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Ne cherchez plus la « petite » dette…

La France des collectivités territoriales vit dans un paradoxe permanent en raison de la faillite des concepts de gestion diffusés par Bercy. Ils se résument de la manière la plus simple possible par le sempiternel « faites ce que je vous dis et surtout ne faites pas ce que je fais ! ». Appliquant via les règles budgétaires des principes intangibles les élites issues du même moule voulant que les élu.e.s soient de piètres gestionnaires s’évertuent d’étrangler la libre gestion des communes, des intercommunalités, des départements, des régions. Ils leur imposent de manière totalement absurde des critères contraires à ce que la conjoncture actuelle du pays leur interdit de prôner pour leur budget.

Ainsi les plus grandes collectivités se voient pénaliser si leurs dépenses s’accroissent de plus de 1,2 % afin a-t-on dit le favoriser l’autofinancement de leurs investissements et donc de leur permettre de moins emprunter. C’est d’autant plus incompréhensible que l’État profitant des taux bas empruntent à tout va non pas pour injecter des fonds supplémentaires dans des chantiers essentiels pour le pays mais… pou payer son fonctionnement (ce qui est formellement interdit pour les collectivités) jusqu’en fin d’année. « Notre » dette collective s’envole  plaçant la France en situation de précarité extrême et sous la menace d’un retournement possible de tendance.

Bercy vient ainsi de réaliser un appel de fonds démentiel sans que personne n’élève le ton. Or c’est l’illustration des dégâts de l’ultra-libéralisme qui tente de persuader l’opinion de l’utilité de la baisse des impôts, contributions aux besoins de la vie collective. Le besoin de financement par emprunt atteint la bagatelle de… 237 milliards d’euros en 2019. Il avait été annoncé que cette somme serait essentiellement effectuée par des émissions de dette à moyen et long terme pour…200 milliards d’euros ce qui constitue un record historique. La raison de cette aggravation de l’endettement : la dégradation continue des finances publiques mais aussi par les besoins de refinancement de la dette émise il y a dix ans, lors de la crise financière sous le mandat de Sarkozy.

Les médias avides de sensationnel ont oublié de commenter le creusement brutal de ce qu’il faut bien considérer comme un puits sans fin. L’Agence France Trésor qui a en charge les appels pour la concrétisation de ces emprunts sur les marchés les capitaux nécessaires a donc coché sur son calendrier une date « historique ». Profitant des taux anormalement bas ces technocrates financiers ont mobilisé plus de 10 milliards d’emprunts sur le long terme en quelques heures. Comme les taux sont au plus bas (le taux à dix ans des bons du Trésor a franchi un nouveau record à -0,36 % et à quinze ans il vient de passer à -0,03 %) l’Etat a fait exactement le contraire de ce qu’il met comme règle d’or pour les collectivités !

Où va-t-on ? Nul ne le sait vraiment. Jusqu’à quand durera cet embellie des taux négatifs ? Un an ? DeUx ans ? Quelle attitude future auront les milieux financiers qui, par leur « soldes » enchaînent les pays réputés indépendants ? Ces derniers sont prêts à perdre de l’argent pour prêter à un horizon aussi lointain que 15 ans. « Dans ces conditions extrêmes, ceux qui achètent de la dette se reportent sur le très long terme pour obtenir un peu de rentabilité. Résultat: la France a emprunté à 30 ans plus de 3 milliards d’euros, un nouveau record. Enfin, l’encours de l‘obligation verte de la France, qui finance des projets fléchés spécifiquement sur l’environnement et la transition écologique, a dépassé les 20 milliards d’euros » explique avec inquiétude le site Le Figaro.fr Il faut ajouter que l’Espagne sur les mêmes bases vient d’obtenir des emprunts… à 50 ans c’est à dire qui s’achèveront dans sa seconde moitié du XXI° siècle.

Le total de la dette mondiale à rendement négatif atteignait 8 300 milliards de dollars d’emprunts à travers le monde en début d’année et au creux de cette semaine le total est brutalement et massivement passé à 17 000 milliards ! Le Japon héberge plus de 40 % de ces titres devant la France qui se situe juste devant l’Allemagne, avec 2 300 milliards de dollars. Un séisme se prépare si pour une raison ou une autre la situation devient critique en raison par exemple d’un affrontement accru entre Chinois et Américains.

Tout cet édifice financier ressemblant à un château de cartes repose sur une croissance contradictoire avec les enjeux écologiques et une inflation qui stigmatiserait la faiblesse du pouvoir d’achat. Bercy opportuniste mais seulement soucieux du court terme est peuplé de funambules… qui servent avec zèle les intérêts des grands spéculateurs alors que les élu.e.s locaux.cales tentent de résoudre l’équation entre des besoins grandissants et une raréfaction des ressources ! Comprenne qui pourra… et qui voudra !

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