You are currently viewing Italie : les « antisystème » entrent dans la combinazione

Italie : les « antisystème » entrent dans la combinazione

La décision est tombée et elle constitue une véritable « bombe à retardement » supplémentaire pour l’Union européenne. Le populisme a prix racine dans un autre pays : l’Italie  Les deux partis que l’on qualifie « d’antisystème » soit, le Mouvement 5 Etoiles (M5S) et la Ligue, ont trouvé un accord sur un programme de gouvernement et le nom du Premier ministre. Ils vont donc accéder avec la neutralité bienveillante car intéressée de Berlusconi au pouvoir à Rome. Un sacré retour en arrière et une illustration de ce qui attend demain les autres nations un tant soit peu marquée par des évolution similaires. Cet accord improbable et terriblement démagogique va donc immédiatement s’installer ! Luigi Di Maio, leader du M5S a annoncé au secrétaire général de la présidence de la République italien qu’il était prêt avec le chef de la Ligue Matteo Salvini, dès aujourd’hui à rendre compte de tout, y compris le nom du futur Premier ministre. Un «politique » a leurs faveurs et il pourrait être nommé dès la fin de cette semaine alors que beaucoup pensaient que ce ne serait qu’un « technicien ».
Pour diriger la troisième économie de la zone euro les partis « antisystème » auraient opté pour une « tierce personne » n’appartenant ni à la Ligue ni au M5S qui fera autorité au plan international et être en mesure de rendre compatible avec Bruxelles la tonalité eurosceptique du futur exécutif. Bref un nouveau Brexit se prépare et encore une fois la Commission européenne en porte une lourde responsabilité ! Plusieurs noms sont proposés par la presse italienne : l’économiste Guido Tabellini, 62 ans, la diplomate Elisabetta Belloni, 59 ans, actuelle secrétaire générale du ministère des Affaires étrangères, Michele Geraci, 50 ans, professeur d’économie à la New York University de Shanghai ou encore le président de la société italienne de construction navale Fincantieri, Giampiero Massolo, 63 ans. Bref que des personnalités se voulant pragmatiques et non engagées politiquement.
Après des législatives, qui n’ont pas permis de dégager une majorité claire au Parlement, la Ligue et le M5S ont trouvé des points de convergences pour former le premier gouvernement populiste en Europe occidentale. Un compromis aurait été trouvé sur un report à 2019 du revenu de citoyenneté (ça vous dit rien?), une idée forte du M5S, ainsi que sur une reconfiguration de la « flat tax » voulue par la Ligue. Selon le M5S, ce taux d’imposition unique de 15 % pour les Italiens pèserait trop lourdement sur les comptes publics.
Il reste le dossier essentiel de leur entente : l’immigration ! La Ligue va se déchaîner sur ce sujet et va probablement exiger du M 55 qu’il accepte des mesures coercitives fortes dans un contexte où l’Europe tourne le dos à une vraie prise en compte des phénomènes migratoires. Les deux mouvements veulent mettre en place une ligne dure dans ce domaine (ce n’est guère original) . Ils pronaient dans leur délire antisystème  la baisse les impôts durant la campagne mais c’est une illusion car l’Italie est… le pays le plus endetté de la zone euro. Sur la moralisation de la vie politique et publique voulue autant par Di Maio que Salvini elle risque par son caractère anti-démocratique de s’attirer les foudres de Bruxelles. Enfin si on se fie à la jurisprudence polonaise ou hongroise elle ne mènerait pas loin.
Pour le reste il va falloir ajuster des programmes très disparates. Les deux partis sont « antisystème » mais certains pensent qu’ils vont établir le leur. On murmure que Berlsuconi déjà empêtré dans des affaires multiples et « avariées » aurait obtenu que la justice soit une fois encore réaménagée. Il faut attendre de connaître la composition du gouvernement pour apprécier quel sera le poids réel du « cavaliere » qui peut à tout moment en lâchant ses troupes mettre en péril ce mariage des loups et des brebis  ! L’Italie bascule dans l’inconnu. Merkel en porte une lourde responsabilité sur le plan économique et la France une autre part avec son attitude sur les migrants… Que reste-t-il du beau rêve européen quand on fait le tour de tous les pays ?

Cet article a 4 commentaires

  1. JJ Lalanne

    Il faut dire que nous,avec un président qui congratule Trump en se félicitant qu’ ils ont en commun de ne pas venir de la politique, ce n’ est pas mal non plus! A force de voir politique et lois sociales combattues,comment s’ étonner que les « jeunes » se désintéressent de la politique au sens noble du terme. Loin le temps où, petits collégiens, on nous initiait au fonctionnement de la Cité et où on nous expliquait que ce n’ était pas parce qu’ une chose était écrite qu’ elle était vraie. Nos profs d’ alors venaient de connaître un populisme terrifiant mais sous une autre forme on est en train de se rapprocher de l’ idéologie dont ils avaient été accablés. L’ Immigré remplace le Juif mais c’ est toujours la mise à l’ index d’ un errant.

  2. bernadette

    @jj lalanne,
    La puissance americaine n’est pas la puissance française, Donald Trump défend sa puissance parce que les USA sont producteurs de pétrole comme la Russie qui est le plus grand pays avec des matières premières que nous n’avons pas en France. De plus le développement en recherche nucléaire est bien supérieur qu’en France.
    Pour nous le développement de l’intelligence artificielle ne peut pas être l’équivalent des entreprises de la Sillicone Valley. Il ne peut y avoir d’alternatives au pétrole parce que nous ne sommes pas pays producteurs. Il ne peut pas y avoir non plus d’alternative aux données individuelles. Il faut protéger les populations. Les lois sociales ne sont pas suffisantes dans leur contenu quant à leur application.

  3. JJ Lalanne

    @bernadette: je ne comprend pas bien le rapport entre ce que vous dites et les propos de JM ou de moi-même…

    1. bernadette

      Je disais tout simplement que la France n’est plus un pays riche.

Laisser un commentaire