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La laïcité doit être au coeur de la fonction publique

Toute la journée aura été consacrée à l’hommage aux innocentes victimes de la Préfecture de police de Paris et c’est dans le fond l’essentiel. Il y a eu aussi les explications sur les « défaillances d’un système » qui justement à pour particularité d’être secret. Elles ne permettront jamais de connaître les responsabilités réelles dans cette affaire. De toutes les manières comme dans toutes les circonstances similaires il s’agit simplement de promettre que ça ne recommencera pas. Et d’ailleurs immédiatement il est époustouflant d’apprendre que d’autres fonctionnaires en exercice ont des profils similaires.

Sans ce drame aurait on connu ce chiffre d’une quarantaine de cas pour le moins suspects de ralliements aux idées extrémistes ? On peut en douter et c’est probablement là que se trouve le point le plus inquiétant de cette affaire. Mais on doit être rassuré… Il y a éternellement dans els gouvernements des « responsables mais pas des coupables ».

« Des mesures ont été prises pour que cela ne puisse plus se reproduire. Ce qui s’est passé jeudi est une tragédie mais aussi une défaillance grave qui ne doit pas se reproduire. Depuis 2015, 19 policiers ont été radiés ou écartés (en incluant les agents administratifs travaillant dans police),selon les informations de France télévisions. Pas moins de 20 policiers et 10 gendarmes font  l’objet d’un suivi en ce moment. Et 20 policiers ont été signalés pour leurs pratiques religieuses rigoristes ou en raison de leur entourage.  40 individus radicalisés au sein de la police ont tous été écartés. Depuis quelques mois, un nombre important d’habilitations secret défense » ont été retirées à des agents.

Le Ministre de tutelle de la Préfecture de Police a avoué tout simplement que dans les services ayant en charge la sécurité des biens et des personnes il pouvait se trouver des personnes ne respectant pas les principes de neutralité et de laïcité.

En fait il serait possible de déceler pareils cas dans bien des secteurs sensibles. Des centaines d’habilitations sont par exemple retirées à des agents d’entreprises sous-traitantes évoluant sur les installations aéroportuaires. Les enquêtes sont extrêmement difficiles et le besoin de main d’œuvre fait parfois oublier certains détails pouvant se révéler parfois extrêmement dangereux.

Un certain communautarisme s’est installé et se développe par cooptation. Dans les aéroports, à Roissy par exemple, 80 des 80 000 titulaires d’un badge rouge font l’objet d’un suivi régulier. Mais nous proposons d’étendre le criblage des salariés aux personnels chargés de la maintenance des avions car, pour l’instant, ce n’est pas le cas.

Deus députés dont le Girondin Eric Pouillat ont mené une mission d’information sur les services publics face au communautarisme et à la radicalisation. Pour eux la situation « n’est pas alarmiste », mais nécessite de la « vigilance »... mais comme le veut une tradition parlementaire leurs conclusions et leurs recommandations n’ont pas dépassé quelques membres d’un commission venus par sympathie.

Bizarrement le Ministre de l’Intérieur n’a fait aucune référence à ce travail pourtant annonciateur des tristes événements de la Préfecture de Police. Selon eux les chiffres indiquent que le nombre de fonctionnaires concernés est relativement faible.

Dans l’armée, la proportion de suspicion de radicalisation (islamique ou politique) est évaluée à 0,05 % des effectifs de l’armée de terre et 0,03 % de ceux de la marine. Aucun cas recensé dans l’armée de l’air. Ils affirmaient que…dans la police et la gendarmerie, une trentaine de cas font l’objet d’un suivi particulier à comparer aux chiffres annoncés ce jour).

Dans l’administration pénitentiaire, moins d’une dizaine d’agents sont officiels quand les syndicats évoquent une trentaine de cas signalés. C’est donc un phénomène très limité, mais qui est de plus en plus prégnant. Le véritable problème se situe pour eux « davantage au niveau du communautarisme et du prosélytisme  que de la radicalisation pure et dure ».

Le strict respect de la laïcité demandé normalement aux citoyen.ne.s ayant recours à ces services ne s’applique pas aux membres qui les font fonctionner. Attention en effet, les opinions religieuses extrémistes ne concernent pas nécessairement l’islam.

Des membres de sectes sont infiltrés dans les administrations : c’est une certitude. Des racistes avérés proches des thèses nazies y sont installées avec l’indulgence des responsables. Le drame de la Préfecture de Police focalise sur une attitude proche de la folie mais ne pose pas nécessairement les paramètres de référence aux vraies valeurs du service public.

Il manque un engagement concret, clair, précis sur la déontologie des membres de la fonction publique. Certaines attitudes sont incompatibles avec l’exercice d’une fonction au service du public. Et on le paiera très chèrement dans l’avenir.

Cet article a 2 commentaires

  1. Cazeaux

    Oui ,je peux confirmer, pour l’avoir vecu, les sectes sont infiltrees dans les administrations. Dans mon cas , c’etait au travers d’intituts de formations ……

  2. J.J.

    « Certaines attitudes sont incompatibles avec l’exercice d’une fonction au service du public. Et on le paiera très chèrement dans l’avenir. »

    Et beaucoup sous estiment le danger que représente cette menace rampante, jusqu’à des organisations (que je ne veux pas citer ici…) se réclamant de la laïcité, mais qui vont jusqu’à condamner des propos demandant la non exhibition de signes religieux, quels qu’ils soient.
    C’est inquiétant de se voir traiter de sectaire lorsque l’on exige simplement la discrétion et la neutralité.
    Tout ce qui est du domaine des croyances (souvent irrationnelles)doit impérativement rester dans la sphère privée.
    Comme dans la lute contre les sectes, les pouvoirs publics ont été bien trop frileux, complaisants, ou négligents sur ce sujet, nous le paierons très cher

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