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Le mépris envers les élus(es) ne cesse de croître

Incontestablement il ne faut pas se nourrir d’illusions : les élus(es), actrices et les acteurs « ordinaires » de la démocratie représentative entrent dans une zone de turbulences, une sorte de triangle des Bermudes où ils vont disparaître. De partout les signaux sont de plus en plus nombreux : la caste des hauts fonctionnaires se sent toute puissante. Son comportement confine même souvent au profond mépris pour les «élus(es) » ne correspondant pas à leurs critères de rentabilité de carrière. Même plus chez eux la volonté de sauver els apparences. Tout le monde se tait mais dans les réunions institutionnelles, il ne fait pas bon la ramener, surtout si vous êtes un second voire un troisième couteau. Immédiatement le « fichage » s’opère de telle manière que l’intrus qui bouleverse les certitudes de ce réseau soit vite oublié. Pour peu qu’il y ait une « personnalité » affirmée et le mépris est encore plus prégnant. Les oublis pour les invitations se multiplient, les décisions sans aucune concertation deviennent monnaie courante, les signes ostentatoires de distanciation avec s’accentuent et le mépris est palpable… et ce ne sont pas des grands messes ou des parodies d’écoute qui changeront les appréciations que l’on peut porter sur cette mutation de la démocratie. J’en ai eu encore la preuve ! L’élu(e) est à la limité supporté mais de plus en plus ignoré comme dans ces cours royales où on ne discute que d’égal à égal sur la base des titres, des médailles et des intérêts.

L’entre soi de l’énarchie triomphante devient insupportable pour celles et ceux qui ont simplement comme bagage le viatique offert de manière transitoire? par le suffrage universel ordinaire. Pas un regard pour ces gens qui font trop peuple et ne comprennent rien à rien ! Être élu(e) ne sert maintenant qu’à prendre des coups, à être la cible de la défiance désormais permanente et à n’être considéré que comme un punching-ball. Le combat permanent se situe maintenant non pas entre les « porteurs » d’un mandat électif mais entre ces derniers et l’administration qui passe son temps à leur démontrer que les volontés « politiques » sont impossibles ou dispendieuses. Et encore quand on les écoute…

Les scrutins se succèdent. Leur valeur est chaque contestée en raison de l’abstention . Leurs conséquences deviennent plus dévastatrices pour la vie personnelle de celles et ceux qui sont choisis que  réconfortantes pour ce que l’on espère quotidiennement apporter aux autres. Le doute s’installe et les tables des conseils municipaux sont désertées et les manifestations officielles boudées. La stigmatisation est permanente, systematisée, codifiée. Sur un rendez-vous auxquels plus d’une centaine d’invitations officielles ont été lancées quand on retrouve une douzaine de maires c’est vraiment une réussite. En plus comme ces derniers seront oubliés, relégués, abandonnés par la caste imbue de son utilité,  ils ne reviendront même pas, non par dépit, mais parce qu’ils prennent conscience de leur inutilité. Les médias les oublient sauf pour les railler ou se pencher sur leurs querelles intestines réputées régulées par des egos surdimensionnés ou des ambitions personnelles. Plus que jamais, tout se règle dans des cercles fermés entre fonctionnaires ou entre services même la moindre cérémonie protocolaire ou le moindre dossier du quotidien. Il n’ya plus el choix : on est dans le système ou on est vite sur le bord du chemins. On le voit bien quand Ministres, sous-Ministres renvoient vers leurs collaborateurs(trices), tous sortis du même moule idéologique et qui se moquent de ce que peuvent penser des représentant(e)s du Peuple actuellement assimilés aux gilets jaunes… c’est obsessionnel dans la période actuelle !

Personnellement en 36 ans je n’ai jamais ressenti un tel décalage entre les élus(es) de base et des représentants de l4tat boursoufflés de leur importance et une administration omnipotente semblant prendre une revanche sur une période où elle n’a pas été considérée à sa juste valeur par la décentralisation!  Quel que soit son niveau, un(e) technicien(ne), un cadre, un haut fonctionnaire sont là pour servir une volonté politique et doivent éviter (mais ça devient rare) de s’en servir ou de la desservir ! La loyauté républicaine s’est transformée en quelques mois en une attitude partisane tellement grossière qu’elle prête à sourire. Jamais la France n’a pourtant autant eu besoin du formidable réseau d’élus(es) de base, certes accusés de tous les maux, certes minables, mais irremplaçables pour maintenir à flots une République flageolante. Les liens sont rompus au local mais aussi au national. Les débats, les repas, les rencontres : tout sonne faux et ressemblent à cette fameuse phrase : « cause toujours tu m’intéresses mais je ferai ce que bon me semble ! » ou « circulez il y a rien à voir ! »

On tape aussi à bras raccourcis sur des sénatrices et des sénateurs réputés inutiles et on est prêt à pleurer sur le sort des gardiens du temples énarchique de l’Elysée injustement accusés d’avoir fricoté ou magouillé avec un enivré du pouvoir ! Même aux pays de l’agité débile du bocal de l’autre coté de l’Atlantique on imagine pas un instant que l’on couvre de tels agissements en se drapant dans la séparation des pouvoirs !  Il va falloir enfin se poser une simple question : qui confère la légitimité républicaine ? Est-ce une nomination obtenue par le miracle d’un réseau bien entretenu ? Est-ce une élection ? Est-ce le résultat des urnes ou un uniforme ou un costume trois pièces? J’ai la réponse dans la période actuelle. Il vaut mieux être au chaud avec avantages non soumis au contrôle  qu’exposé à la vindicte publique pour un ticket de restaurant oublié ! Il vaut mieux se défiler ense parant dans la dignité d’une fonctionque que filer assumer la contestation. On en crèvera de cette vie politique des apparences et de la complicité de caste stérilisatrice d’une action publique verrouillée, confisquée ne souhautant pas que l’imagination soit au pouvoir! L’élu(e) passe eux demeurent et s’adaptent. L’Etat renvoie à travers quelques-uns de ses représentants une image déplorable, méprisante, lointaine qui ressemble à de la haine pour le système républicain actuel.

Cet article a 8 commentaires

  1. Bernadette

    Bonjour Monsieur Darmian,
    Quelle que soit le parti politique auquel il fait référence, la rédaction d’une feuille municipale s’adresse à toute la population qu’elle soit riche ou pauvre. Il me semble que l’effort de reconnaissance de cette population doit être mis en avant. L’élégance de la rédaction n’existe pas. Il devient impératif qu’une formation soit donnée aux maires des petites communes.
    Bien à vous

  2. Bernadette

    Monsieur Darmian,
    Dans la continuité de mon message ci dessus, je trouve affligeant que les élus se substituent à des moralisateurs manageriaux. Dans la vie publique communale, il ne peut y
    avoir de chef d’équipe dirigé contre l’État, seule demeure l’agir du descriptif de l’État mis en cause. « Non ce n’est pas moi c’est l’État …. »

  3. Philippe LABANSAT

    Après le citoyen, relégué très loin de la parole démocratique, hors de portée du contrôle du pouvoir, voilà les élu(e)s supplanté(e)s dans leur rôle représentatif.
    L’élection de M. Macron a été ce tournant. La bascule vers le « nouveau monde » a été, de fait, la prise des commandes de l’État en direct par l’administration de Bercy.
    Les institutions de la Vème république sont l’outil idéal pour reléguer les politiques, eux aussi. Ils ont été renvoyés à leur rôle de godillots pour les députés, à un rôle de mouche du coche, mais sans pouvoir pour le Sénat. Les élu(e)s locaux sont, eux, abandonnés à leur sort, dans un face à face compliqué avec leur administrés. On leur coupe les ailes sans que le citoyen lambda s’en rende vraiment compte.
    On l’a assez dit, mais il n’y a aucun contre pouvoir réel dans notre pays.
    Les pseudo débats télévisés sonnent creux à un point insondable « Que va dire le Président ? » ; « Que va faire le Président ? » ; « Le Président peut-il se faire réélire ? » etc.
    Personnellement, je me dis que je ne me suis senti citoyen que 2 ans de ma vie qui est déjà un peu longue. C’est très peu, et je n’ai jamais eu le sentiment que la démocratie soit aussi hors de portée dans notre pays.
    Je dois dire que j’aurais bien envie de claquer le beignet à toute cette caste qui se gargarise de « démocratie » alors qu’elle est en train de lui tordre le cou sous la table.
    Il souffle un vent mauvais. Inutile d’espérer que les autocrates se réfugient dans la démocratie. Les turbulences sont loin d’être finies…

  4. faconjf

    Bonjour,
    triste constat que malheureusement je partage. J’ai voulu avoir le cœur net vis à vis du grand barnum merdiatique appelé « grand débat national ». Voici mon constat, par un beau samedi ensoleillé dans une salle municipale d’une petite ville de 7000 habitants 25 personnes ont participé au débat. Un débat conduit par un militant la Rem devant une assemblée réduite dont la moyenne d’âge dépassait les 60 ans. Un débat puissamment corseté par un questionnaire comportant une majorité de questions fermées, conduisant immanquablement à conforter une analyse d’énarques. Une assemblée noyautée par la Rem avec travaux en sous-groupes clairsemés, puis une restitution trééééés orientée … Alors là trop c’est trop je suis parti en me promettant de ne plus m’imposer pareille manipulation.
    Ceci n’engage que moi, mais ma conviction d’être manipulé par une oligarchie ayant ourdi cette machination est confortée. Les GJ ont refusé de participer et je ne peux que leur donner raison. Comment l’ensemble des restitutions sera retranscrite et qui peut garantir la sincérité de la synthèse d’une consultation déjà « vérolée » à la base ?
    Nombre d’élus ont flairé le piège et se sont abstenus d’apparaitre dans cette misérable pantalonnade dont le canevas était écrit par la crème de la crème des hiérarques en place.
    Nous vivons une période où les libertés individuelles se réduisent à vue d’œil ( avec ou sans LBD), jamais les mots démocratie et liberté n’auront été aussi souvent criés et pourtant …
    salutations républicaines

    1. J.J.

      Je partage parfaitement cette vue de l’affaire. Comme aime dire le petit président, c’est une carabistouille monumentale, qui ne trumpe que ceux qui veulent se laisser trumper.
      Une catégorie qui partage la vindicte populaire avec les élus, ce sont les fonctionnaires, les « petits ». À l’inverse, les « gros » sont à l’abri et mènent la danse, avec des pouvoirs et des émoluments qui frisent l’indécence.
      Mais ce n’est pas le sujet.

      Il est vrai que l’on comprend la désaffection des citoyens envers les élus, quand on assiste à la nomination de certains personnages à des postes prestigieux, et qui demandent que l’on oublie leur passé.
      NON, n’en déplaise à certains, on ne l’oublie pas !

      Et que dire des turpitudes d’un actuel président de l’assemblée nationale, d’une ministre du travail, d’un ancien président de la République, de certains de ses ministres et d’autres peu respectables personnages, qu’ils soient de droite, de gauche ou du milieu ?

      Sans oublier les turpitudes grand-guignolesques générées dans l’entourage d’un président à l’étonnant succès électoral.

      Et ce sont les « petits » élus de tous bords, pour leur immense majorité honnêtes et dévoués, qui sont victimes de cette détestation.
      4 ventôse 226

    2. Bernadette

      Oui en accord avec ces quelques lignes et je dirai que l’espace réservé aux habitants n’a jamais existé ou dans un ancrage infiniment minuscule ou jamais le pseudo citoyen s’est exprimé pour faire falloir son point de vue.
      Merci les élus (es) de faire 1/2 tour
      fasse aux réalités de l’existant de chacun et chacune d’entre nous que vous soyez de gauche ou de droite puisque vous nous représentez à plusieurs étages de la commune, e
      communauté de communes et de l’administration elle même. Il me semble que les petits élus ont un rôle plus important que les grands élus

  5. MOUNIC

    certain hauts fonctionnaires, sont des bons à rien

  6. Maryse26

    Bonjour MR J.M. DARMIAN,
    Je viens d’avoir une grande frayeur : LE MÉPRIS ENVERS LES ÉLUS(ES) NE CESSE DE CROÎTRE.
    Quels sont les citoyen(es)s qui vous ont exacerbés à ce point J.M. Darmian pour que vous écriviez cette phrase ? la lecture de la « roue libre » m’a remis les pieds sur terre.
    Me voilà rassurée, ceux qui vous ont élus n’y sont (en générale) pour rien. Nous sommes tous dans la même galère. Simples citoyens, élus, représentants syndicaux, GJ, tous méprisés. Les phrases ironiques (hier encore) sont intolérables.
    Les GJ demandent du pouvoir d’achat « on » leur propose du dialogue ! Y a t-il à l’ENA des cours comme au rugby pour apprendre à « taper en touche » avec des grands airs condescendants et humiliants ?
    De vous savoir révolté , ne m’ enlève pas ma détresse, elle m’aide juste à comprendre que je ne suis pas seule.
    Sincères et respectueuses salutations.

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