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En veux-tu des vœux ? En voila et en plus aspetisés !

Les cérémonies de vœux dans les collectivités se succèdent avec des affluences chaque année plus faible. Comme je pratique ce rite (en 2018 à dose modérée) depuis 30 ans je peux constater ce phénomène : on partage de moins en moins le coup de cidre, de mousseux ou de vin rouge avec les autres comme si on avait franchi un nouveau pallier vers le « chacun pour soi ». On retrouve dans les salle des fêtes ou des mairies une grande partie d’habitué(e)s motivés car déjà engagés dans la vie collective. Peu de nouveaux venus ou de personnes décidées à découvrir dans le traditionnel discours des élu(e)s des éléments de la gestion publique. Il n’y a même plus la totalité de l’équipe municipale car elle a perdu pas mal de ses éléments d’origine ou plus encore sa motivation originelle pour pas mal de ses membres. La vie et l’action de proximité n’ont plus grand sens. En 2017 avec les primaires et les échéances électorales il y avait encore un soupçon de motivation supplémentaire qui n’existe plus cette année et les élu(e)s se font plus rares.
Bien évidemment ce phénomène croissant de la non-durabilité de l’engagement civique est soigneusement occulté des propos conventionnels. Ce n’est pas au moment des vœux que l’on va souligner les signes de déliquescence de l’esprit républicain. D’ailleurs quand on présente ses vœux il est vraiment malvenu de parler-vrai puisque l’on est censé porter un message d’espoir ouvrant une nouvelle année de bonheur avec plein de projets réussis… Il ne faut surtout pas faire de politique (« c’est pas le moment! ») et celle ou celui qui oserait en faire serait vite montré du doigt ! Tout a été pour le mieux en 2017 et il s’agit ensuite surtout de prédire que tout ira encore mieux… dans le meilleur des mondes possible en 2018 ! C’est vrai que l’on vit dans ce consensus mou provoqué par une intoxication continue discréditant ceux qui tentent de secouer le cocotier des certitudes. Il ne faut pas déranger… Pourtant ces « cérémonies » devraient être davantage conçues comme des rencontres citoyennes que comme des séquences de thérapie de bonheur prospectif à savourer. C’est l’opportunité d’expliquer, de tenter d’éduquer, de faire partager des analyses différentes de celles que distillent des spécialistes de la communication accompagnant les gouvernants depuis des décennies.
Dans les communes le sujet qui revient sans cesse est celui de la fameuse suppression de la taxe d’habitation avec l’expression de craintes des maires… sans que personne ne se pose la seule vraie question : comment va-t-on récupérer les 10 milliards qui sont promis en compensation ? Nul ne sait que dans les fondements des finances publiques on ne peut pas effectuer une dépense sans que l’on prévoit un équivalent en recettes. Autant dire que les 10 milliards sont donnés d’une main et repris discrètement de l’autre dans la poche de celui qui se croit bénéficiaire… ou dans celle de son voisin !
Comme souvent l’assistance n’est malheureusement constituée majoritairement que de retraité(e)s il serait bienvenu de leur expliquer que dans leur village quand un couple cumule 2 400 € de retraite brute (avant toutes retenues) par mois va payer exactement une augmentation annuelle de 489 € de CSG alors que souvent il n’acquitte guère plus de TH dans son village. S’il est propriétaire de sa modeste maison il aura la douloureuse surprise de constater que sa taxe sur les propriétés bâties augmentera inexorablement ce qui réduira à peau de chagrin le prétendu cadeau qu’on lui a fait. L’égoïsme est tel que les regards quand on explique calmement ces réalités sont septiques : ce n’est pas ce qu’on leur a dit à la télé au moment des vœux ! Il ne faut surtout pas détruire les certitudes rassurantes surtout quand elles concernent les impôts. Les élus deviennent inaudibles dans un tel contexte alors beaucoup d’entre eux préfèrent faire profil bas.
Et alors si par malheur vous abordez le dossier des « migrants » au nom simplement des principes républicains que sont la fraternité, la solidarité, l’humanisme c’est pire ! Le risque est grand de voir les gens baisser les yeux pour éviter de croiser le vôtre. Ce n’est vraiment pas le moment de gâcher la fête et d’évoquer un sujet pouvant laisser supposer que les voleurs de galettes sont à la porte de la salle. Il suffit de se rappeler que c’est dans le milieu rural, les plus petits villages où aucun migrant n’est jamais venu, que le FN a réalisé ses plus gros scores en 2017 pour vraiment gâcher définitivement l’ambiance. Tout le monde les a vus à la télé et c’est suffisant… pour que les esprits soient imprégnés. Quand au passé et ce qu’il a pu produire, sur ces bases là, comme malheurs , il faut le laisser derrière soit puisque l’on est là pour parler d’avenir.
A force la réalité apparaît comme forcément impossible à énoncer. Il vaut mieux se contenter de formules simples dorant la galette des tables et flattant l’auditoire puisque dans le fond on constate si l’on en fait trop « qu’un pessimiste, n’est qu’un optimiste qui a beaucoup d’expérience.” Et je commence à en avoir trop ! Beaucoup trop !

Cet article a 13 commentaires

  1. Dubez pierre-jean

    Cher Jean-Marie,
    un homme expérimenté, devoué comme toi, çà ne te rapelle rien..cette vieille formule ….CHACUN POUR SOI ..et DIEU ? pour TOUS c’est de nos jours ce nous vivons ..HELAS …. !et nous sommes loin de redresser la barre, couillons de français que nous sommes, nous n’avons plus de C……S !

  2. bernadette

    Si dans les petits villages, le FN à fait de gros scores c’est parce que dans ces petits villages le Maire n’à rien fait et épouse de servir la traditionnelle galette païenne.
    Attention le Maire n’est pas un objet du culte païen.

    1. Puyo Martine

      oui dans certains petits villages le maire ou la maire n’a rien fait, se contentant d’encaisser son indemnité, de même que les adjoints, que l’on ne voit jamais, et qui n’assure aucune permanence en l’absence de la secrétaire présente 4 h par semaine de 8h3 à 12 h 30. comment font les gens qui travaillent ?

  3. faconjf

    Bonjour,
    période des vœux, période de vœux pieux donc par définition irréalistes, à commencer par bonne année, bonne santé qui ne font que marquer notre impuissance à leur réalisation. Traditionnels et malheureusement hypocrites ils ponctuent le début d’année jusqu’à fin janvier.
    2018 s’annonce comme une bonne année pour les 1% du haut de nos sociétés et difficile pour les 99 autres. Le (non) choix du bankster président se concrétise tous les jours. Il n’était pas besoin de sortir de l’ENA pour voir que le candidat se travestissait en joueur de bonneteau, faisant par habile manipulation une disparition réapparition des impôts. Bien naïfs sont ceux qui ont cru en un gain de pouvoir d’achat. Pour les salariés la mutation des charges salariales en CSG va augmenter le net perçu ( donc le net imposable donc + d’impôts en 2019) élément essentiel de la propagande. C’est la raison essentielle pour laquelle le prélèvement à la source prévu en janvier 2018 a été différé en 2019, car dans ce cas la somme perçue eut été amputée du prélèvement fiscal et du coup plus d’effet « bénéfique » constaté. Coup double aussi lorsqu’il indique aux retraités dindons de la farce CSG que la TH sera supprimée, en jouant sur la méconnaissance du fait que la redevance audiovisuelle reste due, et en oubliant de dire que la TH serait effacée progressivement. En supprimant la taxe d’habitation, envisage-t-on d’avoir des citoyens qui bénéficieraient des services publics sans contribuer à leur financement via l’impôt ? La taxe d’habitation est une source essentielle du financement du secteur communal : 35% de sa rentrée fiscale en 2016 pour financer les services publics locaux, un manque à gagner de plus de 9 milliards d’euros. L’article 72-2 de la Constitution sanctuarise le principe de libre administration des collectivités territoriales en garantissant à ces dernières leur autonomie financière. Macron, en s’engageant à compenser à l’euro près la perte de recettes que représentera la suppression de la taxe pour les collectivités, tout en jouant de l’ambiguïté entre autonomie financière et autonomie fiscale, a réussi à protéger sa mesure d’un retoquage du Conseil Constitutionnel. Tout cela n’est pour moi qu’une arnaque et une injustice, le montant de la TH variant sensiblement d’une commune à l’autre. De plus les élus locaux, habitués des promesses non tenues de l’État, savent bien que la compensation choisie ne comblera qu’en partie le manque à gagner. Et comment ne pas rapprocher l’engagement du candidat « Les collectivités territoriales devront participer à hauteur de 13 milliards d’euros aux économies sur la durée du quinquennat » avec les 9 ou 10 milliards à compenser au titre de la TH. Et comment, aussi, ne pas s’inquiéter de la volonté de Macron qui veut « une réflexion profonde » sur « la refonte de la fiscalité locale ». Tout est réuni pour un nouveau matraquage fiscal et une disparition des services publics locaux.
    Bonne année 2018 et salutations républicaines

    1. bernadette

      Oui bien d’accord sauf que les élus avec le Maire en tête ne font rien et n’ont jamais rien fait pour combattre ce processus.
      Les élus critiquent l’État avec véhémence mais n’apporte rien de concret aux habitants ou au peuple. Facile de critiquer et après ?????

      1. bernadette

        La critique est constructive lorsqu’elle prend appui pour l’ensemble de la population actuellement ce n’est pas cela puisque les élus mettent les habitants les uns contre les autres. Je parle de la gestion communale. NOn la commune n’est pas une entreprise publique ordinaire. La commune gère un budget et émet tout ce qu’elle veut à partir d’une contractualisation. La commune est maître à bord de ses choix et de ses dépenses.

    2. Puyo Martine

      LES SERVICES PUBLICS LOCAUX ? quels services publics locaux ? dans ma commune il n’y a rien. On dépendait de la trésorerie de Créon, maintenant LA REOLE. ET pour le reste rien.

      1. bernadette

        Oui la perception de Fronsac à été delocalisée sur Libourne. Le canton de Fronsac est triste mais dans sa phase géographique il est riverain de Libourne. Il me semblerait opportun qu’une étude pourrait se réaliser pour mettre en commun du matériel (communes) des boulangeries ou dépôts de pains, des épiceries où les produits sont devenus chers. D’une superette à un hypermarché sur St André de Cubzac le shampoing « le Petit Marseillais » à une différence de prix de 0,50c.
        Pourquoi ne pas permettre à un épicier de mieux gagner sa vie en trouvant des prix attractifs dans l’approvisionnement ?

  4. LAVIGNE Maria

    Tout cela est si vrai ! Que souhaiter aux retraités qui aident déjà leurs enfants et petits enfants, qui subissent de plein fouet l’augmentation du carburant en zone rurale où nous n’avons pas le choix de prendre la voiture pour aller chez le médecin, lequel prescrit plusieurs radiographies sur une même feuille et que le radiologue vous donne plusieurs R.V car sinon la sécurité sociale n’en rembourse qu’un, que pour ces examens il faut faire 100 kms (50 x 2), que l’on nous ponctionne 1.70 % de CSG, l’information est arrivée en double avec port payé pour mon époux et une fois pour moi, que les assurances ont augmenté, l’énergie aussi, j’arrête là. Quant aux jeunes, j’ai envie de leur dire, levez-vous pour dire stop car nous, nous n’avons plus la force et surtout, n’oubliez pas de remercier Jupiter !

    1. Puyo Martine

      J’approuve votre commentaire Madame et je le partage totalement.

  5. bernadette

    La commune a oublié les habitants qui sont des contribuables.

    1. Puyo Martine

      tout à fait exact. la commune et son maire font du clientéliste achetant les voix de ceux qu’elle aide au détriment des autres, ceux qui paient les trois taxes.

  6. Puyo Martine

    Pour la première fois cette année je n’assisterai pas aux voeux de la mairie, et je n’écouterai pas les mensonges racontés lors du discours, je ne partagerai pas le repas « convivial ». Mon mari étant décédé il y a trois mois, la mairie s’est contenté de m’envoyer les condoléances par mail. je précise que dans mon village nous ne sommes que 120 personnes environ et que le maire et le 1er adjoint habitent à coté de chez moi. j’ai été particulièrement choquée de ce manque de savoir vivre ensemble et de compassion.

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