"Je quitterai le Parti socialiste s'il le faut ! "

Entretien publié ce matin dans le journal Sud Ouest (édition 22 A) :  

1979371_10203222928390997_2010207672_oAprès plus de 30 années dont 19 de Maire passées dans la vie municipale créonnaise vous avez mis un terme à vos mandats locaux ? Comment avez-vous vécu cette situation ?

J’avais annoncé publiquement et en toute transparence, il y a un an, ma volonté de me mettre un terme à mon engagement municipal sur Créon. C’était mûrement réfléchi. Je n’ai donc pas eu de mal à l’assumer. Je ne suis jamais revenu sur ma décision. D’abord parce que je suis un partisan de la limite de durée des mandats électifs et du non cumul des fonctions exécutives. Ensuite une relève existait. Elle était fiable, libre et motivée. Je ne suis intervenu ni dans les choix des personnes, ni dans le contenu du programme de la nouvelle équipe. Enfin je suis persuadé que toute collectivité à besoin de renouvellement des méthodes de penser et d’agir ! Je suis donc heureux de mon choix et je me sens bien en me rasant le matin ! Il n’y a rien de pire que les gens qui se croit indispensables et détenteurs de la science infuse. Et il y en a ! Pour ma part je ne retire pas sous ma tente et je continuerai à me régaler à œuvrer pour Créon !

La transition a-t-elle été facile ?

Oui dans le respect mutuel, la sérénité comme je l’avais souhaité. J’ai terminé mon mandat avec deux jugements ce qui est très rare de la Cour régionale des Comptes. Le premier sur le Centre communal d’action sociale le 15 mai 2013 et un autre sur la totalité de la gestion communale (budget général et assainissement) entre 2008 et 2012 en date du 14 janvier 2014. Et les deux m’ont donné quitus sans la moindre observation sur le fond et sur la forme pour la gestion que j’ai assumée. Ce sont des points d’orgue incontestables à ces années de mandat municipal. Pour moi la page est donc tournée sans aucune ambiguïté !  

Quel est votre bilan des élections municipales sur le canton de Créon ?

Il est en décalage complet avec les résultats nationaux. Sur 28 communes une seule équipe sortante a été battue soit une très grande stabilité. Les municipales n’ont absolument pas été impactées par les considérations nationales avec 2 maires PS supplémentaires et pour le reste aucun changement notable depuis 2008. On aura malgré tout 10 maires nouveaux que je vais vite réunir afin de fixer le cadre de notre collaboration pour 2014-2015 dans le respect du suffrage universel.  

Le prochain mandat municipal risque d’être difficile…

C’est désormais une certitude. Le bloc communal et intercommunal va prendre de plein fouet la baisse annoncée des dotations en 2015. La carte de l’intercommunalité va conduire, probablement dès 2016 à une fusion très large des CDC. Mais le pire s’annonce avec l’élargissement maintenant quasi-certain du périmètre de la métropole enclenché en 2016 après les élections départementales. Il précédera la disparition annoncée du Conseil général. Dès 2010 j’ai pris position contre ces mesures et je maintiens mon point de vue : tuer la proximité de gestion c’est affaiblir considérablement la démocratie. Je le maintiens !

Vous condamnez donc les propositions actuelles du gouvernement ?

Oui et sans nuances car autant une clarification des compétences étaient indispensables, autant c’est une illusion de revenir sur la décentralisation de 1983 en supprimant le conseil général au nom d’économies irréalistes ! Je quitterai le Parti socialiste s’il le faut pour assumer librement ce combat pour la libre gestion raisonnée des communes !  

Ce combat passe par l’échéance 2015 des élections départementales ?

On me prête depuis des années tellement d’ambitions qu’un livre ne suffirait pas. Or toutes se sont révélées fausses. Par contre je n’ai jamais abandonné les navires en difficulté. Dans le contexte actuel je vais immédiatement coordonner, animer, faire vivre une forme de résistance citoyenne dépassant les ambitions personnelles pourtant déjà nombreuses car je ne souhaite pas que le territoire cantonal actuel bascule vers la métropole. A l’automne on verra… mais pour l’instant j’ai assez de souci à gérer avec mes fonctions au Conseil général

Cet article a 6 commentaires

  1. Rocky

    Bien vu, Jean-Marie.
    Ca nous change de la langue de bois de bon nombre d’élus socialistes ici où là qui défendent par pure discipline de parti des réformes auxquelles ils ne croient pas …

  2. DETRAIT

    Je propose de pas toucher aux conseils généraux qui sont bien entendu indispensables et de limiter les indemnités des conseillers généraux au strict remboursement des frais engendrés par leur fonction et à une compensation de salaire par rapport à celui qu’ils percevaient durant l’exercice de leur profession !

  3. LAFON Jean-Pierre

    D’accord avec le commentaire de M Detrait. Que les élus réduisent leurs indemnités de manière significative ! Que l’on conserve les communes, que l’on n’éloigne pas les décideurs des citoyens.
    Enfin, que le PS, tout entier inféodé à la finance et aux diktats de l’Europe, cesse de faire une politique… de droite !

  4. BACHOU

    Bonjour. Je suis désolé ou un peu bêta, mais je ne vois pas en quoi supprimer les conseils généraux serait éloigner les décideurs des citoyens. On ne va plus à la préfecture à cheval et les décisions qui nous impactent le plus se prennent souvent à l’autre bout du monde. Les électeurs et citoyens de gauche me font souvent penser, excusez moi, à l’appareil ecclésiastique qui a perdu le sens de la parole du prophète pour ne garder que des postes et des pratiques vides.

    1. Jean-Marie Darmian

      Pas difficile de comprendre que vous êtes nourri au PRET à porter de l ‘opinion dominante car vous affirmez des constats sans rapport avec la réalité ! Vous expliquerez à une mère de famille pour les transports scolaires à un handicapé pour sa PCH ou pour une personne âgée dépendante que son dossier finance actuellement à 70 % par le conseil général le sera au niveau régional ! C’est vrai que â cheval, à pied ou en voiture ce sera plus facile de régler son problème avec une plate forme d’accueil délocalisée à Pondichery ! La démocratie en sera renforcée et en ce qu me concerne je crois encore dans sa survie Grace â la proximité élu-citoyen ! Merci de votre contribution au débat !

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