You are currently viewing L’eau de Noël ne sauvera pas l’Australie et la planète

L’eau de Noël ne sauvera pas l’Australie et la planète

Nous oublions trop souvent que dans l’hémisphère sur l’été bat son plein et que l’on fête Noël à la plage ou devant un barbecue entre amis en maillots de bain. Quand nous sommes excédés des déversements pluvieux du ciel l’Australie étouffe sous la canicule et les incendies. Une véritable catastrophe environnementale provoquée par une évolution néfaste du climat.

Tous les phénomènes climatiques se transforment en événements exceptionnels ce qu’il est devenu impossible de nier. Inondations, tornades, tsunami, températures excessives, effondrements , séismes : pas une semaine sans que le monde soit frappé par l’un des effets directs ou indirects du réchauffement climatique.

Des tornades de feu, des nuages de fumée inarrêtables obscurcissant le ciel bleu , des feux de forêt aux avancements inexorables et des niveaux de température records : l’Australie passe un Noël révélateur des menaces sur la planète.

L’accentuation des températures mondiales fait que la sécheresse du début de la saison estivale est arrivée beaucoup plus rapidement et de manière beaucoup plus prononcée cette année en Australie. Ce sera désormais une habitude à laquelle il faudra que tous les pays du monde s’habitue avec des conséquences plus ou moins prononcées.

Sur le vaste territoire australien de nombreux incendies se sont naturellement déclarés en Australie occidentale, à l’ouest, et en Nouvelles Galles du Sud, au sud-est. De partout des milliers d’hectares ont don été ravagés par les flammes. L’État, où se situe la ville de Sydney, a déclaré l’état d’urgence pour catastrophe naturelle. Certes il y a le danger que représente la progression des incendies mais les dangers sont ailleurs.

Les fumées des incendies représentent une VRAIE menace pour la population locale : les urgences hospitalières ont recensé une hausse de 80% d’admission pour des problèmes respiratoires. En plus de ces nuages toxiques la température y est insoutenable avec un pic de chaleur historique en Australie occidentale : 49,8°, battant un record préalablement établi en 1972. La moyenne des températures maximales du jour dans le pays était de 41,9°. Une moyenne ! Ce qui signifie des niveaux très largement supérieurs selon les zones de ce vaste « continent ».

On évalue à plus de 3 millions d’ha les surfaces de végétation détruites. Sydney, la plus grande ville du pays avec ses 5,2 millions d’habitants, est asphyxiée par la fumée des incendies qui brûlent au nord, au sud et à l’ouest de la ville. Certains ne sont qu’à environ 130 kilomètres de la métropole.

Bien évidemment les raisons de ce cataclysme sont d’origine climatique mais ce n’est pas pour autant que les politiques australiens sont prêts à imaginer des mesures pouvant réduire les risques. Pour eux le profit d’abord et récemment à la COP 25 à Madrid leurs représentants ont ostensiblement refusé de faire progresser la lutte contre le réchauffement climatique.

Ainsi le Premier Ministre australien champion de la lutte contre les migrants, adversaire résolu de l’avortement, conservateur dans tous les domaines ne brille pas par sa volonté dé défendre l’environnement. Il a cependant tenté de mettre en œuvre sa volonté de légiférer sur l’obligation pour l’Australie, en accord avec l’accord de Paris sur le climat, de réduire ses émissions polluantes de 26 % à l’horizon 2030. Il n’a suscité que la révolte de sa majorité. Selon un institut de recherche spécialisé elle détient le record de la « plus forte empreinte écologique » par habitant.

En pleine crise provoquée par le réchauffement climatique le chef du gouvernement a maintenu son soutien à l’exploitation massive du charbon alimentant les centrales électriques. « Je ne vais pas supprimer l’emploi de milliers d’Australiens en m’éloignant des secteurs traditionnels (…) ni nous engager dans des objectifs irresponsables, destructeurs d’emploi et nuisibles pour l’économie », a-t-il déclaré. Cette industrie très polluante constitue le socle de l’économie du pays.

A force de la favoriser en dépit du réchauffement climatique, l’Australie se situe parmi les pays les moins performants en matière de lutte contre ce phénomène mondial. Rappelons qu’environ un tiers des exportations mondiales de charbon sortent des mines d’ l’Australie. Une synthèse « brûlante » de vérité sur les menaces dramatiques pesant sur l’avenir de l’Humanité.

Le jour de Noël a cependant symboliquement apporté un brin de réconfort. Les habitants de Sydney et de Nouvelle-Galles du Sud ont accueilli des averses avec soulagement pendant le réveillon. Ces pluies sont toutefois loin d’être suffisantes pour éteindre les incendies monstres qui frappent la côte est de l’Australie depuis de longues semaines. Mais c’est un début… On se console comme on peut !

Cet article a 7 commentaires

  1. Christophe B.

    Cet article me semble assez bien résumer certaines problématiques insolubles liées aux effets dévastateurs des dérèglements climatiques provoqués par les activités de l’homme.
    Si je puis me permettre d’être à mon tour particulièrement inquiet et pessimiste, j’en tire quelques conclusions simplistes.
    Tout comme lors de nombreux conflits guerriers, la volonté, l’entêtement, la folie de quelques-uns va entraîner le sacrifice d’un très grand nombre de personnes sur les divers champs de bataille climatiques, écologiques et technologiques qui vont se multiplier sur la planète. Avec d’autres effets induits ( migrations, batailles pour accéder aux diverses ressources, à commencer par l’eau).
    Et dans le même temps je comprends tout à fait le discours simple du chef de gouvernement australien qui ne souhaite pas sacrifier l’économie de son pays, l’accès indispensable à l’énergie, et tous les emplois induits qui dans le modèle actuel permettent a minima de se nourrir, de se loger, de se soigner et d’élever des enfants.
    C’est cynique et pragmatique.
    Que dirait-on en France s’il était décidé pour diverses raisons urgentes d’arrêter au plus vite toute production d’électricité nucléaire, d’armes, d’avions…?
    Même à l’échelle de la planète on vit au jour le jour, dans la survie pour le plus grand nombre et dans la préservation d’intérêts, d’avantages et de confort de vie pour un moins grand nombre.
    Il est amusant de constater qu’on est en train de « se questionner » sur un modèle (comment payer des retraites équitables) qui nécessite une anticipation certaine (20, 30, 40, 50 ans) et que pour le moins les intérêts et attentes divergent.
    En résumé on s’interroge toujours sur ce qui coûte, ce que ça coûte et ce qui va manquer essentiellement au niveau financier et monétaire car on le « convertit » en pouvoir d’achat.
    Mais on a du mal à prendre des décisions radicales pour sauvegarder diverses espèces dont l’espèce humaine.
    Faire des sacrifices insensés, jusqu’à en perdre la vie au profit de la survie d’un modèle dans lequel seuls quelques uns tirent leur épingle du jeu, n’est pas acceptable.
    Mais hélas je ne pense pas plus imaginable un processus équitable, où tous accepteraient de très gros sacrifices (y compris de sa propre vie) afin d’assurer un avenir (autre et autrement) à l’espèce humaine pour les siècles à venir.
    Nous sommes peu ou prou comme ces australiens qui sont « pris au piège » et ne pensent « légitimement » qu’à leur survie immédiate. Ou au mieux prennent un seau pour tenter d’aller éteindre un feu devenu incontrôlable . Alors que c’est tellement plus efficace d’utiliser son seau à noyer ce feu de brindilles qui démarre même si ça nous coûte un peu.
    On peut juste espérer , que à l’instar d’une ville en liesse au sortir d’une finale de coupe du monde, les êtres humains se retrouveront peut être dans des élans de fraternisation et de solidarité sans distinction de race, de religion, de réussite sociale ou financière pour se concentrer sur de l’essentiel et de l’urgent, en espérant que ce ne sera pas trop tard.

    1. faconjf

      @ CHRISTOPHE B. Vous êtes un rêveur, pensez vous vraiment que l’oligarchie en place pourrait accepter l’abandon de la mondialisation? Car si l’on voulait VRAIMENT réduire la pollution, il faudrait abandonner tous ces produits qui remplissent des boites, qui remplissent des boites qui remplissent les porte-conteneurs!! Porte-conteneurs qui envahissent les mers, les ports, les routes et les plateformes logistiques avant de suivre le sens inverse via la poubelle. Donc abandonner une logique commerciale et industrielle qui fait que dès commercialisé le produit est déjà obsolète pour susciter le besoin de consommer encore et toujours plus. Comment gérer la transition pour tous y compris le paysan chinois réduit au chômage?? Le gouvernement Australien n’est ni plus ni moins responsable que le consommateur lambda. Tant qu’il y aura de l’énergie, fossile ou non, la mondialisation continuera à prospérer ou alors nous quitterons la guerre économique pour la guerre conventionnelle. La fraternité et la solidarité ce sont de belles idées, pour les scander sur les tribunes, mais certainement pas pour les mettre en application entre les peuples.
      Cordialement.

      1. Christophe B.

        Et pire j’ai même pas écrit rêver mais espérer….
        Mais j’avais commencé par parler de pessimisme et d’inquiétude…

  2. faconjf

    Bonjour,
    L’enchaînement des événements récents nous fait nous poser des questions, des questions qui « bizarrement »débouchent sur des solutions à la Pyrrhus. Nous en sommes à nous poser la question comment abandonner la route de 7 000 ans d’histoire, pour nous tourner vers une régression qui va causer combien de morts prématurées ? Je vous vois tous effarés par cette question!
    Depuis 800 000 ans notre planète vit au gré des variations importantes de températures avec des cycles de 50 000 ans glaciaires et interglaciaires. Je rappelle que les premiers appareils fiables et scientifiques pour étudier les données météo remontent à la moitié du XVII éme siècle, le baromètre inventé en 1643 par Torricelli, le pluviomètre par Castelli en 1639, le thermomètre en 1654 par le grand-duc de Toscane Ferdinand II de Médicis. L’échelle de température Réaumur date de 1731 seulement, les Égyptiens conscients des répercussions de la météo sur les productions agricoles et sur les taxes surveillaient les crues du Nil au moyen des escaliers donnant accès au fleuve. Notre connaissance fine de la météo et du climat se concentre sur notre dernier millénaire avec une précision toute relative (voir l’ouvrage d’Emmanuel Le Roy Ladurie, L’histoire du climat depuis l’an mil). C’est donc avec une loupe qui grossit (800 fois ) approximativement que nous extrapolons notre avenir climatique très incertain pour les 50 prochaines années avec des scénarios allant de + 2 à +6°C en plus des 2°C déjà engrangés depuis la moitié du XIX éme siècle. Tous ces scénarios s’entendent toutes choses égales par ailleurs, donc les éruptions volcaniques ou d’autre phénomènes tectoniques diminuant le rayonnement solaire sont exclus ainsi que les proliférations massives d’algues sur les océans ( les algues azolla il y a 50 million d’années ont causé un refroidissement de l’arctique d’une température moyenne de +13°C à -9°C pendant 800 000 ans!!!! ) emprisonnant le co2 réduisant du coup l’effet de serre. Par exemple, le phénomène de la prolifération des sargasses dans l’océan est pour l’instant évité puisqu’il va à l’encontre du raisonnement .
    Sans être totalement climato-sceptique, j’ai quand même quelques doutes sur la démarche scientifique et je considère les projections comme assez peu fiables même si la tendance est INDISCUTABLE! Je vous prie de croire que la communauté scientifique ne serait pas divisée si quoi que ce soit était prouvé (revoir la définition d’une preuve scientifique). D’autre part, les « spécialistes » que les médias choisissent d’éclairer ne sont pas forcément ceux qui ont raison ; et vous savez tous que les prophéties de fin du monde font couler plus d’encre et imprimer plus de papier que les démarches rationnelles s’attachant aux faits.
    Une seule chose est totalement avérée, la présence de l’homme sur notre planète n’est que TEMPORAIRE! Un jour ou l’autre notre espèce humaine si arrogante vis à vis de tout ce qui l’entoure disparaîtra, les causes ne sont pas encore connues mais inéluctablement elles surviendront. La planète elle continuera de tourner jusqu’à la disparition de notre étoile qu’aucun humain ne pourra contempler.
    Salutations républicaines

    1. Christophe B.

      Bref donc à vous lire, en particulier « ….
      communauté scientifique ne serait pas divisée si quoi que ce soit était prouvé (revoir la définition d’une preuve scientifique)… »
      Rien n’a changé depuis
      https://youtu.be/tPjHLRYZiHM
      Je ne risque donc pas de rêver 🙂

      1. faconjf

        Oui 40 ans de polémique et rien ne change ! Le réchauffement n’est plus discuté, les causes le sont toujours. La multiplicité des facteurs entrant en ligne et la multiplicité des spécialistes sont la raison de la complexité infinie du problème. Depuis 40 ans la puissance de calcul des monstres informatiques n’est toujours pas parvenue à résoudre l’équation de la température de notre planète. En arrière plan s’agitent les lobbyistes des 2 camps car ce qui est finalement le moteur de ces polémiques c’est l’argent. “Quand les hommes ne peuvent changer les choses, ils changent les mots.” disait Jaurès, en fait les hommes d’affaires cachent le mot profit derrière d’autres mots repeints en vert ( couleur du dollar) pour la circonstance, ils veulent tous sauver la planète et accessoirement leurs capitaux.
        « Notre dieu est grand et l’argent est son prophète. Pour ses sacrifices, nous dévastons la nature entière. Nous nous vantons d’avoir conquis la matière et nous oublions que c’est la matière qui a fait de nous ses esclaves. » citation d’ Okakura Kakuzo
        bonne journée

  3. Christophe.B

    Dans un article de Sud Ouest du 2 janvier intitulé « Incendies gigantesques en Australie : le pays dans le feu de ses contradictions » on peu lire à la fin
    « …Le consensus scientifique est pourtant établi. Le réchauffement climatique aggrave les incendies. « Il est quasiment certain que les vagues de chaleur et les feux vont augmenter en intensité et en fréquence »: la phrase figure à la page 509 du rapport 2007 du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), en introduction au chapitre consacré à l’Australie et à la Nouvelle-Zélande. 2007, il y a treize ans. Qui peut prétendre être pris par surprise « down under » ?

Laisser un commentaire