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CANTONALES – Que voici de nobles propos de campagne !

Dans une campagne électorale (et j’en ai une bonne vingtaine à mon actif de tous ordres) il faut s’attendre à tout et surtout au pire ! Dans cette période les outrances, les approximations, les coups bas, les trucages fleurissent aisément sur le terreau fertile de la démagogie. On en fait même des bouquets de phrases toutes faites qui mobilisent les électrices et les électeurs satisfaits de la simplification outrancière des débats. Et les « campagnes » ont leurs « fanfarons », leurs « Tartarin », leurs « vantards », leurs « Matamore » qui se parent de la peau de l’ours avant même de l’avoir tué ! Et en Gironde on a le plus grand spécialiste des comptoirs ou des banquets pour incrédules.

Dans un article publié par Sud Ouest (1) le chef de la Droite n’y va pas de main morte. Déjà installé dans le fauteuil de président auto-proclamé du Conseil général alors que comme tous les autres candidats il n’a vraiment aucune assurance sur le résultat de son élection sur son canton il affirme les vraies valeurs qui animent ses amis. Voici ce qu’en dit le témoin de la sauterie organisée sur un champ de courses de chevaux. « Yves d’Amécourt a ensuite expliqué ce qui se passerait s’il devenait président de l’assemblée départementale, résumant par la formule : « Si on gagne, on aura du boulot, pour que la République soit de retour au Conseil général. » Côté économies à réaliser, « il faudra rentrer dans le sujet comme des entrepreneurs. On peut agir sur la façon de gérer, par exemple sur les 800 millions d’euros consacrés au social. »… Quel programme ! Titanesque ! Et surtout quel exemple de la suffisance de celui qui se voit justicier en chef de cette UMP en faillite qui a tellement donné d’exemples dans sa gestion du respect de la République sous le mandat d’un certain Sarkozy !

Le voici investi d’une mission : justicier de la République, lui qui défilait contre les lois républicaines sur le mariage pour tous, lui qui a traité en séance publique de « menteur » le représentant de cette République qu’est le Préfet, lui qui a lancé publiquement que le découpage des cantons relevait d’une  « affaire d’État », lui qui se réclame de la « Gironde positive » alors que pas une seule fois il n’a fait une proposition constructive ou positive en sessions plénières… Des propos « signés Zéro » que peu de ses « amis » lucides et honnêtes qui ne lui veulent d’ailleurs en secret que du mal, ne peuvent pas accepter. Ils se cachent pour le dire !

La liberté, l’égalité et la fraternité auxquelles il faut ajouter la laïcité sont au cœur de toutes les politiques du Conseil général. Pas une seule des délibérations, d’ailleurs votées à 98 % à l’unanimité dérogent à ces principes. Pourquoi n’a-t-il pas signalé publiquement tout dérapage aux principes républicains devant tous les élus avant de parader devant des centristes faisant grise mine si j’en crois l’un d’entre eux !

D’autant qu’aussitôt dans un discours dont le journaliste n’a retenu que quelques phrases on comprend bien sa vision de la République. Première action : s’en prendre à la solidarité en gérant comme des « entrepreneurs » c’est à dire en privatisant le conseil général dernier rempart territorial contre la disparition des services publics de proximité ! Et il ajoute bien entendu qu’il faut revoir les 800 millions réservés au « social ! ». On approche du Bleu Marine ! En des termes moins sibyllins çà veut dire réduire les plans d’aide au maintien à domicile des personnes âgées dépendantes (Allocation pour l’Autonomie), les allocations versées aux personnes handicapées, le RSA mis en place par le gouvernement Fillon… et plus encore le soutien à l’enfance en grave difficulté, l’aide pour les entrées en maisons de retraite ! C’est parti pour exploiter la fameuse chasse aux « cassoss » populiste et porteuse de haine et d’exclusion ! C’est d’autant plus facile à clamer que l’on a jamais été confronté à la misère sous toutes ses formes.

Mépris pour les personnels du Conseil Général de toutes les maisons départementales de l’Insertion et de la Solidarité qui se battent chaque jour, chaque heure contre les dégâts humains, contre l’augmentation de la pauvreté, la déserrance sociale, la fragilité familiale avec rigueur et sollicitude. Laisser accroire, même devant des convertis, que la solidarité humaine relève des règles de gestion des entreprises c’est afficher un mépris total pour les valeurs fondatrices de la République !

Encore quelques pince-fesses de ce type et la Gironde connaîtra enfin le vrai visage de la part UMP de la Droite girondine : « réactionnaire » au sens séculaire du terme, « méprisante » pour les plus faibles, « partisane » car prête à tarir « la solidarité territoriale républicaine » au profit des déficits bordelais, prompte à dénoncer ce que ne fait pas la Gauche mais qu’elle-même fait au quotidien (suppression de subventions, endettement maximum, chantiers de prestige). Et avec ces nobles propos nous n’en sommes qu’aux préliminaires de campagne… ! Je crains le pire ! Et dire que certains sont encore prêts à faciliter son élection.
(1) Sud-Ouest pages Gironde du 26 janvier 2015

Cette publication a un commentaire

  1. pc

    Avec Mr d’A… c’est le bal de faux-culs:
    on va à la messe tous les dimanches mais on est prêt à pactiser avec le diable;
    on veut diminuer l’aide sociale , mais pas moduler les allocations familiales en fonction des revenus (c’est pas bon pour sa clientèle) etc….
    Ce « Mon Sieur  » vient de comprendre qu’il ne gagnera pas alors qu’il pensait que ça serait du tout cuit, alors il sombre dans une bêtise qui n’est pourtant pas son habitude.

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