Abstentionnistes de tout le pays réveillez-vous !

En fait, la plus grande nouvelle relative aux présidentielles est tombée brutalement. Elle n’inquiète que celles et ceux qui, depuis des années, dénoncent le mal constant qui a été fait à la démocratie depuis une bonne décennie. Malmené sur ses principes par une exploitation éhontée des fausses promesses, des effets d’annonce, des détournements vers les intérêts d’une caste, le suffrage universel n’a plus guère de sens. Face à l’indifférence, les candidats les plus sincères ne parviennent plus à redresser une image globalement détruite par le comportement du clan sarkoziste. Gouverner sur la base du mensonge permanent, en fuyant par tous les moyens sa responsabilité, en trichant sur les moyens et en cultivant la haine sous toutes ses formes, le candidat-président et ses troupes locales ont simplement fait le lit de l’abstention. Le renoncement à voter constitue pourtant la pire des solutions, car elle contribue à faire le lit des fondements de la République. Les Français vont déserter les isoloirs, condamnant ainsi l’élection du Président au suffrage universel ! D’après un sondage Ifop pour le JDD, l’abstention à la présidentielle pourrait s’établir à 32%, un niveau jamais atteint depuis le début de la Ve République. Ce taux record est de 16 points supérieur aux chiffres de 2007, et même de 4 points supérieur au premier tour de 2002, qui avait vu l’éviction surprise de Lionel Jospin pour le second round. Encore un record pour la Sarkozye ! Durant tout ce quinquennat, on aura accumulé les preuves de la fin de la citoyenneté responsable et active ! « Ce qui est très étonnant, c’est la baisse des intentions de vote depuis la mi-mars », explique un spécialiste de l’Ifop. « Lors des précédentes élections présidentielles au contraire, les prévisions de participation progressaient à l’approche du scrutin », fait remarquer cet expert. Le déroulement de la campagne en est responsable, selon lui : « les candidats parlent d’insécurité et d’immigration, alors que les priorités des Français sont le chômage, le niveau de vie ». Mais comment faire pour persuader la population que son intérêt bien compris consiste à chasser du pouvoir les responsables de ce fiasco. Comment ranger dans le même sac tous les candidat(e)s alors que depuis dix ans ils alertent sur les ravages causés par une politique non assumée et surtout totalement oubliée ? Mal informés, mal éduqués, mal formés, les abstentionnistes, en renonçant à leur droit de vote, redeviennent des sujets soumis aux diktats des puissants ! Ensuite, il faut noter une autre raison possible du désintérêt de l’électorat : l’un des deux principaux challengers est un sortant. L’enthousiasme est donc moindre que pendant la campagne de 2007, où le combat avait été beaucoup plus enthousiasmant. Il avait beaucoup plus motivé les troupes militantes, ce qui s’était répercuté dans les urnes. C’est ce qui fait la force de Mélenchon : l’enthousiasme des troupes qui l’accompagnent. Ils y croient. Ils en veulent et ils progressent en allant au contact, sans honte et sans gêne, des électrices et des électeurs. Enfin, l’organisation du scrutin pendant les vacances scolaires nuira en tout état de cause à la participation… mais il faut se demander si ce n’est aps intentionnel. En 2007, les électeurs modérés s’étaient plus abstenus que les protestataires. Le record d’abstention à un premier tour, 28% le 21 avril 2002, est presque suffisant pour expliquer la présence de Jean-Marie Le Pen au second tour. Pour une chercheuse, l’abstention sera cette année « diffuse », et touchera, fait inédit, « toutes les catégories, même celles intéressées par la campagne », car il existe une forme de dégoût pour le seul mot généralement haï : la politique. D’ailleurs, pour en remettre une couche supplémentaire, le candidat-président a violement attaqué les sidérurgistes membres de la CFDT, les accusant de faire de la…politique ! Le mot honteux ! Le mot qui fait peur ! Le chiffon plutôt rouge que l’on agite au moment de tous les scrutins, alors que le principe du vote, c’est justement d’effectuer un choix…politique, au sens initial de ce terme ! En 2007, en tout cas, Nicolas Sarkozy avait davantage tiré profit de l’abstention, et comme il calque sa campagne sur celle qui lui a réussi, il va tout faire afin de renforcer le refus de venir voter…contre lui ! Un expert rappelle que celles et ceux qui votent le plus appartiennent à la catégorie des « retraités », dont on sait qu’elle est favorable à Nicolas Sarkozy ! Les socialistes voient donc poindre le véritable adversaire : les abstentionnistes, majoritairement présents chez les jeunes, les « défavorisés », les catégories populaires, traditionnellement acquis à la gauche. Selon le sondage Ifop, seulement 46% des ouvriers ont actuellement l’intention de voter au premier tour cette année… C’est le pire ! C’est angoissant ! Mais c’est la dure réalité ! Celle du vide sidéral de l’éducation populaire dans ce pays !

Cet article a 4 commentaires

  1. Nadine Bompart

    Le dégout de la politique remonte à bien plus loin, je dirai en 83, lors du virage des Socialistes en direction de l’austérité. Combien de gens se sont sentis trahis à ce moment-là ? De là vient le sentiment de « tous pareils, tous pourris »!
    Et c’est pas avec le programme de cette année qu’ils vont faire rêver dans les chaumières… « Donner un sens à la rigueur », ben voyons! Si ça c’est pas un aveu d’impuissance….
    Oui Mélenchon est le seul a pratiquer l’éducation populaire, à s’investir massivement dans l’explication, le décryptage, la mise à plat de ce que les puissants compliquent à souhait pour éviter justement que le peuple ne s’en mêle!
    À chaque marché, à chaque réunion, on explique, on rabbache encore et encore, on discute, du général et du particulier. On est formé pour ça… Allez sur placeaupeuple2012 et vous verrez, c’est du béton! lol
    Les Socialistes, ou du moins devrais-je dire le Parti Social-Démocrate, comptent sur une seule chose pour gagner: le rejet du Sarkosysme. Le « peuple » et son éducation, ils en ont rien à foutre!!!
    C’est un peu court jeune homme….

  2. J.J.

    «  » » »la catégorie des « retraités » est favorable à Nicolas Sarkozy ! «  » » »

    Pas tous !!!!!

    Et ily en a même ( j’en connais) qui sont persuadés que si l’on reconduit ce désastre ambulant nous allons vers un Fukushima national.

  3. Marae

    Faut-il confondre LA Politique avec celles et ceux qui sont censés la faire vivre? Parce que tous les « Cafés du Commerce » qui survivent prouvent que LA politique nous passionne… À notre niveau sans doute, qui n’est pas LE bon, dans la mesure où nous DEVONS déléguer notre envie d’agir à nos « représentants » qui, elles et eux, ne feront ensuite que comme ils l’entendent (ne sont-ils pas « élus »?) ou comme on leur dit de faire (le référendum de 2005 est exemplaire en cela: 98% des « élus » pour, 54% des Français votants contre…)!
    Que nous en ayons assez d’assister à ce détournement et d’en voir les conséquences reste à porter à notre crédit, nous qui désirons voter « POUR », et non « CONTRE », ou « UTILE »…
    Je fais confiance à mes concitoyens pour prendre conscience qu’il se présente à eux une alternative; enfin?!!
    Cordialement

  4. Cubitus

    Bigre ! Pour ma part, je ne risque pas de le manquer ce rendez-vous !
    Le meilleur que j’en attends : pas de Sarkozy au second tour. La gifle, la claque monumentale, la Bérézina !

    « You may say I’m a dreamer, but I’m not the only one… » (John Lennon)

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