Le virage est pris : la campagne des présidentielles 2017 est ouverte !

Il fut une époque où des politiques avaient le regard fixé sur la « ligne bleue des Vosges » empruntée au testament de Jules Ferry qui avait demandé à être enterré dans sa ville natale de Saint-Dié, en face de cette « ligne bleue des Vosges d’où monte jusqu’à mon cœur fidèle la plainte touchante des vaincus (1893) » A méditer au PS ! Désormais tous les regards des politiques sont tournés vers la ligne d’arrivée des Présidentielles de… 2017 et tout le monde calcule, suppute, se place, travaille uniquement pour se positionner par rapport à cet horizon électoral. Plus personne ne songe parmi les personnalités qui comptent, au quotidien des Françaises et des Français mais à sa place dans le peloton des présidentiables. Les écuries s’affinent et surtout toutes les décisions, les prises de paroles, méprisent totalement la situation présente. Il s’agit pour les troupes UMP d’exploiter au maximum les victoires à minima en nombre de voix des municipales pour en tirer une gloire personnelle dans l’opinion dominante. L’exemple parfait vient de Bordeaux et de Pau où désormais il ne fait plus aucun doute que Juppé et Bayrou préparent le futur tandem UMP-MODEM des présidentielles, enterrant de fait un Sarkozy empêtré dans les affaires semblables à un chewing-gun et un Fillon timoré et aussi fade que son teint. Tous deux sont les grands perdants des dernières semaines et il paraît impossible qu’ils reviennent dans la course puisque l’attelage Bordelo-béarnais va capitaliser et vite récupérer les dividendes de deux victoires locales au plan national. Cap sur 2017 avec une priorité absolue : regagner partout où ce sera possible les régionales pour renforcer le quadrillage du terrain à quelques mois des primaires !

Au FN, c’est tout aussi clair. Marine Le Pen passe à la deuxième étape de son plan Marine Présidente. Elle a placé quelques cadres dans toutes les régions et elle sait fort bien que c’est son score des Européennes qui aura valeur de test. Ce sera son socle des Présidentielles et il suffira de l’entretenir lors des deux échéances suivantes… avec l’espoir que la « porosité » des électorats permettra de renforcer les positions du FN au premier tour des Présidentielles. Tout l’appareil frontiste va tester son opposition à cette Europe en déserrance politique. Si les slogans portent ils vont être déclinés à l’envi entre 2015 et 2017 ! Un avantage considérable : il n’y aura pas de concurrence sur le chef de file et donc aucune primaires dévastatrices mises en place ! Ce sera décisif et la machine frontiste, bien huilée, va avancer paisiblement pour encore une fois un duel au second tour entre UMP et FN qui cette fois ne provoquera pas de front républicain aussi massif que celui avait valu un « triomphe » électoral à Le Pen !

2017 : c’est déjà l’objectif de François Hollande qui sait fort bien que rien de pire ne peut lui arriver après le désastre des municipales. Il fait des impasses sur le Sénat fragilisé par le renoncement prématuré de son Président socialiste, par un effondrement de son potentiel de grands électeurs en milieu urbain, par son absence actuelle de majorité. C’est cuit! Hollande n’a jamais aimé le Sénat et il va donc le regarder tomber avec indifférence. Il va tenter un coup de poker sur les régionales en repoussant le scrutin de quelques mois pour avant refondre la carte actuelle des régions afin de limiter les comparaisons et les dégâts. Il a tiré un trait sur les « départementales » en se disant qu’il pourra plus aisément serrer les finances locales si… la Droite en 2015 ou 2016 venait aux affaires dans les conseils départementaux. Pour survivre leurs nouvelles majorités devraient massivement augmenter le Foncier bâti (à 2 chiffres) rendant la Droite aussi impopulaire sur ce sujet que le PS ce qui serait tout bénéfice pour lui. Il a le regard et les pensées tournés vers la ligne qu’il espère rose de 2017 en sachant que Valls ne s’en sortira pas et que Montebourg ou Royal en acceptant de gouverner seront vite « grillés ».

Depuis le conseil national d’EE-LV il est évident que Duflot et Cosse ont elles aussi solidairement décidé de se préparer aux présidentielles. Le refus d’aller bosser auprès de Manuel Valls n’est justifié que par cette volonté d’entrer dans une opposition larvée déconnectant Cécile Duflot de l’image exécrable de François Hollande. «Mais j’ai payé pour savoir que pour certains, les mots ont vocation à rester des mots. Je fais le triste constat que c’est aussi cela qui a été sanctionné par les Français dimanche, une politique où le verbe et la ‘com’ sont plus que les actes. » a clamé l’e-Ministre qui n’a attaqué d’ailleurs que François Hollande mais surtout pas… les socialistes dont EE-LV aura forcément besoin lors des échéances électorales prochaines ! Il est difficile de s’imposer en leader chez EE-LV et donc pour l’être il faut apparaître comme intransigeante et plus forte en gueule que les autres. C’est donc parti et ce n’est pas prêt de s’arrêter. En fait c’est un vrai sacrifice pour les sénateurs verts actuels et pour ceux qui malgré un contexte défavorable aurait pu le devenir. Mais dans le fond c’est sans importance puisque la campagne présidentielle a déjà débuté. Il reste à savoir si François Hollande peut dissoudre l’assemblée après un vote défavorable provoqué par …EE-LV qui alors disparaîtrait du paysage politique. La Droite au pouvoir : un régal avant 2017 car alors le pays aurait vite fait de crier grâce et la cohabitation lui redonnerait des couleurs. Roses de préférence !

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