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La société ne peut pas s’exonérer de sa responsabilité dans les crimes

La nouvelle tuerie aux États-Unis n’a pas semble-t-il éclipsé dans l’opinion dominante le crime odieux de la petite Maylis. Toute la journée les spéculations morbides sont en effet allées bon train autour de son malheureux squelette comme s’il n’était pas possible d’épargner des détails sordides et de laisser les enquêteurs faire un boulot épouvantablement éprouvant sans trop en ajouter. C’est ainsi car il est plus rassurant de pouvoir s’exonérer de toute analyse en ayant un coupable identifié inhumain plutôt que de se pencher sur les véritables causes d’un massacre mettant en cause un système social dans sa globalité. La tragédie que représente la mort d’un enfant, quelles qu’en soient les raisons et le lieu, mérite toutes les attentions d’une opinion dominante pourtant sélective dans ses emballements. Le moment viendra pour que les tribunaux rendent au nom du peuple en cour d’assises la sentence impitoyable à l’égard de l’homme ayant avoué ce qui sera qualifié de crime. Ce loup solitaire détraqué passé par le maniement des armes où même là il avait affolé la hiérarchie par son comportement, restera un épouvantable criminel qui ne met en jeu aussi notre responsabilité sociétale.
En Floride une nouvelle et énième fusillade a endeuillé un établissement scolaire. Une tuerie de masse absolument similaire à celle que pourrait faire un terroriste tant dans la façon d’opérer que dans la finalité. Personne cependant n’osera qualifier NiKolas Cruz de « terroriste d’extrême-droite ». Il a pourtant agi avec une certaine idéologie mais elle est immédiatement qualifié dans tous les reportages de folie meurtrière. Il a ouvert le feu avec un de ces fusils d’assaut AR-15 semi-automatiques si répandus aux États-Unis faisant 17 jeunes victimes en quelques minutes. Le fait que cet ancien élève de l’établissement ait été membre d’un groupuscule d’extrême droite prônant la supériorité de la race blanche réclamant l’indépendance de la Floride ne constitue pas évidemment une raison d’affoler les USA sur les dérives de leur système social, de plus en plus violent, raciste et irrationnel. En effet le tireur fou participait assidûment à des réunions avec un groupuscule nommé « Republic of Florida ». Il s’entraînait notamment au tir avec les membres de ce groupe néofasciste revendiqué qui avait constitué une milice en tenue paramilitaire armée jusqu’aux dents. Ceux-ci s’affichent sur les réseaux sociaux en tenue paramilitaire et brandissant des armes à feu. Comme il n’est pas musulman et n’a pas fait d’acte d’allégeance aux fascistes extrémistes de Daesh ! Il est donc fou… et on oubliera vite son nom afin d’éviter une remise en question collective.
Bien entendu on va relancer durant quelques jours le débat sur la possession d’armes aux États-Unis (une minute de silence au Congrès) qui s’il doit être mené ne permet de mettre en sourdine les dérives d’un pays qui fabrique toutes les violences et qui en plus s’offre le luxe de la répandre sur toute la terre. Il n’y a jamais d’acte de ce genre sans responsabilité globale que personne ne souhaite vraiment rechercher. Toutes les mesures matérielles préventives ne changeront rien à l’imprégnation des esprits fragiles par des doctrines, des principes, des pratiques tolérées alors qu’elles constituent, toutes sans exception, des poisons pour l’Humanité. La démence criminelle n’a pas nécessairement besoin d’être excitée pour s’exercer dans ce monde où la vie humaine n’a plus aucune valeur dans de nombreux pays.
La vraie question à se poser est résumée par ce principe édicté par l’anthropologue et ethnologue Françoise Héritier : « La seule manière de sortir de la violence consisterait à prendre conscience des mécanismes de répulsion, d’exclusion, de haine ou encore de mépris afin de les réduire à néant grâce à une éducation de l’enfant relayée par tous. » On en est loin aux USA et on prend même le chemin inverse par l’indifférence, le silence et la provocation institutionnelle. Il y aura d’autres Nikolas Cruz !
Les morts de masse a beau se répéter chaque jour ou presque mais elles finissent par être banalisées. Aux USA c’est déjà… la trentième fusillade de masse depuis le 1er janvier 2018. Et pour 2017, les sites spécialisés en ont recensé 377, qui ont fait 495 morts et 1 926 blessés !réputés civilisés En Afghanistan près de 2 300 civils ont été tués ou blessés dans des attentats en 2017, le plus lourd bilan jamais enregistré par l’ONU, attribué aux insurgés. Au total, 57 attaques suicides et autres formes d’attentats ont fait 605 morts et 1 690 blessés (+17% en un an). La folie destructrice est partout et il faudra bien un jour s’en persuader… Dans l’immédiat nous fuyons nos responsabilités !

Cet article a 5 commentaires

  1. bernadette

    Qui est ce « nous » qui fuit les responsabilités ?
    Les politiques français utilisent sur les bans de l’Assemblée Nationale Twitter, Facebook et autres reseaux sociaux à leur avantage. Twitter est soit disant gratuit pour l’usager mais pourquoi mettre l’usage de logiciel fabriqués aux Usa ?
    Internet tue et cherche à destabiliser l’usager.

  2. bernadette

    Internet est une arme qui a été utilisé sous un autre nom lors de la dernière guerre.
    Paraît il « sans internet » on ne peut pas vivre !
    La dépendance à internet c’est comme la drogue légalisée en France.
    Je suis tout comme vous sous la domination du numérique.
    Jean Marie vous devez parler d’abord de vous avant de généraliser votre pensée parce que c’est vous le sujet qui avait construit ce texte et en avait diffusé son contenu.

  3. JJ Lalanne

    Je ne vois pas comment cette »ethnologue » peut penser un seul instant éviter cette violence par l’ éducation. On ne va pas nous refaire le coup de l’ homme bon corrompu par la société… Tout enfant est potentiellement à problèmes avec des familles potentiellement à problèmes dans des sociétés à problèmes, alors comment s’ étonner que ça puisse exploser. Une société à la Mad Max, il y a longtemps que je vois le processus s’ accélérer. Règne du chacun pour soi. Personne ne veut rien voir. Les auteurs de ces massacres n’y sont pas venu du jour au lendemain. Quand j’ ai été viré de chez moi, j’ ai montré des documents à un commandant de police. Documents constituant pour moi preuve d’ assassinat d’ un ami. Je lui ai dit que je ne comprenais pas pourquoi l’ ayant relaté à des policiers cela n’avait rien enclenché. Sa réponse a été que je l’avais dit mais PAS ÉCRIT. Logique. Notre sécurité tient à des choses comme ça! Pour faire respecter le code civil, la maréchaussée agit vite mais pour le pénal, on s’ occupera de vous…après (votre décès). Même chose aux USA, ils n’ont rien fait… avant.

  4. JJ Lalanne

    Le commandant de police en question ne m’a pas demandé plus de précisions. Normal, il était là pour contrôler mon expulsion, alors un assassinat supposé il n’ était pas là pour cela.

  5. LABANSAT Philippe

    Nos gouvernants n’ont pas plus l’ambition de faire société avec l’ensemble de la population (sans exception), que les individus eux-mêmes.
    Tout le monde, ou presque, se satisfait de ce monde plus que bancal, dans la mesure où l’on peut faire fructifier son petit business et où les catastrophes tombent à côté de soi ou son repoussées à un horizon qui dépasse sa propre vie…

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