprécier l’existence. Or nous vivons dans des « espaces d’intérêt » différents, étrangers l’un à l’autre ou parfois rivaux ou concurrents.
A Créon puis sur le territoire du Créonnais a été retenue, au fil des mandats, par une poignée d’élu(e)s convaincus, l’option du tout associatif. Il fallait au sommet de cet réseau (3 millions d’euros de budget annuel et plus de 150 emplois) une structure fédératrice et régénératrice d’un état d’esprit participatif. Le centre socio-culturel de « la Cabane à Projets » a donc été créé pour jouer ce rôle qu’il remplit parfaitement offrant toutes les facettes de la solidarité humaine et territoriale. Soutenu par la Communauté des Communes, la Caisse d’Allocations familiales et le Conseil départemental il fédère des énergies et met en œuvre des initiatives portées par les citoyen(ne)s, ne se contentant pas d’être un lieu d’information.
Cette parfaite illustration de cette volonté de rassembler autour d’un partage réel des moyens dont on dispose, sans retenue, sans arrières-pensées et surtout sans gêne ou sans honte, se retrouve dans la soirée de fin d’année. Le « réveillon solidaire » dont le support matériel et technique est assuré par les collectivités (centre social et commune d’accueil) unit plusieurs centaines de personnes extrêmement différentes pour un authentique moment de partage. Quelques responsables associatifs fidèles, une poignée réduite d’élus, près de 200 personnes attablées autour des mets préparés par les uns et les autres, un spectacle offert par une école de danse et à l’arrivée que du bonheur pour celles et ceux qui ont cru il y a maintenant presque 20 ans dans une Cabane où naîtraient des projets citoyens. Un beau cadeau de fin d’année sous le sapin des mes utopies !

Cet article a 19 commentaires

  1. J.J.

    « une Cabane où naîtraient des projets citoyens. »
    ce n’est pas une crèche ?

    Oui, mais dans quel monde vivons nous ?
    Quand on prend conscience qu’une élue de la Nation, « issue de la société civile » est obligée de crier misère parce que ses ressources ne sont plus que de 5000 € par mois, et qu’elle est contrainte de consommer des pâtes (elle devrait en demander aux députés de la France Insoumise, ils en avaient apporté à l’Assemblée) !
    Quant on prend conscience du fait que le mari d’une élue de la nation, « issue de la société civile », ne peut se payer la « tuture » de luxe de ses rêves, de crainte que de mauvaises langues, des envieux, des partageux et des médisants glosent sur cet étalage de richesse…..Quelle pitié !

    Jean Marie, je te souhaite un heureux Solstice !

  2. pc

    Dans ma commune, repas du téléthon en 2009: 90 personnes, en 2017: 35 personnes dont 25 organisateurs et leur famille.
    Par contre dons nets en 2009: 2200€ et en 2017: 2000€, conclusion on donne mais on ne se déplace plus….

  3. bernadette

    Le lien social est une conjecture politique issue peut être de la République.
    Ces grandes tablées existent bien
    encore.
    Chaque ménage fiscal paie des parts d’impôt à la commune et en plus il faut payer la location de la salle.
    Si les communes n’ont plus d’argent pourquoi ne vendent elles pas leurs salles des fêtes ?

    Bonnes fêtes

  4. JJ Lalanne

    Bien d’accord que  » seuls les bénévoles conscients se retroussent les manches… » ou plutôt souvent seuls à mon avis. La difficulté est que quelqu’un en rupture de société n’ est pas facilement détectable. Il est courant aussi de voir que des « administratifs » ou membres de grosses associations institutionnelles genre partis se rabattent sur le fait qu’ « il y a des associations pour ça ». Facile avec un raisonnement pareil de garder bonne conscience en ne faisant rien. A l’ extrême, on a pu me dire:  » Tu comprends au XX girondin ( parti de gauche) avant d’aider une personne, on demande toujours si elle a la nationalité française. On n’aide que les nationaux. » Ce n’ est pas du on-dit, c’ est du vécu. Pas besoin de l’ extrême-droite pour créer de l’ exclusion et de la manière la plus vile possible des gens réputés de gauche le font très bien. Ainsi que je te l’ ai déjà dit, JM, continue à lutter, ça va dans le bon sens pour sortir de cet environnement nauséabond. Personnellement, je me sens devenu un vieux monsieur fatigué mais ça ne m’ empêche de penser.

  5. Jouvet Fabienne

    La lutte toujours, allez vers les autres toujours, parler, communiquer, et parfois seulement sourire…juste « humain ».

    1. bernadette

      Allez vers l’Autre est bien l’élan qu’il faut pour trouver une société respectueuse mais avant cela c’est à moi, à toi d’en trouver l’expression verbale qui rapprochera les enfants, les femmes et les hommes du pays sur lequel nous vivons avec d’Autres.
      Ce pays évolue dans la violence parce que trop d’inégalités.
      Il devient nécessaire de lancer un message interpersonnel aux riches de ce monde de tous les partis politiques existants pour leur dire qu’ils se sont trompés.
      @+

  6. bernadette

    Non, les petits boulots de Martine Aubry n’était pas ce qu’il fallait.
    Marcher dans la rue pour scander contre la loi travail est ce de la democratie ?. Il aurait été nécessaire que dans chaque entreprise voire dans chaque commune s’exprime un dialogue sociale à la hauteur du besoin des entreprises et des communes employeurs.

    1. J.J.

      « Marcher dans la rue pour scander contre la loi travail est ce de la democratie ?. Il aurait été nécessaire que dans chaque entreprise voire dans chaque commune s’exprime un dialogue sociale à la hauteur du besoin des entreprises et des communes employeurs. »

      Bernadette@ Vous avez essayé de dialoguer avec un patron sans le concours d’une représentation syndicale ?
      Vous avez constaté des avancées sociales accordées par le patronat, sans que les travailleurs menacent de faire grève ?

      1. bernadette

        Oui, j’ai dialogué. Dans l’entreprise il faut favoriser le dialogue social.

  7. JJ Lalanne

    Les entreprises ayant suffisamment de masse salariale et bien des communes d’ une certaine importance n’ en ont rien à fichre du dialogue social. Le seul moment où ça les intéresse, c’ est au moment des élections des délégués car il leur en faut pour signer des accords valables légalement. Quand j’ estimais que mon employeur dépassait les bornes et que je ne voulais pas me présenter en représaille, panique. Comme les non-fonctionnaires avaient une peur justifiée et comme les fonctionnaires détachés affiliés à la FEN avant l’ UNSA n’étant pas membres d’une n’ avaient pas de pouvoir de signature, il restait moi comme couillon pour oublier sa carrière et s’ en prendre plein la g… Comme me disaient certains de mes charmants collègues: « Ne reviens pas chez nous (FEN ), on a besoin d’ être représentés »! M’ étant écarté du bon troupeau, au revoir la défense et environ 400euros de moins par mois sur ma retraite. Merci les copains mais je peux me regarder sans honte dans une glace. Pour dire que certains ayant légitimement peur et d’ autres pensant avant tout à leur carrière, les employeurs ont du bon temps devant eux. Certaines communes (et ce fut une spécialité arcachonaise) sont condamnées aux tribunaux mais s’ en fichent. Ils se sont débarrassés du salarié. Des entreprises qui veulent se débarrasser de quelqu’ un procèdent de même . Condamnation aux prud’hommes, indemnités, mais le salarié sera remplacé par un autre moins payé et plus malléable, tout bénéfice. Rien d’ imaginaire dans tout ça, c’ est du vécu. Ce n’ est pas la limitation des indemnités aux prud’hommes qui va arranger la situation. Pourquoi se priver, que du bonheur. Merci monsieur Macron. Le peuple endormi vous en sera reconnaissant à son réveil! En attendant je préfère ne pas m’ étendre sur ce que je pense, je pourrais vous dire des gros mots et je ne vous souhaite ni joyeux Noël/Solstice (barrer la mention inutile) ni bonne année. Les NANTIS, eux, vous remercient de votre SOLIDARITÉ. Là, c’ est de la solidarité que l’ on préférerait ne pas voir…

    1. bernadette

      Oui je comprends votre colère. Les nouvelles technologies accompagnées d’un managment destructeur ne peut que détruire le lien social (sociologie) dans l’entreprise. Les nouvelles technologies ont et suppriment des milliers d’emplois et ne répond pas aux besoins des habitants.
      En attendant bonnes fêtes.

      1. bernadette

        Trouvez vous normal que les operateurs d’Orange renvoie le client vers la porte en lui disant de négocier avec le service client pour revoir le forfait. Aucune information et Orange puise sur le compte de son client sans aucune information.

  8. JJ Lalanne

    Les emplois dont je parle ne sont pas substituables par des nouvelles technologies. Impossible. Mais par contre l’ action était de virer un employé confirmé par un débutant sans expérience et peu payé. Un audit trouvait anormalement élevée la moyenne d’ âge de 42 ans. Feu vert pour virer. Grâce à cet audit, j’ ai pu constater que le SIABFA, organisme de formation où j’ exerçais revenait 25% moins cher que la moyenne de l’ Aquitaine ce qui n’ a pas empêché les communes de droite de l’ agglomération bordelaise soutenues par celles de gauche de fermer les centres au motif principal que l’ on n’ était pas compétitif. A la place de formation et éducation, Juppé en arrivant a préféré gestion , copié en cela rapidement par les communes de gauche. Solidarité? Les jeunes n’ y ont pas droit? C’ est vrai que ce ne sont pas encore majoritairement des électeurs alors que les clubs de foot ça ça rapporte des voix, les résultats sont dans la presse.

  9. J.J.

    J.JLalanne @ « copié en cela rapidement par les communes de gauche. »
    Ce sont des communes de gauche, ou des communes qui se PRETENDENT abusivement à gauche ?

    Sans oublier la morgue et le mépris qu’étalent complaisamment certains « négociateurs- casseurs » du patronat.

    1. bernadette

      @J.J – il n’y a pas de communes de droite et de gauche. Il y a des Communes.
      Ce sont les maires qui apportent la couleur (bleu pour la droite et rose pour la gauche).
      Les Communes sont toutes gérées de la même façon qu’elles soient de droite ou de gauche.

  10. JJ Lalanne

    @jj: je suis bien d’ accord et pourtant ce ne sont pas des moindres communes. Il y en a trop eu qui considéraient que le PS, c’ était à eux, à leur famille. Les « grandes familles du ps » ont fait comme les grandes famille de la royauté, elles ont engendré des dégénérés. Triste (et en colère) de voir certains en parler affectueusement avec des trémolos dans la voix quand on a vu la face cachée. On ne voit pas ce que l’ on ne veut pas voir. C’ est très confortable de rester entre sois. Il ne faut pas minimiser la capacité de nuisance de ces personnes, elles ont bâti des réseaux ou se sont introduites dans des réseaux abusivement efficaces. N’ ai-je pas eu droit moi et un collègue à: « maintenant j’ ai été initié et je vais pouvoir briser vos carrières! » de la part d’ un ancien ami contré au tribunal qu’ il avait lui-même participé à saisir. En qui avoir confiance après?

  11. bernadette

    Après avoir lu certains sites syndicaux (ined, Inseet etc….), je me aperçus que tous voulaient une valorisation promotionnelle par le haut. Il me semblerait juste de faire avancer d’abord les précaires. Ils devraient avoira plus de droits que les Autres hautement qualifiés et percevant de bons salaires

  12. JJ Lalanne

    Bientôt avec Macron plus de différence entre stable et précaire. Tous précaires! Déjà en 1996, lors de pseudo-négociations, les représentants de la CCI de Bordeaux nous soutenaient la main sur le cœur (ou plutôt le portefeuille) que l’ intérêt des salariés c’ était le CDD, que le CDI c’ était du passé. Tous les collègues, et surtout ceux ayant besoin d’ un crédit à l’ époque, ont apprécié. A quand une statue « Macron, notre bienfaiteur » sur le miroir d’ eau devant les fenêtres de la CCI de Bordeaux?

  13. bernadette

    Devant la Mairie de la commune existe la statue d’un soldat où régulièrement une gerbe est déposée en reconnaissance aux combattants des 2 guerres. C’est la place du général de Gaulle. Juste à côté existe une autre place qui est la place de l’Église autrefois, elle s’appelait la place du 19 mars 1962.
    Ceci étant dans un soucis d’équiper il me semblerait bien et respectueux que ma commune de résidence s’occupe de s’insérer dans un groupement des commerces locaux dans le cadre communautaire de façon à avoir des prix avantageux dans l’approvisionnement. Le commerce de dépannage a fait son temps, il faut faire autre chose.

Laisser un commentaire