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Les ONG coulées par l’indifférence nationaliste

Face aux situations humanitaires catastrophiques les  organisation non gouvernementale dites ONG, association à but non lucratif, d’intérêt public, qui ne relève ni de l’État, ni d’institutions internationales sont essentielles pour trouver des solutions destinées à sauvegarder des enfants, des femmes et des hommes en danger. Les ONG n’ont pas le statut de sujet de droit international. Les principaux principes définissant une ONG sont le but non lucratif de son action ; l’indépendance financière ; l’indépendance politique  et a notion d’intérêt public. Elles interviennent dans le champ national ou international. Les relations juridiques internationales sont depuis des siècles des relations uniquement entre Gouvernements ou au sens large entre Etats. Parfois le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) est considéré comme l’ancêtre des ONG, bien qu’ayant un statut spécifique vis-à-vis des États. Depuis de nombreuses initiatives ont été prises afin de réagir aux malheurs d’une planète n’ayant jamais su éradiquer le violence.
Le terme « ONG » apparaît officiellement pour la première fois dans l’article 71 du chapitre 10 de la Charte des Nations Unies de 1945 et faisait allusion au rôle consultatif que pouvaient avoir des organisations ne faisant pas partie d’un gouvernement. Un demi-siècle plus tard, dans une résolution du 25 juillet 1996, une définition en est donnée : une ONG est « une organisation qui n’a pas été constituée par une entité publique ou par voie d’un accord intergouvernemental, même si elle accepte des membres désignés par les autorités publiques à condition que ceux-ci ne nuisent pas à la liberté d’expression. Ses moyens financiers doivent provenir essentiellement des cotisations de ses affiliés. Toute contribution financière reçue directement d’un gouvernement doit être déclarée à l’Organisation des Nations Unies. ».
Il semble que ces notions soient de plus en plus contestées par les gouvernements. Ils font le maximum pour ne pas que les ONG interviennent dans des crises humanitaires qui dérangent leurs opinions publiques. La vie humaine n’ayant plus de « prix » les sacrifices de milliers voire des millions de personnes de tous les âges ne sont plus considérés comme des événements nécessitant des interventions désintéressées. Tout est fait pour bloquer les interventions solidaires susceptibles de déstabiliser les équilibres politiciens de certains pays. Les réfugiés fuyant les guerres ou cherchant des conditions de vie supposées meilleurs que celles de leur quotidien représentent, malheureusement pour eux, des enjeux qui les dépassent. Jamais peut-être les nations réputées civilisées n’ont démontré autant de hargne à l’égard des ONG qui contrecarrent leurs opinions publiques.
Le navire Aquarius, affrété par  Médecins sans frontières et SOS Méditerranée devient l’exemple de cette nouvelle donne. Alors qu’il est le seul recours possible pour les malheureux qui tentent une improbable traversée il est acculé au renoncement par des décisions destinées à l’empêcher d’accomplir ses missions strictement humanitaire. Refus de l’accueillir dans un port, retrait des pavillons lui permettant de ne pas être considéré comme un bateau « corsaire », menaces des marines « officielles » et surtout indifférence des démocraties réputées garantes de la charte des Droits de l’Homme et du Citoyen !
Ainsi le Panama, peu regardant sur les navires poubelles qu’il couvre vient d’annoncer qu’il allait retirer son pavillon à l’Aquarius, alors que celui-ci cherche un port pour débarquer 58 naufragés secourus au large de la Libye. Ce « refuge » avait repris ses activités de sauvetage il y a seulement quelques jours après une escale forcée de 19 jours, faute de pavillon puisque Gibraltar avait refusé sa couverture au navire. Le fait qu’il soit propriété d’ONG et entièrement financé par des cotisations ou des dons de leurs membres il va se heurter aux réalités des textes et des règlements et devenir une « cible » idéale pour la marine libyenne payée pour laisser sombrer les esquifs ou les épaves rafistolées que vendent des trafiquants sans scrupule.
« Cette révocation résulte de la pression économique et politique flagrante exercée par le gouvernement italien » sur le Panama, ont affirmé les affréteurs de l’Aquarius : »Le communiqué du Panama établit que les autorités ont pris cette décision suite à une communication avec l’Italie. Cela veut bien dire que le Panama n’a pas pris cette décision de son propre chef, d’autant plus qu’il avait pris le temps de vérifier  la situation (du bateau) avant de lui accorder son pavillon cet été ». Un acte révélateur de l »état réel de ce monde. Le communiqué du Panama précise par ailleurs que « l’exécution d’actes portant atteinte aux intérêts nationaux constitue une cause de radiation d’office de l’immatriculation des navires ». Ce texte qui est passé inaperçu signe l’arrêt de mort des ONG puisque justement elles sont là pour faire passer les vies humaines avant les « intérêts nationaux ». Durant des siècles Marseille a été le symbole de l’accueil des réfugiés de toutes origines… peut-on encore y croire ?

Cet article a 3 commentaires

  1. MOUNIC CLAUDE

    Ils n’ont pas connus la guerre ni les maquis, ni les F.T.P.F.
    Pourtant lorsque nous étions en difficulté dans le calvados, nous avions besoin de renforts pour faire face aux troupes nazis, malgré nos appels aux français de la métropole, il n’y a eu aucun secours,
    HEUREUSEMENT DES AFRICAINS DES IMMIGRES SONT VENUS RENFORCER LES MAQUISARD EN CHANTANT.
    C’EST NOUS LES AFRICAINS NOUS VENONS DE LOIN POUR DEFENDRE NOTRE PATRIE.
    Et maintenant les immigrés ont les laissent mourir en mers
    Quelle honte !

  2. Maria LAVIGNE

    Moi aussi, j’ai honte car après avoir pillé les ressources de leurs pays, et cela continue, les pays Européens ne sont même pas capables de tendre la main. Combien faudra t’il de morts en Méditerranée pour réagir ? L’actualité nous démontre, s’il en était besoin, la reconnaissance du pays, le nôtre, pour ceux qui avaient fait le choix de le servir. J’ai honte et je suis indignée

  3. J.J.

    Il ne faut pas oublier non plus, dans la tentative de neutralisation d’organisations humanitaires, l’existence de pseudo ONG, financées illégalement par certains gouvernements, dont les but est de déstabiliser certains pays où ils sont implantés.

    Feraient vraisemblablement partie de ces sous marins, l’organisation des Casques Blancs, (peut être pas si blancs que l’on veut bien le dire) et dont le financement est quelque peu ambigu.

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