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Les migrants et l’exploitation de l’Homme par l’homme.

Quels sont les responsables communs à la disparition tragique de 90 candidats à l’Eldorado européen supposé et l’affrontement sanglant entre les exilés de Calais ? Il ne s’agit surtout pas d’une devinette pour emballage de Caramba puisque le lien n’est autre que  l exploitation de l’Homme par l’Homme. Le fléau de cette planète réside dans le fait que chaque jour davantage, l’indifférence rassurante ou la haine viscérale de l’autre permet à des vampires du fric de donner impunément la mort à des plus faibles qu’eux. Ils n’ont aucun scrupule, aucune pitié, aucune morale ! Le profit constitue leur seule valeur comme c’est de plus en plus le cas dans les sociétés qui leur servent de modèle. Faute de prise en compte de ce phénomène on va vers tant d’autres situations durables dans leurs turpitudes ! Le courage n’a jamais été de frapper, condamner, épouvanter mais d’admettre, de comprendre, de structurer!
Usuriers sans scrupule, vendeurs d’un rêve inatteignable, tortionnaires cruels ces passeurs structurés en entreprises sont en Libye, sont sur les rives du nord de la Méditerranée, sont aux frontières, sont dans la froideur des marigots glacés où échouent les damnés de leur propre terre… Ces suceurs de dollars ou d’euros ne prospèrent que sur la pourriture de notre égoïsme et comme l’hydre de Lerne voient leurs têtes repousser immédiatement après qu’elles aient été coupées par la justice. Le migrant est non seulement un enjeu politicien mais il a toujours été, il reste et restera une « marchandise » rentable ou jetable ! La pire ignominie c’est de nier qu’il en est ainsi et que plus il est pauvre, démuni, perdu il indiffère les sangsues de la misère.
A Calais les Érythréens ou les Ethiopiens figurent parmi les condamnés potentiels à la mort de froid ou de faim puisqu’ils ne possèdent pas le moindre billet. On les chasse comme on chasse les parasites pouvant détourner la clientèle des chemins vers l’Angleterre. Ils perturbent le « commerce » du passage de ce Styx que l’on appelle La Manche en encombrant les zones d’embarquement, en désorganisant les trafics qui ne sont plus du tout contrôlés et donc ils sont jetés dans les poubelles de l’espoir comme des produits sans aucun intérêt. Ils n’ont aucune chance réelle d’être admis en Grande-Bretagne mais ils s’accrochent à l’idée qu’une nuit la chance leur sourira. Les Afghans ou les Pakistanais ont un autre statut avec des rouleaux de dollars emportés du pays où les trafics peuvent procurer des bénéfices conséquents. Pour eux il y a plus pauvre, plus faible, plus malheureux. Le profit exige d’être impitoyable !
Les réseaux ont leur priorité capitalistique : on défend, on privilégie, on gère le devenir de ceux qui savent rétribuer les maints services rendus. Dans la jungle pour survivre il est inévitable de se nourrir de ce qui est le plus fragile, le plus facile à tuer, le plus aisé à éliminer. Il faut bien avouer que rien n’est fait pour que « ces hommes qui ne sont que des loups pour l’Homme » soient vraiment pourchassés. Les autorités bombent le torse mais savent fort bien qu’elles ne vaincront jamais ces réseaux en Libye, aux frontières alpines ou partout en France ! Il y aura bientôt davantage de policiers nationaux ou municipaux, de CRS, de gendarmes, de gardes mobiles, de vigiles massés à Calais que de migrants ou de réfugiés et rien ne sera résolu.
La destruction systématique des abris d’infortune, l’organisation de la distribution des repas de survie par un Etat qui déléguera faute de forces capables d’accomplir cette mission, le fichage de jeunes sans identité établie ou l’incapacité manifeste à bâtir une stratégie claire vis à vis des publics concernés. Comment considère-t-on les Chinois, les asiatiques qui se fondent dans leurs structures  pour peu à peu imposer leur puissance collective dans des quartiers communautarisés ? Qui se souvient du formidable élan de solidarité à l’égard des « boat people » que les navires de la marine nationale allaient recueillir avant qu’ils ne disparaissent dans la mer de Chine ? Ils fuyaient des régimes considérés comme inhumains et despotiques car… communistes ou de philosophie communiste. Bras ouverts, flamberges des Droits de l’Homme au vent, campagnes de pub massives permirent d’accueillir plus de 120 000 « fuyards » de l’ex-Indochine qui ont bénéficié des tous les égards. Là tous sont à rejeter à la mer !
Des milliers et des milliers de naufragés ont eu pour seul linceul l’eau bleue de la Méditerranée des vacances sans émouvoir ces distributeurs de paraboles rutilantes. Pourquoi ne lance-t-on pas de grandes campagnes de messages sur la réalité de l’émigration dans les pays africains via les médias francophones ou anglophones ? Pourquoi ne pas proposer aux « partants » potentiels de demander un visa préalable dans les consulats plutôt que de les laisser être broyés par ces « passeurs » sans autre foi que celle de l’argent facile. L’immigration leur rapporte plus que la drogue et c’est puni sur la base de tarifs nettement moins élevés. Dans les pays de départ les filières sont organisées par les pouvoirs locaux en place ou leurs affidés. Réfléchissez un peu : pas de saisie catastrophique, pas d’intermédiaires dangereux… il suffit d’une voiture, d’un camion ou d’une embarcation obsolète pour obtenir des sommes folles échappant à tout contrôle. Et ce n’est pas près de s’arrêter…

Cet article a 8 commentaires

  1. bernadette

    Des conflits armés qui deviennent des conflits moraux et des conflits durables. Tout cela à un coût exorbitant mais s’habituer physiquement et mentalement devient le règlement.

  2. JJ Lalanne

    Ici, malheureusement, on n’ est pas dans le briançonnais et on trouve même des politiques (dits de gauche) qui font capables de faire perdre le droit à visite de 3 mois de la mère et la fille d’ une amie immigrée. Cette dernière, atteinte du cancer, a confié son dossier du recours très simple auquel elle avait naturellement droit à une élue. « C’ est normal, on va intervenir » lui a-t-il été dit DEVANT MOI. Au lieu de ça, le mari de cette élue m’ a téléphoné pour me dire qu’ un ancien maire lui avait rappelé qu’ ils avaient aidé deux fois et que la dernière ça avait coûté 400 euros… Connaissant cet ancien maire, je ne crois pas à ces assertions et crois au contraire à son honnêteté, en plus descendant d’ immigré. Se servir de la notoriété de cet ancien maire pour racketter une immigrée (et je me demande si c’ était un coup d’ essai) est ignoble ou je n’ai rien compris. Il n’ y a pas besoin d’ aller en Lybie ou dans la jungle de Calais pour trouver des exploiteurs et en plus ici ils sont bon chic bon genre. Alors JM, quand tu dis « Pourquoi ne pas proposer aux  » partants » potentiels de demander un visa »… crois-tu que beaucoup ne l’ ont pas fait?

    1. bernadette

      Si j’ai bien compris votre explication, les immigrés sont obligés de donner 400€ à qui? et pourquoi? mais s’ils sont sans le sous comment font ils ?

  3. LAVIGNE Maria

    Tout cela me rappelle de douloureux souvenirs. Je peux affirmer que mes parents ont bénéficié de l’aide précieuse et gratuite d’un avocat issu de l’immigration espagnole. J’y pense souvent mais, enfant, je n’ai pas retenu son nom. Quoiqu’il en soit je salue cette solidarité car cela existe. Quant aux autres comportements, ils ne méritent que le mépris.

  4. bernadette

    Les guerres ont un coût exorbitant, quand il n’y aura plus de guerres, les habitants vivront en paix, seront heureux et ne penseront plus à la rébellion. Ils apprendront un métier, travaiĺleront, feront des enfants et suivront leur éducation avec beaucoup d’intérêt. Trop d’inégalités favorisent les conflits en tout genre. Comment vivre dans un pays où la langue est différente ?Vivre dans son pays d’origine est d’une importance ultime. Ce n’est pas la religion qui trouble mais l’homme qui en fait sa conviction.

  5. JJ Lalanne

    C’ est une vraie question, pour qui 400 euros? Ça me paraît évident… Pour ce qui est de parler la langue, je connais des migrants qui font moins de fautes d’ orthographe que bien des français mais ce n’ est pas indispensable la plupart du temps. Sur la majorité des grands chantiers bordelais ( quartier Ginko, miroir d’ eau,…), j’ entend peu parler le français et ça fonctionne quand même très bien. Dès que l’ on veut consulter une fiche technique, dès que l’ on passe une frontière, l’ anglais est quasiment indispensable et c’ est à des migrants que je demande assistance. JM a des ascendants migrants, j’ ai des migrants dans ma famille, la plupart de mes amis sont migrants, je vis dans un milieu à forte proportion de migrants… Ce ne sont pas les migrants qui ont tracé des frontières et moi non plus.

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