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Paris gagnant (2) : l’impair de maire

Il arrive parfois que sans le vouloir on se trouve à une carrefour de l’Histoire. Certes jamais les livres ou les spécialistes feront mention des faits en question. Qu connaît les noms de ceux qui ont joué un rôle dans les moments clés où derrière le rideau se prennent les décisions essentielles ? A Paris bien plus qu’ailleurs les feux médiatiques éclairent la scène où se produisent les « vedettes » puisque la facilité consiste à les inviter sur les plateaux télé ou les studios de radio car ils sont disponibles rapidement. Quand on entre dans le cercle même élargi du pouvoir on a une vision différente de la vie sociale. J’ai découvert qu’il n’était jamais où on le pensait.

L’Association des Maires de France appartient ainsi justement à ces lieux où se jouent le sort des textes, des lois, des règlements que l’on croit prises dans les hémicycles. Forte de sa représentativité et de sa cohésion face aux menaces éventuelles sur les communes ou les intercommunalités, l’AMF a les moyens de donner du fil à retordre à n’importe quel Ministre. Obtenir un poste au sein du bureau national constitue un vrai privilège car on se retrouve au cœur du réacteur républicain. Et on découvre que l’AMF a une puissance inagalé de lobbying politique.

Françoise Cartron abandonnant son poste à la Mairie d’Artigues près Bordeaux son poste au sein de l’AMF il me fut proposé. Comme elle y jouait une rôle important je passais directement du statut de Maire de Créon à celui de… secrétaire général adjoint auprès d’André Laignel en charge de la vie associative et du sport. Les nominations dans les commissions nationales spécilaiseés à enjeux forts (grands équipements sportifs, conseil nationale du sport, conseil national de la vie associative…) se succédèrent très vite et peu à peu j’entrais dans le monde parallèle où se jouent non pas les grands textes mais les débats qui y contribuent fortement.

Les aller-retours entre Créon et Paris se multiplièrent. Chaque fois je progressais vers la perception des influences qui interfèrent dans ce que l’on pense être des décisions prises au « nom du Peuple ». Elles ne sont pas toutes politiques. Loin s’en faut. On appernd vite que tout se décide à Bercy et rarement dans les Minsitères.

Au sous-sol de l’immeuble du Quai d’Orsay hébergeant l’instance dirigeante des Maires de France, toutes les sensibilités étant représentées, le débat permettait ainsi de dégager des idées fortes et communes qui tarversaient les hémicycles et les antichambres minustérielles.

La présidence prudente, habile, un tantinet paternaliste de Jacques Pélissard finissait en effet par arrondir les angles et par obtenir un consensus sans vote avec surtout avec le minimum de « vagues » internes. Cette gouvernance du « plus petit dénominateur commun » lui permettait de peser sur le gouvernements et d’affirmer la puissance de l’AMF.

J’avais ma place sur la gauche souvent entre François Pupponi, Maire de Sarcelles et Christophe Sirugue Maire de Chalons sur Saône, deux parlementaires capables d’influer sur les décisions socialistes. Je reprenais le TGV chaque fois plus endurci, plus rompu aux subtilités, plus convaincu que la réalité du pouvoir était bien différente des apparences qu’il délivrait à l’extérieur.

Tant dans le domaine du sport que dans celui de la vie associative ma liberté d’action était totale car il faut bien l’avouer j’en ai beaucoup profité. J’ai été vite persuadé que justement, ici comme ailleurs, le pouvoir appartient à celles et ceux qui bossent, qui sont présents, qui sont constants et qui assument leurs convictions et les responsabilités que les circonstances leur ont attribuées. Les autres ne font que passer sur scène !

Or à Paris les gens qui comptent sont tellement préoccupés par leur sort qu’ils en oublient les « soutiers » et font leur bonheur si ces derniers savent se contenter des tâches les moins visibles mais pas les moins impportantes. dans un Minsitère le Maire de Créon ne epsait rien, le représentant de l’AMF c’était déjà autre chose.

Lorsque le 9 mars 2013 j’annonçais que je renonçais volontairement à mon mandat de Maire je perdais ce rapport privilégié avec la capitale. J’avoue sincèrement l’avoir regretté un peu… mais les regrets ont vite disparu avec l’envie de vivre autrement et plus sereinement.

Comme je n’étais plus candidat on me confia avec notamment le sénateur maire du village au nom merveilleux de Pouilly les Fleurs, Jean-Claude Frécon la responsabilité de la mise en place les modalités du premier vote intégralement électronique de la vie de l’AMF. Rien de bien compliqué puisque tout était entre les mains d’une entreprise privée… En revanche nous devions valider les candidatures à la présidence !

Là encore aucune inquiétude. Un accord avait été passé entre André Laignel et François Baroin laissant ce dernier seul en lice. Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes des Maires de France. Enfin presque ! Je me retrouvais donc seul pour la formalité consistant le jour J à 14 h dernier délai, à enregistrer les candidats.

Quand je sollicitais simplement la lettre de candidature de François Baroin vers 14 h 30 ce fut l’affolement général : personne ne la possédait pour le bonne et simple raison qu’elle n’avait jamais été envoyée. Une certaine gêne régnait parmi les responsables administratifs de l’association. Inquiétude : comment allais-je réagir ? Est-ce que j’allais refuser de signer le procès-verbal? Que faire,

Je suggérais : « Si vous pouviez le joindre ce serait bien qu’il en envoie une quand même ! ». les téléphones chauffèrent et vers 15 h un fax permit de sauver l’honneur ! On avait un candidat hors délais mais un candidat toute de meêm.

Jamais je ne m’étais senti aussi important. On me remercia donc de ma compréhension…et personne ne sut qu’un candidat unique aurait bien pu être battu avant de se présenter ! Baroin ne l’a jamais su !

Photo du bandeau : avec Jacques Pélissard ex-président de l’AMF qui est parti en 2014 ...

Cette publication a un commentaire

  1. Puyo Martine

    Bonjour Jean Marie,
    Pour Baroin, ce n’est peut être pas trop tard pour le mettre au courant. Cela lui permettra de faire les choses en temps voulu.
    Pour Pouilly les Fleurs, le maire Jean-Claude Frécon , c’est vraiment son nom ?
    Heureuse de savoir que vous preniez le TGV et non l’avion. C’est vrai que Libourne-Montparnasse, c’est plus rapide que de prendre l’avion à Mérignac. Ce que ne faisait pas un certain sénateur de la Gironde. je ne dirai pas son nom, mais vous le savez sûrement.
    Pour l’instant vous êtes, encore, très occupé et c’est tant mieux.
    Élections ou pas élections ? pour l’instant rien de précis ne filtre ? dans nos petites communes ce serait exceptionnel de réunir 5000 personnes en même temps. Pour les grandes villes , 5000 personnes ne se presseront pas dans les bureaux de votes en même temps. l’ouverture des bureaux est suffisamment large pour éviter une affluence record pour une certaine heure.
    A vous lire dès demain,
    bonne journée.

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