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Les Enfoirés ne sont pas tous sur le devant de la scène

T.F.1 a encore réalisé grâce à l’engouement des téléspectateur(trice)s pour la charité médiatique l’une des plus belles audiences de son année. Il est en effet impossible de passer à coté du concert des « Enfoirés » permettant à plus de 10 millions de fans de vedettes se réclamant de la mémoire de Coluche de se donner bonne conscience. Le spectacle doit être à la hauteur afin que la promotion du CD soit assurée pour plusieurs mois et que les Restos puissent permettre aux bénévoles ayant grand cœur à l’ouvrage solidaire, de répondre à une demande croissante. En fait il faudrait espérer qu’un jour il soit inutile de monter pareille opération dans un pays du niveau de la la France. On soigne les effets d’une inégalité sociale grandissante mais il est bien dommage que personnes n’en évoque les causes. Par exemple quand au cours de la même semaine où on fait les poches aux gens de bonne volonté le magazine Forbes France vante les prodiges réalisés par 40 milliardaires dont les fortunes ont connu globalement une progression de 265 milliards. Drôle de coïncidence…
Quand on sait par exemple qu’Emmanuel Besnier, de Lactalis se retrouve dans le quinté de tête et réalise une  jolie culbute passant de la 8e à la 5e place avec un patrimoine personnel passant de 11,3 milliards à 14,7 milliards de dollars on peut être rassuré. Après le scandale sanitaire mettant en cause des boites de lait infantile produites dans son usine de Craon on a la certitude que, par remords, il va faire un don exceptionnel à celles et ceux qui n’ont pas d’autres choix que de faire confiance à ses produits parfois donnés aux stocks des associations caritatives par les grandes surfaces de la distribution.
En 2017 ce sont 7500 tonnes de nourriture qui avaient été ainsi récoltées. En plus de cette grande oprétaion nationale, les Restos du Cœur récupèrent par le biais de collectes locales qui viennent compléter cette opération. Ils doivent aussi beaucoup aux dons agricoles (dons de lait de producteurs, blé, fruits et légumes non calibrés, etc.), dont la part augmente chaque année, aux dons industriels (produits secs ou frais, conserves avec défaut d’étiquetage, etc.) ainsi qu’aux dons en nature de l’Union européenne. Des collectes sont organisées quotidiennement par les bénévoles partout en France afin de collecter auprès des grandes surfaces, par exemple, des produits souvent destinés à la destruction en raison de la proximité des dates limites de consommation. Mais comme le veut une réplique d’un sketch célèbre qui pourrait servir de fil conducteur à la soirée : «  ça ne nous regarde pas ! ». Pourtant on pourrait rappeler la base de la pensée de Coluche qui un jour où il venait de signer au fisc un chèque de 3 millions de francs aux impôts, il s’exclame : « Tu te rends compte, avec tout le pognon que je donne, si tous les mecs qu’ont du blé comme moi s’y mettaient, on pourrait régler le problème ». Ce devrait être inscrit en lettres lumineuses au-dessus de la scène de la grande parade des « enfoirés » au même niveau que les pubs récupératrices émaillant la soirée !
Grâce aux donateurs et testateurs, l’association a bénéficié de 87 millions d’euros en 2017 soit 47% des recettes comptabilisées. La générosité du public prend essentiellement la forme de dons (92% du total) mais elle s’exprime aussi sous la forme de legs et autres libéralités. Les autres fonds privés, qui représentaient 6,6 millions d’euros en 2017, incluent le mécénat ayant donné lieu à convention et les partenariats avec les entreprises. Les 40 milliardaires consacreraient 0,030 % de leur fortune (avant déduction fiscale) à cette cause solidaire il n’y aurait pas besoin de se battre pour récolter des sommes auprès de gens généreux mais dans une toute autre situation financière.
La société admet donc qu’en France en 2017, après examen de la situation sociale des bénéficiaires (dont de plus en plus de retraités!) il soit distribué 135,8 millions de repas de base. C’est en légère augmentation par rapport à 2016 mais relativement stable depuis 2013. Pour rappel, lors de leur première année d’existence les «Restos» avaient distribué seulement… 8 millions de repas. Aujourd’hui le réseau d’entraide comprend 2085 centres dans lesquels chaque personne acceptée a droit à une certaine quantité de nourriture qui lui permet de préparer un repas complet et équilibré pour tous les membres de son foyer. Il faudrait rajouter à cette action solidaire conduite par plus de 70 000 bénévoles celle conduite par la Banque Alimentaire (12 000 t de nourriture connectées), le Secours populaire, le secours catholique et par de multiples petites associations locales de proximité…beaucoup moins médiatisées.
La société s’accommode parfaitement de cette prise en charge qui tente d’estomper un fort accroissement de la misère dans notre pays. Il faut bien une grande messe télévisée pour le faire oublier ou au moins donner l’impression que des solutions généreuses, emblématiques existent. Il serait probablement plus important et plus durable de se pencher sur les causes de ces situations de détresse et ne pas repousser de manière idéologique et technocratique l’idée du revenu de base ! Mais bien évidemment ce serait moins télégénique et surtout TF 1 n’améliorerait pas son audimat !

Cet article a 7 commentaires

  1. JJ Lalanne

    Le propre de la misère c’ est que tout le monde a peur d’ y tomber.Sans la misère et avec le plein emploi, les salariés risquent de discuter leurs conditions de travail et de vie comme en 1968. Un cauchemar pour les grosses sociétés et les gouvernants! C’ est pour ça que la lutte contre la misère, consciemment ou non, n’ est pas plus une priorité que l’ entente entre salariés au sein des entreprises ou des administrations. « S’ ils sont dans la misère, c’ est leur faute » comme, si la SNCF ne marche pas, c’ est la faute des cheminots, etc… Même plus besoin de multiplier les flics, le recours à l’ autocontrôle des masses et à l’ autocensure individuelle. C’ est propre, c’ est simple comme une boîte automatique, juste un petit coup de volant à donner de temps en temps pour être sûr qu’ il n’y ait pas de déviances. Un certain contrôle de l’ ordre mais juste républicain, pas humain, parce que si certains avaient des sautes d’humeur ça pourrait être contagieux. La Misère pour votre Bien!

    1. bernadette

      @jj lalanne,

      Selon vous est ce que les Ford de Blanquefort peuvent fabriquer des éoliens ?

      Bonne journée

  2. bernadette

    Comment des associations de defense du soi-disant environnement font leur loi avec les élus ?. Il n’y aura pas d’implantation d’eoliens. Donc pas de fabrication d’éoliens pour les Ford Blanquefort.

  3. bernadette

    Il me semblerait équitable de créer des entreprises de construction d’éoliens au coeur même des petites communes rurales.

  4. JJ Lalanne

    @bernadette: l’ usine de Blanquefort possède des cerveaux et de la main d’ œuvre très qualifiée dans les domaines mécanique, électromécanique, informatique, usinage qui fait qu’ elle pourrait être adaptée à bien d’ autres choses que l’ automobile comme l’ éolien ou autres. Installer une usine de construction d’ éoliennes dans une petite commune semble peu faisable vu la diversité des qualifications et la lourdeur des infrastructures requises. Les pales des éoliennes actuelles frisent chacune la taille d’ un Airbus A380! Le problème de l’ éolien terrestre c’ est que tout le monde en veut mais pas dans sa commune. J’ ai le retour d’ un maire de Gironde qui l’ avait proposé en conseil municipal mais il a dû renoncer devant le tollé. C’ est vrai qu’ en Espagne c’ est plus facile avec les grandes étendues semi-désertiques. Ça leur a permis d’ avoir une grande avance sur nous dans l’ installation mais il ne faut pas rêver. Les problèmes politiques et les magouilles financières ont fait que l’ électricité est très chère chez eux. Est-ce que nous nous arriverons à produire de l’ éolien pas trop cher, écologique et accepté par tous, là je ne sais pas lire dans le marc de café. Le marc de café étant en France les incitations fiscales qui donnent aux riches en prenant aux pauvres.

    1. bernadette

      « Le problème de l’éolien terrestre, c’est que tout le monde en veut mais pas dans sa commune »
      Cela ma rappelle une histoire des pylônes à haute tension où des subventions étaient versées aux propriétaires acceptant le passage de ces lignes.
      C’est encore la même chose avec l’éolien où des associations évoquent l’attrait touristique et le bruit. Des signatures de pétition contre l’éolien ont surgit un peu partout. Pourquoi des reunions publiques ont elles eu lieu essentiellement dans des communes refusant l’éolien ?
      Ces réunions publiques auraient dû se derouler un peu partout en Gironde.

  5. bernadette

    La protection des habitants contre le nucléaire est plus qu’important pour les générations futures. Il devient nécessaire de revoir le sujet dans une sphère à grande échelle.
    Arrêter les debats au niveau communal et reprendre le sujet sur une superficie plus grande ou plutôt un zonage.

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