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Les annonces qui vont mettre le feu aux finances locales

En ayant annoncé avec solennité et auto-satisfaction le retrait des grenades GLI-F4 responsable de mutilations. Une démarche flamboyante qui a fait des minutes et des minutes de reportage sur les télés perroquets alors que cette arme dite de force intermédiaire avait disparu dans les faits depuis 2014.

La mort de Rémi Fraisse, dans l’explosion d’une grenade offensive OF-F1, à Sivens, avait contraint le fabricant producteur de la GLI-F4, à développer une grenade moins dangereuse, mais qui conserverait « le même effet déstabilisant ». Et le Sinistre de l’Intérieur a pu d’autant plus faire preuve de mansuétude qu’en décembre 2017 il avait cessé toute commande de la GLI-F4 (pourquoi?) sans pourtant ne pas solliciter que les stocks soient épuisés.

La décision devenait de toutes manières irrémédiables puisqu’il n’en restait plus dans les réserves. Comment faire le buzz en se moquant totalement de celles et ceux qui relayent avec délectation une décision truquée et sans intérêt : il faut demander la recette à ce gouvernement. Mais comme ça marche il n’y a pas de raison de se priver.

Dans tous les domaines la communication l’emporte en effet sur l’information et c’est devenu démoralisant… tellement la démocratie se délite chaque jour davantage. Un effet d’annonce a valeur de révélation sans que personne ne s’interroge sur sa validité. Les sapeurs-pompiers ont ainsi massivement et bruyamment défilé dans les rues parisiennes avec la volonté de se faire entendre. Et ils ont été entendus… jusqu’au Ministère de l’Intérieur d’habitude sourd aux appels à la raison.

Ainsi c’est encore avec emphase que leur patron virtuel leur a accordé un avantage financier leur permettant de se retirer d’un conflit qui durait.

Avec la générosité qui caractérise les membres du gouvernement il a annoncé « l’augmentation de leur prime dite de feu » et qui pourrait devenir une prime de risques. Il s’est notamment engagé à revaloriser dès l’été prochain la prime de feu en la portant à 25% du salaire de base (contre 19% actuellement), et à préserver les mécanismes permettant aux pompiers de partir en retraite anticipée à 57 ans en échange de cotisations supplémentaires. Deux revendications fortes et légitimes satisfaites et l’intersyndicale a annoncé la levée des consignes de grève !

Rien à redire sur cette décision si ce n’est que derrière l’annonce il y a encore une sacrée supercherie. Le Ministre de l’Intérieur est d’autant plus généreux que ce n’est pas lui qui va assumer le coût de cette mesure. A terme en Gironde on en évalue de coût à 5 millions d’euros dont les collectivité territoriales auront à assumer les conséquences.

Comme c’est le cas chaque jour ou presque le gouvernement décide et envoie la note aux autres sans pour autant en expliquer le mécanisme. L’acte de communication est repris sans sourciller et surtout sans contre-point des payeurs.

On sait que le financement du SDIS 33 est bloqué sur des bases de population de 2002 et qu’encore une fois le « couillonné » reste toujours le conseil départemental principal financeur de leur action avec 91 millions d’€ de contribution. Celle des communes et intercommunalités est en effet bloquée.

Il aura fallu 18 mois de négociations pour que tout le monde compte-tenu des dangers de défaillance du service pour que tout le monde accepte de mettre la main à la poche. Au total 2,4 millions qui ont été récoltés pour relancer des embauches inévitables et des achats de matériels spécifiques au milieu urbain.

Qui va donc financer l’annonce du Ministre de l’Intérieur ? Comment va-t-on trouver les fonds nécessaires pour 6 mois en 2020 alors que els budgets sont bloqués et votés ? Quel département va accepter de dépasser les limites du Pacte de Cahors (1,2 % ou 1,35 %) pour recevoir une double peine ? Comment vont faire les départements déjà sur la corde raide pour équilibrer leur budget ?

Où va-t-on rogner dans le lignes budgétaires pour satisfaire une concession ministérielle de sauve qui peut ? Quelle réponse aux problèmes essentiels de la nature des interventions et sur le système des urgence s ? Cherchez dans les articles ou les reportages… et lisez les réactions des élu.e.s pourtant directement concernés.

On voudrait tuer la démocratie représentative locale que l’on ne s’y prendrait pas autrement ! Ce qui est grave c’est que désormais plus les annonces sont sensationnelles elles deviennent des informations d’importance. En tous cas le Sinistre de l’Intérieur a mis vraiment le feu aux finances locales !

Cet article a 2 commentaires

  1. J.J.

    CARABISTOUILLE, c’est probablement le seul mot, qui aura marqué le règne du peu légitime « hôte de l’Élysée »et de ses acolytes.

  2. faconjf

    Bonjour,
    exemple flagrant du désengagement de l’état , je pourrais dire déchargement sur les collectivités locales, les lignes de chemin de fer. Dans ma commune il y a une industrie rescapée de 30 ans de délocalisation. Cette usine date des années 1920 et emploie plusieurs centaines de personnes. Pour se ravitailler en matières premières elle utilise une voie unique de chemin de fer construite en 1875 par des compagnies privées et nationalisée en 1938 par la SNCF puis rétrocédée à RFF ( réseau Ferré de France) en 1997. Construite à l’origine pour le trafic voyageur elle perd cette fonction en 1937 et démantelée tronçon par tronçon pour ne conserver que le fret destiné à l’usine plus de 30 000 tonnes par an sur les 7 km restants depuis 1973. Devinez ce qui s’est passé, et bien RIEN ! la ligne a été entretenue à minima par la SNCF puis RFF et elle est aujourd’hui en grand délabrement. Bien entendu, l’utilisateur met dans la balance la viabilité de l’usine et de ses emplois, pour solliciter la rénovation. Face à la carence de l’état propriétaire via RFF et de ses milliards de déficit, une solution a été élaborée par… Par les collectivités locales pour trouver les 3.3 millions d’€ nécessaires, un attelage qui comprend la région, le département et la comcom,pour monter l’investissement, RFF et le client seront chargés de l’entretien.
    Et voici comment faute d’une politique soutenue par des gouvernements de droite, de gauche et ni de droite ni de gauche on en vient à mettre en péril les emplois.
    Alors ils me font bien rigoler ses sinistres des transports qui de Paris se font les chantres du développement durable avec le fret ferroviaire et laissent les lignes pourrir.
    Le trafic voyageur est aussi victime de ces manquements le 12 juillet 2013 – Brétigny-sur-Orge (Essonne) : déraillement du train Corail Intercités Paris-Limoges, no 3657 en gare de Brétigny. Bilan : sept morts et trente blessés. À la suite de la défaillance d’une éclisse (pièce métallique servant à raccorder entre eux deux rails consécutifs), plusieurs voitures d’un train de voyageurs Intercités reliant Paris-Austerlitz à Limoges-Bénédictins ont déraillé, entraînant la mort de sept personnes.
    Juste un détail de l’histoire, l’important est que les déficits soient bien cachés sous le ballast.
    Salutations Républicaines
    nota: En créant RFF, l’État français visait plusieurs objectifs :
    – libérer la SNCF du poids de la dette liée à l’infrastructure ferroviaire (notamment celle contractée pour la construction des lignes à grande vitesse) et la préserver d’une situation de quasi-faillite ; ( 50 milliards!!)
    – transposer en droit français la directive européenne 91/440 exigeant à l’époque une séparation comptable entre la gestion du réseau ferré et la fourniture de services de transport ;
    – à moyen terme, faciliter l’usage du réseau par d’autres entreprises de transport ferroviaire en confiant la gestion du réseau à un acteur indépendant de la SNCF (par ailleurs principal concurrent de ces futures entreprises ferroviaires).
    RFF disparaît le 31 décembre 2014. SNCF Réseau lui succède au 1er janvier 2015.L’objectif des gouvernement est de cacher les 50 milliards de dettes aux yeux de Bruxelles. La France choisit plutôt de transférer une partie de la charge financière de la SNCF en créant un service annexe d’amortissement de la dette (SAAD), « qui n’apparaît ni dans les comptes de la SNCF ni dans ceux de l’Etat », comme l’explique un rapport sénatorial de 2005. Le même mécanisme se poursuit lors de la création de RFF, qui récupère les deux tiers de la dette de la SNCF.

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