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La privatisation : obsession libérale actuelle

La stratégie conduite par Bercy est extrêmement claire depuis plusieurs décennies et elle n’a jamais varié, sous l’influence de Bruxelles, quels que soient les gouvernements en place. Certes elle a donné lieu à des mesures plus ou moins fortes mais jamais la ligne directrice n’a varié. Elle se décline en quelques principe libéraux simples mais immuables : diminuer les dépenses.

Chaque fois qu’il le peut le milieu des « affaires » ou des « finances » incite les femmes et les hommes politiques qu’il a fait arriver au pouvoir, à suivre les conseils des vrais gouvernants que sont les hauts fonctionnaires du Ministère de l’Économie et des Finances. Tous passés ou en passe de s’installer par le système du capitalisme mondialisé, ils tirent les ficelles dans un Etat dont les élites sont désormais entièrement acquise à cette cause.

Le premier des principes c’est la prééminence de l’individu sur le collectif. La réussite sous toutes ses formes, ne saurait être que personnelle. Inexorablement s’est installé le « moi je.. ; » ou le « chacun.e pour soi… » avec ce sentiment que l’autre n’aide pas ou ne participe pas à ma réussite mais qu’au contraire il peut me la voler ou la retarder. Le mythe du milliardaire américain qui aurait été un « self made man » a envahi les neurones et le libéralisme porte cette icône.

En fait il s’agit de la base de la privatisation voulant qu’il ne faille plus rien attendre de la « solidarité » ou du « service public » mais construire soi-même ses propres garanties. Cette propension à tabler sur l’égoïsme facilite la suppression de toutes les garanties collectives issues de la période difficile de la seconde guerre mondiale. Le fameux modèle « social » à la française ne restera au niveau où il est que grâce au comblement de ses défaillances calculées par l’accès à des solutions pivées.

Les principes fondateurs de la sécurité sociale bafoués ou détériorés ne parlent plus que dans les moments douloureux de la vie. Pour accéder aux meilleurs services il faut remplacer la cotisation solidaire par la mensualité individualisé d’assurance (faussement appelé mutuelle). Diminuer la dépense « publique » passe par cette privatisation diversifiés sans cesse croissante touchant absolument tous les secteurs de la vie quotidienne.

Le système des pensions n’échappe pas à la règle ! Devant l’incertitude qui pèse sur son avenir la seule solution deviendra l’apport supplémentaire via les sociétés de placement immobilier, les rentes viagères, les assurances vie ou les systèmes réputés fiables. La contestation de la réforme en cours n’insiste pas assez sur les conséquences inévitables qui seront l’individualisation des choix de placement pour garantir l’avenir. 

L’éducation accélère sa mutation. Jamais l’enseignement « privé » n’a été aussi florissant. Les écoles Montessori très recherchées par les familles pouvant les financer se multiplient. Les structures profitables post-bac recrutent à tour de bras. Les sélections y sont redoutables soit par les exigences de niveau soit par la capacité financière à y accéder.

On a oublié depuis belle lurette le principe de la gratuité. Tout est pensé pour que le budget de l’éducation nationale soit globalement contenu voire diminué si on le calcule par individu scolarisé. Les transferts se multiplient vers les collectivités locales de telle manière que l’on abandonne peu à peu des financements relevant des obligations initiales de l’État.

Fondamentalement les « entreprises » ayant leurs « relais » dévoués dans les rouages de la République, réalisant un lobbying forcené, elles dictent des décisions : baisse des taxes les concernant, aucun contrôle sur les impôts des très nantis, aucun contrôle réel de la fraude, protection juridique au nom de l’efficacité économique des profits colossaux de la finance…

La privatisation vise à confier à ces acteurs économiques le soin de régler par la loi de l’offre ce dont la puissance publique se déleste. Ils en tireront des bénéfices rapides de manière temporaire mais abandonneront les services dès que ces derniers nécessiteront investissements et comblements de déficits. La fracture va s’élargir entre celles et ceux qui ne pourront pas « financer » les trous dans la raquette républicaine de la solidarité et celles et ceux qui conserveront les moyens de le faire.

On accélère les ventes d’entreprises encore un tant soit peu plubliques. On donne des pans de l’activité structurelle du pays à des intérêts capitalistes. On exonère. On défiscalise. On abandonne des équipements essentiels. On gratte partout ce qui peut être délégué au privé. 

Bercy a les yeux fixés sur les dépenses mais refuse par respect du libéralisme doctrinaire de… rechercher là où il est possible de les trouver des recettes complémentaires. Les « infiltrés » de la caste dominante oublient la dimension humaine de la gestion publique ce qui risquent inévitablement de multiplier la défiance, la contestation et la violence mais aussi et surtout l’épouvantable montée de ce que l’on appelle trop facilement le « populisme ».

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