Il n'y a que dans l'action que l'unité se construit réellement

Enfin une révélation demain dans la presse quotidienne girondine : il existe un parti où les élus peuvent être solidaires et cohérents. A moins que le fait qu’il puisse y avoir des socialistes sur le terrain qui gagnent des élections alors qu’on les donne battu à plate couture, qui l’emportent largement sur la droite unie derrière son chef parti vers les cieux nationaux, qui savent nouer une alliance productive avec EE-LV ne soit pas un véritable événement. Titre après titre, photo après photo, article après article, reportage après reportage, sondage après sondage les médias annonçaient une « raclée » une « débâcle », un « effondrement » du PS cherchant des mots plus forts les uns que les autres pour décrédibiliser un parti traversé par des spasmes réputés inquiétants.
En Gironde il va falloir se résoudre à titrer : « la force tranquille des socialistes » car la séance d’installation du nouveau conseil départemental a tourné à la démonstration du décalage complet pouvant exister entre une vision journalistique nationale de la politique et la réalité concrète de la vie sociale. D’abord parce que l’on assiste de plus en plus à une interprétation des faits et non à un compte-rendu fiable de ce que l’on constate. Ensuite parce que l’on s’évertue de toujours déceler des arrière-pensées dans des actes simples. Disons simplement que c’est enfin une mutation médiatique générale que celle consistant à ne vivre que de polémiques !
Dans l’hémicycle départemental après des lignes et des lignes, des minutes et des minutes de supputations sur les querelles entre les un(e)s et les autres le constat a été sans appel. Un candidat du PS désigné unanimement depuis plusieurs jours sur la base d’un principe clair ayant fait consensus : « pas de combat entre la métropole bordelaise et le reste du département mais une vraie indépendance du(de la) Président(e) permettant de construire un véritable partenariat ».
A partir du moment où cette ligne « politique » avait été admise rien n’a troublé l’unité de la gauche présente au sein de l’assemblée ? Jean-Luc Gleyze obtenait 44 voix sur 44 voix possibles de la majorité départementale ! Toutes « tendances » réunies, tous partenaires solidaires, la gauche a effectué une belle démonstration de sa capacité de construire son unité autour d’un programme reposant sur le solidarité humaine et territoriale. Toutes les réunions antérieures à l’élection avaient confirmé cette volonté de rassemblement. Pas de querelles d’egos contrairement à tout ce qui a été écrit (il y avait même connivence sur certaines attitudes) mais un véritable partage local des valeurs fortes de la gauche ! Une preuve que ce qui est impossible nationalement le devient quand les « ténors » ne se mêlent pas trop de la vie politique sur le terrain. Quand les différences ne reposent que sur des principes et pas sur des personnes elles se gomment très vite !
Même satisfaction tout au long de la séance d’ouverture. L’exécutif mis en place sans anicroche réelle reflète une synthèse entre l’expérience des femmes et des hommes ayant fait leur apprentissage aux cotés de Philippe Madrelle et de nouveaux (nouvelles) venu(e)s prêtes à s’investir au service de la Gironde. Il en sera ainsi jusqu’au bout des futures désignations et dans la répartition des délégations. Dommage : même pas une querelle à se mettre sous la plume ou au bout d’un micro ! La liste des vice-président(e)s a été adoptée par… 45 voix alors que seulement 44 élus siègent dans la majorité départementale ! Il a été de même pour toutes les autres propositions faites par le nouveau président ce qui a permis chaque fois de faire le plein des postes possibles. La provocation initiale de l’un des élus de l’UMP-UDI-MODEM présentant la candidature de son nouveau chef de file qu’il avait combattue quelques heures auparavant n’a rien changé à l’affaire si ce n’est qu’elle a permis de solidariser davantage la majorité de gauche.
Il ne faut pas oublier que personne ne parlera de l’efficacité de la nouvelle loi pourtant tant décriée en Gironde alors qu’elle a enfin permis à la droite de ne pas être sanctionnée pour ne pas respecter les règles élémentaires de la parité. Pour la première fois dans l’histoire du département 33 femmes et 33 hommes ont siégé cote à cote avec une représentativité équivalente dans l’hémicycle. Une vraie satisfaction et un vrai hommage rendu aux socialistes ayant voté ce texte non approuvé par les sénateurs et les députés de Droite et violemment critiqué localement ! La réalité était pourtant là : parité dans l’assemblée, parité à la commission permanente, parité dans l’exécutif, parité au sein du conseil d’administration du SDIS 33… Personne ne reviendra sur cette réforme progressiste comme personne n’est revenu sur toutes celles qui l’ont précédée ! Dommage que les électrices et les électeurs n’aient pas mesuré son importance dans le contexte actuel !
Demain l’avenir positif de la Gironde se construira sur ces bases nouvelles. L’unité c’est comme le vélo : elle ne peut être productive que si l’on avance en ligne droite et si l’on accepte de la servir en pédalant parfois sous la bourrasque. Il y avait d’éminents observateurs parisiens dans la salle…Pourvu que les Girondins de gauche les inspirent ! Moi le reste, tout le reste maintenant je m’en moque !

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