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On peut avoir les foies devant les ravages de NASH

La société actuelle a cette particularité de hiérarchiser les priorités concernant la santé sur des bases peu conformes avec la réalité des dangers réels qui la menace. Ainsi il est souvent de bon ton de taxer des produits nocifs au nom de leur dangerosité potentiel pour celles et ceux qui le consomment. Le tabac en est l’illustration parfaite et pour ma part (je n’ai fumé qu’il y a 50 ans durant quelques mois) je n’y vois pas d’inconvénients. Sauf que ce principe n’est jamais appliqué aux alcools forts, aux pesticides contenus dans de multiples produits, aux pollutions connues pour leurs incidences néfastes au nom… de la nécessité de préserver des pans économiques réputés rentables. Il ne viendrait pas à l’idée d’un politique de surtaxer les sodas ou la célèbre boisson américaine gazeuse dont les dégâts pour la santé sont phénoménaux. Trop dangereux puisque derrière des consommations abusives il y a des profits colossaux. Tout est fait pour culpabiliser un fumeur mais surtout pas protéger les enfants et les adolescent(e)s des conséquences d’une alimentation catastrophique !
Il existe en effet un grave danger qui s’appelle le « cirrhose non alcoolique » qui ne cesse de progresser en raison des conséquences de la « malbouffe ». Aucune campagne nationale n’existe sur ce sujet alors que souvent seule la greffe du foie peut sauver celles et ceux qui en souffre. Le journaliste Pierre Ménez a raconté sa souffrance dans un livre et surtout la descente aux enfers que représente la « maladie du foie gras ».
L’origine de cette évolution d’un organe essentiel se trouve dans des excès de graisse et de sucre. La NASH est une maladie pernicieuse, sans symptôme, qui dégrade insidieusement le foie. Cette forme d’hépatite, en l’absence de virus et de tout alcoolisme, liée uniquement à… l’alimentation, entraîne cirrhose et cancer du foie, avec pour seule issue la greffe puisqu’il n’existe pour l’heure aucun médicament pouvant la guérir ou l’atténuer. Schématiquement, le foie même détruit à 80 %, continue à fournir la presque totalité de ses fonctions. Mais, malade à 81 %, c’est tout le corps qui meurt car il ne peut plus prendre à son compte le filtrage de tout ce qui est toxique. Et dans l’alimentation actuelle il a de quoi travailler. Son ennemi (j’ai en mémoire les tableaux de sciences pour classes de fin d’études) a toujours été l’alcool avec des images de cirrhose épouvantable ! Or désormais la destruction de l’organe essentiel à notre vie passe par le stockage des graisses.
Des milliers d’enfants deviennent ainsi des adultes au foie « gras » en puissance d’autant que tous les constats sociaux démontrent que dans certaines familles l’accès à une alimentation de qualité est impossible en raison de la faiblesse des revenus. Depuis plusieurs années, des médecins et les autorités de santé des pays occidentaux n’hésitent pas à qualifier la NASH de « fléau du siècle ». Une épidémie d’autant plus préoccupante qu’elle se propage discrètement par le contenu de les assiettes ou des bouteilles depuis le plus jeune âge. Les messages d’incitation à consommer des légumes, d’éviter le sucre ne ciblent pas les personnes les plus exposées.  Un Français boit en moyenne 22,7 litres de Coca-Cola en un an alors qu’un Américain en boit en moyenne 99,5 litres. Depuis 1960 Coca-cola est devenue la boisson la plus consommée de toute la planète dans 135 pays (hors thé et café.) mais il n’a jamais été question d’une étude sur les conséquences sanitaires de cette consommation ajoutée à bien d’autres toutes aussi dangereuses.
Les députés actuels ont voté dans la nuit du mardi 17 au mercredi 18 octobre dernier une modulation de la « taxe soda » en fonction du taux de sucre pour mieux lutter contre l’obésité. L’ensemble des boissons contenant une quantité –même minime– de sucres ajoutés sont taxées depuis 2013. Ainsi les boissons ne seront plus taxées en dessous de 5 g. de sucre pour 100 ml (soda light), taxées au même niveau qu’aujourd’hui à partir de 5 g, deux fois plus qu’aujourd’hui au-dessus de 8 g et trois fois plus au-dessus de 10 g (cola traditionnel, certains jus de fruit).
A l’heure actuelle, la taxe est de 7,53 euros par hectolitre. Pour une bouteille de 2 litres de Coca-Cola, le format le plus économique, elle revient à …15 centimes. Il faut bien reconnaître qu’il n’est pas question de prétendre que les boissons sucrées sont seules responsables de l’obésité alors qu’il s’agit d’un problème global lié à l’alimentation certes, mais aussi aux modes de vie et de consommation. Il faudrait donc des campagnes médiatiques aussi intenses que celles qui sont menées sur d’autres sujets alors que c’est souvent l’inverse. Dans les stades on vend de la bière sans alcool mais pas de sodas sans sucre ou sans autres composants dont l’accumulation peut se révéler dangereuse. La cirrhose graisseuse est donc en nette progression en France puisqu’ un à deux millions de Français pourraient en être atteints souvent sans le savoir vraiment.

Cet article a 6 commentaires

  1. bernadette

    Vive la maladie qui rapporte gros aux généralistes. Le coca dans le temps était recommandé lors d’une crise de foie. Le coca n’est pas un médicament.
    A force de taxer sur les héritages successoraux, les sodas à la consommation, le vin et bien d’autres aliments, la TVA l’Etat va devenir obèse.

  2. J.J.

    http://santepubliquefrance.fr/Actualites/Nutri-score-un-nouveau-logo-nutritionnel-appose-sur-les-produits-alimentaires

    Une saine initiative (hélas, ça n’augmentera pas les possibilités des plus démunis de se nourrir correctement ) mais ça permettrait de s’informer.

    Il est regrettable que la mafia de l’agroalimentaire ait empêché que l’apposition de ce logo soit obligatoire, avec des arguments spécieux.
    Par exemple, l’ex ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll dans une interviouve à la télé, essayait laborieusement de démontrer que ce logo n’était pas fiable, car il indiquerait qu’apposé sur un pot de miel, il signalerait cette denrée comme contenant trop de sucre ! On peut appliquer le même raisonnement ridicule à une boite de sel !

  3. JJ Lalanne

    Le problème du nutriscore c’ est qu’ il ne faudrait pas qu’ il se substitue au tableau des valeurs nutritionnelles, le seul actuellement qui permette de savoir, et dans des limites, en quoi l’ aliment peut être adapté ou non à notre alimentation. Les protéines supposées bon élèves sont des poisons élevant le taux d’acide urique. Le fructose, le bon sucre des fruits ne peut être digéré en dehors du foie qui le transforme en triglycérides très sournoisement. Et etc… Le taux de sel lui-même est peu regardé par les consommateurs et c’ est pourtant un élément majeur de l’ hypertension et l’ obésité à doses pas si élevées. Aucun tableau ne sera parfait, pourra être détourné à des fins commerciales en substituant le « mauvais » par du « mauvais non pris en compte ». On peut faire confiance pour ça à l’ industrie agroalimentaire encouragée comme elle l’ est par les con-sommateurs dans la recherche du prix le plus bas possible. Rien ne remplacera l’ éducation sanitaire dès le plus jeune âge. C’ est une erreur de croire que les petits revenus sont condamnés à la malbouffe. On peut se nourrir pour pas bien cher mais encore faut-il avoir appris le b-a ba de la nutrition. Quand je vois que même des toubibs me demandaient conseil, on n’ est pas sorti d’ affaire. L’ éducation, des mises en garde et pas toutes ces psychoses… Sur le Coca qui revient souvent sur le tapis, je n’ en suis pas un gros fan mais je lui reconnais que je n’ ai jamais vu un automobiliste rentrer dans un platane, me rentrer dedans, frapper femme et enfants à cause de lui, ce qui n’ est pas le cas d’ une autre boisson. Comme pour le reste de l’ alimentation ou les poisons,la dose a une importance majeure.

    1. bernadette

      En espérant que le rouge de l’étiquette Coca cola ne devienne pas noir dans les magasins français.

  4. Alain . e

    Bravo pour le nash investigation , mais si le coca c’ est caca et qu’il vaut mieux boire de l’ eau , on apprend qu’ une étude vient de démontrer que de minuscules particules de plastique se trouvent dans l’ eau en bouteille , et que l’ on ne connait pas les effets sur la santé à long terme .
    Alors plutôt l’ eau du robinet surfacturé dans bien des villes par de grandes sociétés bienfaitrice de l’ humanité bien sur, comme nous l’ apprenait Elise Lucet dans son excellent dernier numéro de cash investigation pas si sexuelle , bien qu’il parlait d’ histoire d’ eau , de grandes sociétés et d’ homme politique pas tout propre .
    Pour parler cash , pour lutter contre le nash , ne suivez pas en marche , ce mouvement communicant , mais mettez vous en marche nordique , de randonnée , ou autres forme de mouvement, les manifs par exemple , le sport pour lutter contre la maladie devrait être remboursé par la sécurité sociale…………

  5. Michel Frindel

    Bravo à Jean-Marie Darmian pour sa démonstration et sa grande lucidité dans l’analyse qu’il propose aujourd’hui à notre réflexion.
    J’associe JJ.Lalanne dans l’éclairage qu’il nous apporte. A lire et à relire aussi.
    Enfin le plus court des commentaires, signé de JJ abonde dans le même sens, avec en plus le coup de pied dans la fourmilière des lobies. Ce qui n’est pas étonnant c’est d’y trouver une homme politique qui plaide pour une paroisse celle en qui il croit! MF

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